KINSHASA AFP / 14 février 2013 15h18 - Plus de 8.500 personnes redoutant des violences ont fui la
Centrafrique depuis le 7 février et se sont réfugiées dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo voisine, selon une source locale congolaise.
Le 13 février, leur nombre était de 8.646 personnes (qui) ont fui Mobaye, une localité centrafricaine proche de plusieurs
positions de la coalition rebelle Séléka, qui a signé mi-janvier un accord de paix avec Bangui, a déclaré à l'AFP Willy Isekusu, commissaire de district du Nord-Ubangui.
Selon plusieurs sources, nous avons maintenant plus de 11.000 réfugiés centrafricains en RDC dans plusieurs localités du
Nord-Ubangui, a pour sa part expliqué à l'AFP Simplice Kpandji, chargé de communication au bureau régional du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à
Kinshasa.
Nous avons une estimation de 15.000 nouveaux réfugiés centrafricains en RDC, répartis dans la province de l'Equateur
(Nord-Ouest) et la province Orientale (Nord-Est), a-t-il a ajouté.
Il a souligné qu'une grande partie des réfugiés sont des enfants, pour beaucoup non-accompagnés, a précisé le Bureau de
coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Confirmant la forte présence d'enfants, Willy Isekusu a appelé à une assistance humanitaire rapide.
Les agences de l'ONU ont commencé jeudi une mission d'évaluation et de vérification, notamment pour déterminer la permanence
de créer un site - de nombreuses familles sont en famille d'accueil - étudier la mise en place d'un point de transit et organiser l'assistance.
Les réfugiés ont commencé à affluer le 7 février dans le Nord-Ubangui, qui partage 800 km de frontière avec la Centrafrique.
Ils ont traversé le fleuve Oubangui pour fuir des tirs attribués aux rebelles de la Séléka, qui a reconnu vendredi l'incident et dit y avoir mis fin.
Selon Willy Isekusu, les tirs avaient rapidement cessé et c'est plutôt la peur de l'inconnu qui poussait les
habitants à s'exiler. Mais mercredi, rapportant les propos de réfugiés, il a indiqué que l'exode se poursuivait à cause des assaillants qui commettent des exactions, des pillages.
Les récents mouvements de population sont consécutifs à une activité des rebelles de la RCA (République centrafricaine) dans
les villages qu'ils continuent d'occuper. Les populations fuient les pillages et la violence, a expliqué à l'AFP une source onusienne proche du dossier.
La force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) a déclaré jeudi à l'AFP qu'elle allait effectuer avec la Séléka, pour la
première fois, une mission de sécurisation dans les zones du centre et du sud de la Centrafrique pour vérifier les accusations.
Mi-décembre, la coalition de rebelles du Séléka a pris les armes en Centrafrique contre le régime du président
François Bozizé, menaçant Bangui. Après un accord de paix signé le 11 janvier à Libreville, ils ont accepté de participer à un gouvernement d'union nationale.
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