Il ne fait point de doute que l’un des projets politiques de Bozizé qui lui tient le plus à cœur est de pouvoir le moment venu, avec la très confortable majorité pour ne pas dire la quasi-totalité des 105 sièges dont il dispose à l’assemblée nationale où il a fait entrer son village pour ne pas dire quasiment toute sa famille, faire modifier les articles 24 et 108 de la Constitution dont les dispositions sont pourtant en effet sans ambiguïté en ce qui concerne le nombre de mandat du président de la République centrafricaine. Voici ce que dit la Constitution :
« Article 24 : La durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois.
Article 108 : Sont expressément exclus de la révision :
- la forme républicaine et laïque
de l'État ;
- le nombre et la durée des mandats présidentiels ;
- les conditions d'éligibilité ;
- les incompatibilités aux fonctions de chef de l'État ;
- les droits fondamentaux du citoyen. »
Mais sachant que plusieurs despotes ailleurs dans le monde et particulièrement en Afrique ont succombé à la tentation de la mode de la révision constitutionnelle pour conserver le pouvoir suprême, Bozizé s’est également dit qu’il n’y a aucune raison qu’il ne puisse pas aussi sacrifier à cette mode. Pourtant la triste et malheureuse expérience du Nigérien Mamadou Tanja est encore présente dans nos mémoires qui devrait l’en dissuader.
Tout indique qu’en Centrafrique, le dispositif devant aboutir à faire sauter le verrou des obstacles constitutionnels est pratiquement déjà en place avec la récente entrée au gouvernement comme Ministre de la Justice Garde des Sceaux de l’ancien Procureur de la République en service commandé et non moins conseiller juridique officieux de Bozizé, le demi-Dieu Firmin Feindiro.
Cette logistique juridique de modification constitutionnelle vient d’être renforcée par la récente nomination à la présidence de la République comme conseiller juridique es qualité de Jacques Mbosso, ancien Ministre d'Etat, Ministre de la Justice Garde des Sceaux, Premier Vice-président de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage de l’OHADA.
Seulement selon des informations de sources sûres émanant de Sassara, Bozizé veut relever le directeur général de la gendarmerie nationale, le colonel Pierre Chrysostome SAMBIA, pour deux raisons. 1°) Il n'est pas sûr de la réaction de ce dernier en cas de modification de la constitution. 2°) Il est yakoma. Il prévoit donc de le relever de ses fonctions dès le mois d’octobre prochain pour le remplacer par un petit gbaya qui est présentement en stage en Chine... !
On notera en passant que jusqu'à ce jour, les résultats du concours national d'entrée à la gendarmerie ne sont toujours pas proclamés. Cela traduit incontestablement le grand embarras dans lequel le clan tribaliste autour de Bozizé est actuellement plongé avec la manipulation et la gestion compliquée des passe-droits à octroyer aux petits gbaya qui doivent devenir gendarmes.
Sous d’autres cieux comme au Sénégal ou au Burkina Faso, les démocrates et fils de ces pays sont mobilisés et multiplient les initiatives et autres manifestations pour faire échec aux dérives despotiques et monarchiques du sénile Abdoulaye Wade et de l’intriguant Blaise Compaoré dont les peuples sénégalais et burkinabé ne veulent plus voir au pouvoir. Il est temps que les Centrafricains s’inspirent de la détermination des citoyens de ces deux pays africains frères en se levant dès à présent comme un seul homme pour contrer fermement les lubies dictatoriales de ce Bozizé qui est à l’origine de l’inadmissible régression de leur pays.