Laurent Fabius et ses ministres délégués
PARIS (AFP) - 17.05.2012 17:51 - Le nouveau ministre français délégué au Développement, Pascal Canfin, veut une politique africaine "davantage tournée vers la société civile" avec pour objectif d'encourager un "développement soutenable", a-t-il déclaré à l'AFP jeudi.
"Nous voulons mettre en oeuvre une politique davantage tournée vers la société civile des pays du Sud (...) qui pose la question du développement soutenable, qui est un objectif officiel tant de l'Union européenne que de la France", a déclaré M. Canfin, un jeune député européen du parti Europe Ecologie-Les Verts, âgé de 37 ans.
"Nous allons faire en sorte que la politique française d'aide au développement poursuive bien une politique de développement soutenable", a insisté cet ancien journaliste spécialiste des questions économiques.
"Je crois que je peux apporter une plus-value dans ces domaines", a ajouté celui qui fut l'initiateur d'une ONG (Finance Watch) spécialisée dans la lutte contre l'influence des lobbies financiers dans l'élaboration des lois.
Il s'est aussi prononcé "pour que la taxe sur les transactions financières (envisagée au niveau européen) serve un objectif de développement, à travers la lutte contre la pauvreté et le changement climatique".
"Si on veut trouver une majorité politique en Europe et si on veut que cette taxe voie le jour, il faudra trouver un compromis entre les trois objectifs qu'elle doit servir: la réduction du déficit (public), la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique", a-t-il expliqué.
Interrogé sur la ligne fixée par le président socialiste François Hollande, qui avait jugé pendant la campagne "nécessaire" une rupture avec la Françafrique, expression désignant les relations mêlant influences occultes et de chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies africaines, il est resté très prudent.
"Il y a en effet un mandat clair fixé pendant la campagne. Nous préciserons les choses, avec le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius", a-t-il dit.
© 2012 AFP
« La situation est très difficile », reconnaît le nouveau chef de la diplomatie française, qui dit également vouloir prendre ses distances avec les vieilles pratiques de la « Françafrique » et développer des partenariats dans la transparence. « Avec l'Afrique nous devons avoir un partenariat d'égal à égal. C'est un continent qui est appelé à une croissance considérable. Ce sera bien sûr une de nos priorités », a souligné Laurent Fabius devant la presse.
Premier signe de changement : le ministère de la Coopération disparaît et fait place à un ministère délégué au Développement. A sa tête, un quasi inconnu, Pascal Canfin. Cet ancien journaliste de 38 ans se définit comme écologiste et altermondialiste, il défend depuis des années de nouveaux moyens de financements pour les pays en développement. Dernier maillon de cette chaîne de la diplomatie française : Yamina Benguigui. Cette femme engagée, franco-algérienne, réalisatrice de documentaires, devient désormais ministre délégué à la Francophonie et aux Français de l'étranger.
Fabius veut rompre avec la Françafrique
BBC Afrique 17 mai, 2012 - 18:42 GMT
Laurent Fabius, qui a pris ses fonctions ce jeudi, s'est dit favorable à une réforme de la politique africaine de la France.
"Avec l'Afrique nous devons avoir un partenariat d'égal à égal, transparent, ouvert et démocratique, dans le souci du développement’’. C’est en ces termes que le nouveau ministre français des Affaires étrangères, s’est exprimé alors qu’il était interrogé sur la méthode que retiendrait la diplomatie française pour mettre un terme à la Françafrique.
La Françafrique est un réseau parallèle mêlant politique et affairisme entre la France et ses ex-colonies africaines.
La disparition hier du ministère de la coopération, relève donc d’une volonté délibérée de changer les relations franco-africaines.
Dorénavant les chefs d’Etat africains seront en lien avec le ministre délégué au développement.
Pascal Cafin est un ex-député européen et financier, âgé de 37 ans, et n’a aucune attache avec le continent.
Il a été l’un des plus fervents défenseurs de la taxe sur les transactions financières internationales qui vise à financer les projets de développement sur le continent africain.
Mais l’équipe chargée de l’Afrique à la présidence française elle ne disparait pas.
Elle est dirigée par Helene Le Gal, qui connait bien le continent africain pour avoir débuté sa carrière de diplomate à Ouagadougou, en 1988 avant d’intégrer la direction des affaires africaines au Quai d’Orsay et d’en devenir la sous-directrice en 2005.
Cette diplomate est entrée dans l’actualité française récemment alors que le Rwanda a refusé sa nomination au poste d’ambassadeur de France à Kigali.