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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 01:16

 

 

makondji

 

              Mme Virginie Mokonzi

 

Suite à l’agression barbare dont a été victime une cameraman de la Télévision nationale, Mme Virginie Mokonzi, les journalistes centrafricains de la presse privée et publique soutenus par les femmes de l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA) ont marché pacifiquement ce 3 septembre sur l’Avenue des Martyrs depuis la Télévision Centrafricaine (TVCA) jusqu’à la Primature pour remettre au Premier Ministre un mémorandum dont nous publions le texte ci-dessous...

04/09/2010 |

 

MEMORANDUM UJCA

Jusqu’au cinquantenaire de l’indépendance de la République Centrafricaine, les médias de service public n’ont pas atteint leur vitesse  de croisière, ne disposent pas de matériel professionnel approprié et continuent de fonctionner de manière artisanale. Les femmes et les hommes qui y travaillent, le font dans des conditions matérielles, financières et sécuritaires souvent précaires et aléatoires. Placés dans de telles conditions, il faut le répéter, les médias d’Etat ne peuvent être compétitifs sur le marché national et international de l’Information et de la Communication.

 Face à cette situation qui n’a que trop duré et foncièrement déplorable,

 Nous, Journalistes  et Techniciens de Radio Centrafrique, Télé Centrafrique et de l’Agence Centrafrique Presse, membres de l’Union des Journalistes de Centrafrique,  réunis ce jour à Bangui, après analyse de nos conditions de vie, de travail et surtout de sécurité  qui a atteint son paroxysme avec l’agression de notre consoeur, Madame Virginie  MOKONZI, Journaliste Reporter d’Images (JRI) à Télé Centrafrique, avons décidé de porter à la très haute attention de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, ce qui suit :

 Confrontés, à leur début, à des problèmes conjoncturels de fonctionnement, les médias d’Etat ou médias de service public font face aujourd’hui à de graves difficultés d’ordre  structurel et organisationnel.

 Radio Centrafrique, instrument par excellence de  mobilisation des populations autour des objectifs de sécurité, de paix, de développement  socio-économique, de démocratie et de promotion des Droits de l’Homme, ne couvre que le tiers du  territoire national et ses émissions ne sont pas reçus à  l’intérieur du pays après 17 heures.

 Télé Centrafrique, qui devrait être d’une grande efficacité parce qu’alliant image et son, ne touche que la population de Bangui et ne dispose pas de programmes attrayants, attractifs, culturellement alléchants et variés.

 L’Agence Centrafrique Presse (ACAP) qui a pour mission de vendre sur l’Internet l’image de la RCA sur le plan extérieur, est dans un état précaire, surtout en ressources humaines et matérielles.

-           La vétusté des équipements et leur inadaptation au système numérique ;

-           l’absence d’une politique de gestion prévisionnelle des moyens de production et de diffusion ;

-           la non maîtrise de la déontologie et de l’ethique de la profession ;

-           l’insuffisance des compétences dans la création et la maintenance sont quelques-uns  des facteurs qui justifient la médiocrité des prestations des médias de service public.

Il y a, en outre :

-           le manque de Statut Particulier pour le corps de la Presse

-           l’insuffisance de crédit alloué

-           l’insuffisance   de moyens roulants

-           l’autocratie

-           le problème de climatisation

-           le problème  d’étanchéité des bâtiments de Radio et Télé Centrafrique.

-           le manque d’un groupe électrogène à la maison de la Télévision.

Toutes ces faiblesses des médias de service public ont pour suite logique le détournement des auditeurs et des téléspectateurs nationaux par les stations étrangères avec toutes les conséquences imaginables sur la culture centrafricaine.

Nombreux sont les agents des médias de service public qui se livrent à des pratiques non orthodoxes (marchandage, vente illicite, corruption, etc.…)  pour arrondir leur fin du mois.  Tous ces comportements sont imputables au salaire de catéchiste qui leur est alloué et qui   ne répond pas aux exigences du travail (pas de prise en charge des heures supplémentaires, des risques, de l’habillement, etc…) et à leurs conditions de vie.

Cet état des lieux  des médias de service public  nous conduit à formuler les suggestions suivantes : 

1-         Amélioration des conditions de vie des professionnels par l’octroi du Statut particulier du corps de la Presse.

2-         Amélioration de la couverture nationale par :

-           la mise en service de l’émetteur de 100kw ondes courtes pour Radio Centrafrique ;

-           la diffusion par satellite des programmes de Radio Centrafrique  et de Télé Centrafrique.

3-         Amélioration des productions par :

-           le renforcement des équipements de production (matériel numérique, car de reportage Radio et Télé).

-           le financement des œuvres de l’esprit.

4-         Amélioration des conditions de travail :

-           réhabilitation de la climatisation,

-           renforcement des moyens roulants par la dotation des services des reportages, des programmes et de la technique (Centres Emetteurs de la Colline des Panthères et de Bimbo)

-           l’augmentation des budgets de fonctionnement et d’investissement du Ministère.

5-         Délocalisation du Ministère de la Communication du siège de l’Agence Centrafrique Presse, jadis acquis et affecté par l’UNESCO à ladite Agence.

 

Fait à Bangui, le

Pour les Journalistes et Techniciens des Médias de service public,

 

Le Président de l’UJCA

 

MAKA-GBOSSOKOTTO

 

PJ :

-Projet de Décret relatif au Statut Particulier de la Presse.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Droits de l'Homme et Liberté de Presse