Le jeudi 23 septembre le porte-parole du gouvernement, le Ministre Fidèle Ngouandjika a signé un communiqué gouvernemental qu'il a lui-même lu et fait diffuser en boucle sur les médias d'Etat dans lequel il a violemment pris à partie et porté de très graves accusations contre Martin Ziguélé, tout simplement parce que lors de sa récente tournée d'abord interdite puis enfin autorisée dans le Nord-Ouest du pays, particulièrement dans la ville de Baboua, il était allé saluer la famille de Charles Massi.
Cette réaction du pouvoir est la preuve que son objectif est clair: empêcher le Président du MLPC et son candidat d'aller aux élections sous de fallacieux prétextes, comme il l'avait déjà tenté en 2005 où sous des motifs purement fantaisistes, la Cour Constitutionnelle dont le président qui est un parent de Bozizé et en service commandé, a éliminé 7 des 11 candidats. Il a fallu à l'époque la médiation du défunt Président Omar Bongo Ondimba pour que les recalés soient autorisés à prendre le départ de la compétition des présidentielles.
D'aucuns tentent donc de faire se répéter l'histoire. D'ailleurs, c'est depuis 2006 que le parti MLPC fait l'objet d'un véritable harcèlement de la part du pouvoir, et il ne se passe pas un seul trimestre sans que son président Martin Ziguélé soit accusé de fomenter un coup d'Etat, tantôt de connivence avec la France, tantôt avec le Tchad, la Libye et le Soudan, tantôt avec la Congo RDC puis Brazzaville, tantôt avec la communauté internationale et maintenant d’être un terroriste et complice des mouvements de rébellion ici même.
A des journalistes d’une radio internationale qui l’interviewait récemment sur l’affaire, Fidèle Ngouandjika a promis de faire ouvrir une information judiciaire contre Martin Ziguélé par le doyen des juges d'instruction. On le voit, le président du MLPC donne visiblement des cauchemars au pouvoir de Bangui qui voit en lui le principal obstacle pour la réélection de François Bozizé. On va donc continuer d’enregistrer dans les prochains la multiplication de tracasseries et de manœuvres de toutes sortes pour tenter de le disqualifier et lui barrer la route pour le fauteuil présidentiel mais le MLPC est un parti qui aime relever les défis et ne se laissera pas compter.
Jusqu’ici, en dehors des protestations et récusations de ces accusations fantaisistes que le régime n’a jamais pu prouver, Martin Ziguélé n’a jamais voulu donner quelque suite que ce soit à cette campagne de paranoïa du régime. Cette fois-ci en revanche, il compte lui-aussi saisir la justice et attend de pied ferme Fidèle Ngouandjika le porte-parole du gouvernement. Il a déjà confié l’affaire à ses conseils, Me Mathias Morouba et Moussa Vékéto.