Centrafrique : le Président Bozizé déplore le comportement de la Communauté Tchadienne
(Journal de Bangui 24/12/2010)
Il est allé à la rencontre de la communauté ce jeudi 23 décembre
Le Président de la République, François Bozizé a déploré le comportement incivique caractérisé par la recherche effrénée de l’argent, de l’intérêt égoïste et partisan, la manifestation
du tribalisme et de l’ethnicisme et de l’intégrisme au sein de nos communautés respectives. Cette déclaration est faite jeudi 23 décembre 2010, lors de sa rencontre avec la communauté tchadienne
résidante en République Centrafricaine et les hauts cadres Centrafricains au sujet des différentes crises qui affectent les bonnes relations entre les deux peuples.
Cependant, le Président François Bozizé a regretté que malgré les efforts de concertation permanente, je constate avec amertume et pincement
au cœur les fautes de certains Centrafricains et Tchadiens caractérisées par des vols des bétails, des assassinats crapuleux, des bagarres meurtrières entre les ethnies d’éleveurs. A cela
viennent s’ajouter les coupeurs de route et les rebelles. Ces maux constituent les conséquences de longue période de crises militaro-politique qui ont secoué nos deux peuples et qui ont laissé
des séquelles encore présentes aux esprits et dans les cœurs. Nous devons combattre ensemble avec force, a expliqué le Président François
Bozizé.
Le Président François Bozizé a rappelé que la République Centrafricaine et la république du Tchad ont toujours partagé
et partageront ensemble les relations séculaires de solidarité et de fraternité. C’est pourquoi ma préoccupation de tous les jours est de veiller à ce que les services de l’Etat assurent à chacun
et à tous la possibilité de circuler librement sur l’ensemble du territoire, a ajouté le Président François Bozizé. Je souhaite m’entretenir
avec vous les Hauts représentants de la communauté Tchadienne et les Hauts cadres Centrafricains pour jeter les bases d’une réflexion concertée en vue de trouver des solutions durables aux
diverses crises qui affectent ces derniers temps les bonnes relations de fraternité entre les peuples Tchadiens Centrafricains, a-t-il poursuivi. Le rôle de l’Etat face à tous ces problèmes est
d’assurer aux peuples la paix et la sécurité individuelle et collective, a-t-il conclu.
Par Sebastien Lamba - 23/12/2010
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Ange Félix Patassé, un ange en politique ?
(Journal de Bangui 24/12/2010)
Il a connu deux exils politiques et une condamnation. Cependant, il pense avoir été envoyé par Dieu pour accomplir son programme pour la Centrafrique
Les joutes politiques, il les connaît, puis qu’il a affronté les urnes pour la première fois sans succès il y a près d’une trentaine d’années. Las de jouer les seconds rôles et d’assumer les fonctions ministérielles, le natifs de Paoua dans la région de Ouham Pende se présente pour son galop d’essai à une présidentielle face à David Dako. L’on est en 1981. Il perd dans les urnes et l’ange qu’il est doit s’exiler pour le Togo pendant une dizaine d’année à la suite du coup d’Etat manqué du général Bozizé contre le président André Kolingba. L’ingénieur agronome zootechnicien qu’il est ne perd pas le nord et continue de cultiver ses stratégies pour revenir aux affaires.
Il retente des urnes en 1993. Sous la bannière du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) il remporte les
suffrages et s’installe à la tête de la Centrafrique. Son premier mandant très chaotique est marqué par un cycle de mutineries qui lui ôteront le sommeil. Mais, il est quand même réélu en 1999.
Signe des temps, il sauve sa peau d’un coup d’Etat organisé par André Kolingba en mai 2001. Dix ans après son premier mandat présidentiel,
il sera éjecté de son fauteuil par celui à cause duquel il avait connu son premier exil politique. En 2003, il reprend le chemin de l’exil pour la seconde fois au Togo.
Le retour de l’ange?
Accusé d'avoir détourné 70 milliards de francs CFA, «Patassé» a été condamné par contumace le 30 août 2006 par la cour criminelle de Bangui à 20 ans de travaux forcés. Amnistié par la suite, l’ange déchu revient au pays en 2008, cinq années après son second exil. Le premier ministre de Jean Bebel Bokassa (76-78) aura attendu son heure. Pour ces élections couplées de janvier 2011, il se présente comme candidat indépendant à la présidentielle et comme député pour la circonscription de Berberati 1. Il sait compter sur la machine de son parti de cœur le MLPC, donc les destinées sont conduites par Martin Ziguelé, son adversaire pour la présidentielle.
A presque 73 ans, Ange Félix Patassé déclare être le
«petit frère de Jésus». Il aurait été envoyé par Dieu pour exécuter son programme pour la RCA.
Une conception peu angélique de la démocratie et de ce qu'est un opposant politique. C’est peut-être la raison pour laquelle, histoire de gommer son côté Ange anonyme l’ancien président se fait
toujours appeler Ange-Félix Patassé. Il est candidat aux élections présidentielles et législatives (Berberati 1) de 2011.
Par Lucie Nkouka - 23/12/2010
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