Réélu dès le premier tour de la présidentielle le 23 janvier, François Bozizé a également envoyé toute sa famille à l'Assemblée nationale. Trop fort !
Quelle est la toute première décision prise par François Bozizé, en attendant que la Cour Constitutionnelle dirigée par son cousin et pasteur de l'Eglise Baptiste, Marcel Malonga, ne confirme sa réélection dès le premier tour –très contesté - de la présidentielle du 23 janvier ? Réponse : le président sortant a tout simplement interdit à l'ensemble de ses adversaires de quitter le territoire national ! Pour l'instant, les premiers résultats – une victoire par plus de 66 % des votes – ont été annoncés par le très controversé président de la Commission électorale mixte indépendante (CEMI), le pasteur Joseph Binguimale.
Les leaders de l'opposition ne se démontent pas pour autant. Regroupés au domicile de l'ex président Ange Félix Patassé, candidat indépendant arrivé en seconde position, ils s'organisent pour déposer de nombreux recours en annulation auprès de la Cour constitutionnelle suite aux multiples irrégularités relevées, notamment en province. Ils veulent également dénoncer le raz-de-marée de la majorité sortante durant le premier tour des législatives, qui sont couplées à la présidentielle.
Cumulard, Bozizé himself est élu député à Bangui, dans la quatrième circonscription de la capitale, tandis que son épouse, Monique, est élue dans la banlieue de la ville. La sœur cadette de Bozizé, Joséphine Kéléfio, son fils aîné, le ministre Jean Francis Bozizé, son frère cadet Socrate, son neveu le ministre des mines Sylvain Ndoutingaï, ainsi que l'ensemble de sa famille occupent d'ores et déjà une vingtaine de sièges dur les 105 que compte le nouveau parlement.
La Lettre du Continent n° 605 – 10 février 2011.