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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 17:46

 

 

 

 

 

 

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 Lettre du Continent N° 640 du 26 juillet 2012

Dynasties d’Afrique centrale

Sous l'influence de son épouse Constancia, Teodoro Obiang Nguema a scellé la relève en Guinée équatoriale en désignant fin mai Teodorin comme second vice-président, poste non prévu par la Constitution. 

Le statut accordé par l’émir de Malabo à ce fils imprévisible s’explique par sa capacité à maintenir le pays dans le giron du "clan de Mongomo". 

Au Congo Brazzaville,  le fils cadet de Denis Sassou Nguesso, Denis Christel, dit "Kiki", responsable du trading au sein de la SNPC, se pousse du col. 

Il vient de remporter les législatives du 15 juillet à Oyo, fief familial. Carton plein : 100% des suffrages exprimés ! Son entrée à l'Assemblée nationale va-t-elle alimenter son ambition de suivre les traces de papa ? 

Pour sa part, Idriss Deby Itno, inconsolable depuis la mort de l'héritier Brahim en 2007 en France, ne jure plus que par Zacharia. 

Le 9 mai, ce dernier a été propulsé directeur de cabinet civil adjoint à la présidence, fonction qu'occupait son défunt frère. Il continue parallèlement de diriger d'une poigne de fer Toumaï Air-Tchad. Au palais de N'Djamena, le lieutenant-colonel Nassour Idriss Deby est le chef d’état-major particulier adjoint de son père, Daoussa Idriss Deby s'occupe des projets présidentiels, tandis qu'Adam Idriss Deby gère l’intendance. Quant à leur sœur Amira Idriss Deby, elle est chargée des approvisionnements ! 

En Centrafrique, Jean-Francis Bozizé, ministre délégué à la présidence chargé de la défense, se verrait bien enfiler les bottes de chef d'Etat. D’autant que la disgrâce que connaît le colonel Sylvain Ndoutingaï, neveu de François Bozizé, ouvre des perspectives.


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Les filles aux affaires

Souvent moins initiées au bois sacré du pouvoir, les filles profitent néanmoins du statut paternel pour faire fructifier leurs affaires. A Luanda, Isabel dos Santos, fille unique d’Eduardo dos Santos issue d'un premier mariage avec l'Azérie Tatiana Kukanova, multiplie les prises de participation dans les entreprises des secteurs diamantifère, bancaire et des télécoms (Unitel, MStar SA, Banco Internacional de Credito…). Et pas seulement en Angola ! 

A Brazzaville, Claudia Sassou Nguesso, dite "Coco", responsable de la communication de son père, vient d'être élue députée. 

Autre fille de Sassou, Ninelle Nguesso, l'épouse du maire de Brazzaville Hugues Ngouélondélé, est à la tête de sa société spécialisée dans l’événementiel. 

Patronne de CSN, Cendrine demeure la "madame tourisme et restauration" du palais de Brazzaville. Autre fille de choc, Julienne Johnson, dit "Joujou", dirige son entreprise de location d’avions dont l'unique client est… la présidence congolaise.

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Les Sassou sur orbite parlementaire

Grand vainqueur des législatives du 15 juillet 2012, Denis Christel Sassou Nguesso, le fils cadet du président congolais, devrait profiter de sa victoire pour renforcer son emprise au sein de l'appareil politique.

Sans aucune surprise, le Parti congolais du travail (PCT) de Denis Sassou Nguesso devrait remporter une très large majorité de sièges à l’Assemblée nationale après les législatives du 15 juillet 2012, caractérisées par "un taux d’abstention très élevé, des fraudes et manipulations diverses" selon les ONG (Observatoire congolais des droits de l’homme, Organisation pour le développement et les droits humains au Congo…) qui avaient déployé des observateurs sur le terrain. 
Grand vainqueur du scrutin : Denis Christel Sassou Nguesso, dit " ", fils cadet du chef de l’Etat et membre du bureau politique du PCT, a été élu à Oyo, fief natal de son père, avec un score de 100% ! Qui dit mieux ? 

Par ailleurs, Kiki devrait voir la plupart de ses proches accéder au Parlement. 
Président du Parti social-démocrate congolais (PSDC), Clément Mierassa a ainsi été battu à Moungali 2, dans le 4e arrondissement de Brazzaville, par le "Kiki boy" Hidevert Moigny. 
Le vice-président de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), Dominique Nimi Madingou, a été éliminé à Makabana, dans le Niari, par Pierre Mabiala, ami du fiston et actuel ministre de la réforme foncière. 

Patron de l'UDR-Mwinda, Guy Romain Kinfoussia a également mordu la poussière, dans le Pool, face à un fidèle de Kiki. 

Quant à l'opposant Mathias Dzon, qui dirige l'Alliance pour la république et la démocratie (ARD), il a perdu à Gamboma, dans le département des Plateaux (Nord), à un autre membre de la famille présidentielle, Hugues Ngouélondélé. Maire de Brazzaville, ce dernier est marié à Ninelle Sassou, fille cadette du chef de l'Etat. 

Rare membre du clan familial à être autorisé à créer son propre courant au sein du PCT, Denis Christel dispose également de nombreux soutiens au sein du parti au pouvoir pour asseoir son autorité, tels le tout-puissant délégué aux grands travaux Jean-Jacques Bouya, élu à Tchikapika, près d’Oyo, ou encore le député de Boundji (nord), Denis Gokana, président de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). 

Dans le Sud-Ouest du pays, ancien fief de l’ex-président Pascal Lissouba, Kiki compte sur Thierry Moungalla, ministre des télécoms, qui devrait être élu à Sibiti lors du second tour le 5 août 2012.

 L’ancien ministre de l’industrie, Emile Mabondzot, élu à Nkayi, devrait être son "représentant" dans la région de la Bouenza, ancien fief des "lissoubistes". 
Elue à Talangaï (nord de Brazzaville), Claudia Sassou Nguesso, dite Coco, autre fille cadette du chef de l'Etat, a eu maille à partir face à Serge Blanchard Oba. Ses demi-sœurs Julienne Johnson et Ninelle Ngouélondélé avaient pris fait et cause pour le leader du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD, allié au PCT), qui fut proche de l'ancienne première dame décédée en 2009, Edith Sassou Bongo

Gendre de Sassou, Jean de Dieu Kourissa, époux de Lydie Nguesso, a réussi à s’imposer à Poto-Poto (Brazzaville).

Oncle de Sassou et ministre de la justice, Aimé Emmanuel Yoka, qui se présentait le 22 juillet à Vindza contre un proche de l’ancien chef rebelle Frédéric Ntumi, doit batailler au second tour. Sa candidature dans le Pool (sud), département réputé hostile au pouvoir, dévoile l’ambition du régime de vouloir neutraliser l'ensemble des forces de l’opposition.

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Le duo Ibovi-Nonault visé en France

François Ibovi, vice-président de l'Assemblée nationale, et Arlette Soudan-Nonault, conseillère du secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT), font l'objet d'une plainte, à Paris, pour escroquerie en bande organisée.

La plainte a été déposée, le 4 juillet 2012, auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Paris (TGI) par l'avocat Norbert Tricaud, au nom de sa cliente Zahabu Lydie Massudi. 

Les faits incriminés remontent à 2006. Cette ressortissante française d'origine congolaise (RDC) affirme avoir été recrutée, cette année-là, par Arlette Soudan-Nonault, ex-journaliste, petite-nièce du président Denis Sassou Nguesso et directrice de l'Institut Saint-François d'Assise (ISFA), à Brazzaville, dans le but de gérer l'hôtel Abo Palace, propriété de son "oncle", François Ibovi. Après avoir accepté la proposition, Mme Massudi, diplômée du Centre européen de management hôtelier international (CMH), s'est envolée en mission de reconnaissance pour le Congo Brazzaville et a signé un contrat à durée indéterminée le 25 août 2006. 

Très vite, les désillusions s'accumulent. Dès sa prise de fonction, la nouvelle patronne de l'hôtel situé à Abo, près d'Oyo (nord), veut mettre en place des procédures rationnelles de management : création d'une société de gestion de l'établissement, paiement des arriérés de salaires, inscription des employés au régime d'assurance sociale. Lydie Massudi affirme avoir été immédiatement freinée dans ses démarches par Arlette Soudan-Nonault, au motif que cela aurait obligé son oncle à payer "trop d'impôts et de charges". 

S'en serait suivi une nette dégradation des conditions de travail, avec une multiplication de mesures vexatoires. 

Outre un salaire non versé, Mme Massudi accuse François Ibovi de l'avoir sexuellement harcelée. 
En septembre 2007, elle s'est décidée à rentrer en France, tentant vainement de négocier le versement de ses émoluments à l'amiable. 

Me Tricaud justifie la plainte par le caractère intentionnel des délits perpétrés en bande organisée. En outre, "Arlette Soudan-Nonault a joué un rôle actif pour maintenir les affaires de son oncle dans la clandestinité". 

Aucune rupture du contrat de travail n'ayant été entérinée, sa cliente réclame plus de 200 000 € d'indemnités et de dommages et intérêts. A suivre…

NDLR : Arlette Soudan-Nonault est également l’épouse de François Soudan, journaliste á l’hebdomadaire JeuneAfrique.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE