Source : lesafriques.com 11 2 2011
Le président François Bozizé a tué le match dès le premier tour. Ses principaux rivaux dénoncent de larges irrégularités. Du déjà vu sous les tropiques.
Le président centrafricain, François Bozizé a été réélu dès le premier tour des élections présidentielles et législatives du 23 janvier, «taillées sur mesure » selon les témoignages de l’opposition. Le maître de Bangui a été réélu haut la main à 66, 08% des voix, loin devant ses quatre rivaux réunis aujourd’hui dans une coalition d’infortune.
L’ancien président Ange Félix Patassé et l’ancien premier ministre, Martin Ziguélé, arrivés deuxième avec respectivement 20,1% et 6,46% ainsi que le député et économiste Emile Gros Raymond Nakombo, arrivé quatrième avec 4,64% des voix, ont consigné une déclaration vendredi faisant état d’un «scrutin volontairement vicié du fait exclusif du pouvoir et de la CEI (commission électorale indépendante) ». A la tête de la CEI, le pasteur Joseph Binguimalé, apparenté au président sortant, a été assigné devant le tribunal correctionnel pour fraudes par les trois principaux candidats. Un coup d’épée dans l’eau.
Selon Radio France International, plus de 1200 bureaux de vote sur les 4 618 validés n’étaient pas fonctionnels le jour du scrutin. Informations que rejette le pasteur Binguimalé, qui admet toutefois des cas de litiges concernant 1 000 bureaux de vote. L’enlisement électoral en Côte d’Ivoire, la révolution du jasmin en Tunisie et les manifestations en Egypte ont largement contribué à détourner les médias du scrutin centrafricain.
Même l’Union Européenne qui a fourni la moitié du budget n’a pas mobilisé son habituel contingent d’observateurs réduit à l’occasion en une sémillante brigade légère qui n’a pas quitté les hôtels et auberges de Bangui. A la gloire du président Bozizé dont de nombreux membres de la famille (par exemple, la première dame) ont été élu député.
F.M