(Le Confident 29/09/2010)
Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), le Révérend Pasteur Joseph Binguimalé, a menacé, samedi 25 septembre, de quitter ses fonctions au cours d’une conférence de presse qu’il a animée lui-même dans la salle de réunion de ladite institution le samedi 25 septembre 2010. Il était assisté de M. Bo Schack, du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Au cours de cette conférence de presse, le Président de la Commission électorale Indépendante (CEI), le Révérend Pasteur Joseph Binguimalé, a présenté les problèmes qui rendent très difficiles le fonctionnement de la CEI. Il n’a pas mâché ses mots lorsqu’il déclare que le PNUD a mis en place des systèmes très compliqués, voire des procédures complexes, qui retardent le financement des élections en Centrafrique. Il faut rappeler que c’est le PNUD qui gère le budget des élections groupées de janvier 2010.
Devant cette situation qui ne semble
pas augurer un lendemain opportun pour les élections groupées, « il est trop de parler une fois de plus d’un
report de la date des élections. Si cela continue, je baisserai les rideaux », a déclaré le Révérend Pasteur Joseph Binguimalé
lors de ce point de presse. Il n’est pas passé par quatre chemins pour accuser directement le PNUD de ne pas jouer franc jeu pour contribuer positivement aux préparations des élections qui se
pointent à l’horizon. Se faisant l’écho de rumeurs selon lesquelles le PNUD aurait déjà décidé que les élections n’auraient pas lieu le 23 janvier 2011, le Président de la CEI est catégorique
lorsqu’il déclare que si rien n’est fait, il démissionne de la présidence de la CEI. Une déclaration qui inquiète plus d’un. Alors que le chef de l’Etat se trouve aux Etats-Unis, des déclarations
du genre risque de compromettre le processus électoral en Centrafrique.
Aujourd’hui, les agents recenseurs n’ont pas encore reçu leur per diem. Cette situation a beaucoup préoccupé le Président de la CEI qui s’est lui-même posé la question de savoir à quand la CEI
descendra sur le terrain pour verser les per diem aux ayant-droits, c’est-à-dire aux agents recenseurs.
Il a également beaucoup critiqué le comportement de Bo Schack, représentant du PNUD,
qui prend des décisions d’une manière unilatérale. Si la préparation des élections capote, la responsabilité incombe directement à Bo Schack, a renchéri le président de la CEI.
Selon lui, tous les commissaires de la CEI partis dans l’arrière-pays pour la supervision du recensement électoral sont arrivés à destination. Ils sont en train d’attendre l’arrivée des missions
du PNUD censées payer les per diem des agents recenseurs aux fins d’entamer les opérations d’inscription des électeurs sur la liste électorale. Il est incontestablement vérifié aujourd’hui que
les deux personnalités ne semblent pas émettre sur la même longueur d’onde. Ce qui constitue d’ailleurs un risque grave dans ce processus arrivé à un stade de non retour.
Binguimalé accuse le PNUD
M. Joseph BINGUIMALE a pointé d’un doigt accusateur le PNUD qui ne semble pas bouger comme il le faut pour faire avancer le processus aux fins de tenir les élections à la date indiquée. La ville de Bangui est une ville de rumeurs. C’est ainsi que le Président de la CEI a annoncé une rumeur selon laquelle le PNUD aurait retardé le financement du processus parce qu’il doit avoir un report.
Le représentant résident du PNUD, M. Bo Schack a déclaré, pour sa part, que la
responsabilité est partagée dans le retard des préparations du processus électoral en Centrafrique. Personne n’a le droit aujourd’hui de baisser les rideaux, a-t-il spécifié. Il a ajouté par la
même occasion la véritable question qui se pose est de voir comment on peut lénifier la situation. Il est important de relever que les contradictoires autour du retard dans le processus électoral
en Centrafrique doit amener la CEI et le PNUD à mettre de côté les divergences pour aller à l’essentiel, car il y va de l’intérêt supérieur de la nation. M. Bo Schack a déclaré que :
« Nous avons pris le risque avec les livraisons locales et ça nous a tous retardés ». Il a
souligné qu’il est très important de reconnaître qu’avec l’expérience de son institution, il n’y avait pas moyen de faire autrement ». Cette franche explication entre les deux maîtres d’œuvre du
processus électoral intervient trois jours après le démarrage officiel du recensement des électeurs.
Si les inscriptions ont effectivement démarré dans quelques préfectures de l’arrière-pays, il n’en demeure pas moins vrai pour la ville de Bangui qui attend toujours. C’est justement sur ce
retard que le Président de la CEI s’était beaucoup appesanti. Selon le pasteur Binguimalé, ces retards sont dus à des problèmes techniques qui ont conduit à reprendre la ventilation des postes de
recensement. Un énième report discréditerait la CEI et le PNUD pour le manque d’organisation pour la tenue effective de ces élections groupées. Les malentendus doivent cesser et l’intérêt
supérieur de la nation doit prendre le dessus.
Mardi 28 Septembre 2010
Alexis REMANGAÏ
© Copyright Le Confident