BRAZZAVILLE, 06 déc 2012 (AFP) - Les habitants des quartiers périphériques de l'aéroport de Maya-Maya à Brazzaville où un gros porteur s'est écrasé vendredi dernier faisant 32 victimes essentiellement au sol, voudraient sa délocalisation à l'extérieur de l'agglomération, apprend on jeudi dans le quartier proche de Makazou.
"Depuis de longues années tout le monde crie pour délocaliser cet aéroport qui est dans Brazzaville. Tous les projets de délocalisation n'ont pas abouti, mais il est temps que les autorités prennent leur responsabilité", a dit à l'AFP, un responsable de l'opposition Pasteur Kipemosso.
Récemment, le ministre de l'aménagement du territoire, Jean-Jacques Bouya, a affirmé que les autorités voulaient faire de cet aéroport "un hub dans la sous-région". Une nouvelle aérogare a été inaugurée et une seconde piste vient d'être ouverte.
"Un pays ne peut pas se prévaloir d'être émergent en 2025 et avoir des aéroports tout près des zones d'habitation, affirme Gildas Nkaya un habitant de Makazou.
Dénommé Maya-Maya, du nom d'un ancien village qui l'abritait pendant sa construction dans les années 40, l'aéroport de Brazzaville est depuis entouré de part et d'autre par des quartiers très peuplés, survolés par les avions.
"Quand cet aéroport a été bâti, il se trouvait loin des quartiers. L'action des propriétaires fonciers et l'occupation anarchique ont fait qu'il devienne ce qu'il est aujourd'hui", a tenté de justifier un responsable des services municipaux, sous couvert d'anonymat.
"Il est temps que les autorités réfléchissent à l'avenir de cet aéroport. Avec les cercueils volants que nous voyons décoller et atterrir, c'est sûr qu'on n'arrêtera pas de compter les morts", affirme Antoine Makinou, un habitant du quartier encore ému de cet accident, qui a fait également une trentaine de blessés.
Le bilan de cet accident semble définitif. "Nous n'avons plus ramassé d'autres corps depuis dimanche", a dit à l'AFP Albert Mberi, secrétaire général de la Croix rouge congolaise.
Après l'accident de ce gros Iliouchine T76 quadriréacteur appartenant à une compagnie arménienne et affrété par une compagnie locale, le président Denis Sassou Nguesso avait affirmé vendredi que "le gouvernement allait prendre toutes ses responsabilités".
NDLR : Le même problème se pose pour l'aéroport Bangui-M'poko en Centrafrique mais certains "spécialistes" pensent qu'ils faut seulement rénover l'existant que de le déplacer.