(MISNA) 25/11/2010 19.52 - Au moins 18 militaires auraient péri tandis qu'un nombre indéterminé d'entre eux auraient été faits prisonniers suite à l'attaque des rebelles de la Convention des patriotes pour la Justice et la Paix (Cpjp) qui auraient investi Birao, dans le Nord du pays, indiquent des sources missionnaires locales de la MISNA.
"Les faits, qui avaient commencé à être divulgués dès hier, ont été confirmés par le gouvernement qui a annoncé le déploiement de renforts aux militaires restés sur place et qui se sont repliés jusqu'à une quinzaine de kilomètres de Birao, pour lancer immédiatement une controffensive et reprendre le contrôle de la ville", ajoutent nos sources, préférant garder l'anonymat pour raisons de sécurité.
"Plus qu'un mouvement rebelle, le Cpjp est un groupe qui aspire à s'emparer du pouvoir mais sans aucun véritable objectif politique ou quelques revendications sur lesquelles faire démarrer des négociations", expliquent nos sources, qui estiment que la misère extrême du Centrafrique "en fait une terre de conquête pour les groupes armés qui, surtout en provenance des frontières poreuses du Nord, entre le Soudan et le Tchad, parviennent facilement à s'introduire sur le territoire".
Considérée d'une importance stratégique capitale du fait de sa position à proximité du Tchad et du Soudan, Birao avait été récemment attaquée par les rebelles ougandais de l'Armée de Résistance du Seigneur (Lra), qui en avaient pillé et brûlé une grande partie.
La rébellion s'empare de la ville de Birao en Centrafrique
BANGUI 25 nov 14h30 (Reuters) - Les rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) ont annoncé jeudi s'être emparés de la ville de Birao, aux confins des frontières du Tchad et du Soudan, et viser la capitale centrafricaine, Bangui, à des centaines de kilomètres plus au sud.
De son côté, le gouvernement a confirmé avoir retiré sa garnison de Birao, ville de l'extrême nord contrôlée jusqu'au 15 novembre par des casques bleus de l'Onu, dans le but d'épargner les vies des civils, tout en préparant une contre-attaque.
"La ville (de Birao) est sous notre contrôle", Abdoulaye Issène, chef des opérations des forces de la CPJP, a déclaré à Reuters. "Nous avons fait 48 prisonniers (...) et nous avons récupéré un stock assez important d'armes et des munitions. "Birao est prise et notre objectif final est Bangui", a-t-il ajouté.
On ignore si la chute de cette localité, qui revêt une grande importance stratégique compte tenu de sa position géographique, a fait des victimes.
Ramadane Abdelkader, un journaliste centrafricain présent à Birao, a indiqué que la population locale s'était enfuie en brousse.
Le colonel Jean Ladawa, porte-parole du ministère de la Défense à Bangui, a expliqué que l'armée s'était repliée pour éviter "un bain de sang".
"Notre armée, après son repli tactique de la ville, prépare actuellement une sévère riposte qui ne fera pas de cadeau à ces bandits hors la loi", a déclaré de son côté Fidèle Gouandjika, porte-parole du gouvernement centrafricain.
La Centrafrique, l'un des pays les plus pauvres de la planète malgré ses richesses minières, est le théâtre de nombreuses rébellions de faible intensité menées par plusieurs groupes d'insurgés depuis les dernières élections de 2005.
Ce vaste pays sans infrastructures routières et privé d'un Etat central fort ressent sur son sol les contrecoups des conflits régionaux, notamment ceux du Soudan, du Tchad et du Congo démocratique.
La CPJP s'était emparée de plusieurs localités de l'est du pays en septembre et octobre, qui ont depuis été reprises par l'armée gouvernementale.
Les affrontements avec les rebelles et des problèmes de financement retardent la tenue d'élections, programmées désormais pour janvier.
NDLR : Selon des informations émanant d'une source proche de la fraction de la rébellion de la CPJP qui contrôle désormais la ville de Birao et ayant requis l'anonymat, l'aviation de guerre du président Idriss Déby aurait commencé depuis hier à bombarder les positions des rebelles qui tiennent la ville de Birao mais ces derniers affirment être déterminés à ne pas se laisser faire. Une preuve que les rebelles tiennent bien la ville, ils ont coupé les communications téléphoniques Gsm avec Birao.