Par RFImercredi 01 février 2012
Des opérations de ratissage sont menées en ce moment par les armées centrafricaine et tchadienne dans la zone de Kaga Bandoro, sur la frontière commune. Les forces coalisées ont repris le contrôle la semaine dernière des deux bases du chef rebelle tchadien, Gondava et Ouandago, détruisant son poste de commandement. Selon le témoignage de l'évêque de Kaga Bandoro, Mgr Albert Vanbuel, ces opérations sont très violentes et font des victimes parmi les populations civiles. Les hélicoptères tchadiens ont bombardé les sites où les rebelles avaient installé leurs camps.
Brève interview de Mgr Albert Vanbuel, évêque de Kaga Bandoro avec Carine Frenk
Mgr : Les hélicoptères tchadiens ont bombardé le site de Gondava et de Ouandago avec beaucoup de morts des deux côtés, des civils qui sont tués aussi ; donc il y a beaucoup de morts qui ne sont pas encore enterrés. Les gens de Baba Laddé ne sont plus en uniformes mais se sont déguisés en éleveurs ; ils se cachent partout ; même Baba Laddé se cache.
RFI : Les opérations se poursuivent à l’heure qu’il est des opérations de ratissage ?
Mgr : C’est sûr ! Aujourd’hui ils sont arrivés avec trente voitures à Kaga-Bandoro, les Tchadiens. Ils ont un objectif. Ils cherchent Baba Laddé. C’est tout. On cherche des gens qui sont complices. Si on prend des soi-disant rebelles on les torture, on les tue. Même sans être sûr qu’il est rebelle. C’est tout ! Ils n’ont pas de tribunal. Cela me fait peur aussi pour les gens.
RFI : Les Tchadiens sont violents avec les gens ?
Mgr : Tous !... il ne faut pas rigoler avec eux tu es mort. Quand tu ne sais pas ce qu’ils demandent tu es mort. C’est tout. Il y a beaucoup de gens qui sont mort sans raison. Donc cela veut dire en théorie tout est calme mais tout est très dangereux. Il n’y a pas de paix. En ce moment il y a la peur, c’est tout.