La guerre de succession de Bozizé est ouverte
En dépit de ses dénégations, Bozizé est en réalité de plus en plus malade. Selon nos informations d’une de nos sources habituelles proches de la résidence de Sassara, on lui aurait même récemment posé une sonde. Dans l’éventualité de sa brutale disparition, trois clans se sont déjà formés dans l'optique de sa succession. Le premier s’articule autour de l’indéboulonnable et incontournable Sylvain Ndoutingaï. Le second est mené par le fils de son père, Jean Francis Bozizé. Un troisième et nouveau clan vient de se manifester derrière le ministre d’Etat aux Transports, Anicet Parfait Mbay qu’on dit travailler étroitement avec Landry Touaboy l'aide de camp de Bozizé qui n’est autre que le frère cadet d’Emmanuel Touaboy, l’actuel ambassadeur de la RCA en Chine. Chaque clan affûte ses armes au vrai sens du terme, pour la succession au pouvoir de Bozizé dès sa disparition. Ils sont vraiment pressés… !
Sylvain Ndoutingaï à la manoeuvre
Le nouveau ministre d’Etat aux finances, le tout puissant Sylvain Ndoutingaï a envoyé à l'Assemblée Nationale avec l'accord de Bozizé une mission de contrôle des fonds composée de deux Inspecteurs d’Etat. Célestin Leroy Gaombalet s'y est vivement opposé et rappelé non sans raison que seule la Cour des comptes est habilitée à effectuer ce genre de contrôle. En réalité, Ndoutingaï a dans son collimateur le sieur Célestin Leroy Gaombalet qui vient de rempiler pour la seconde fois comme président de l’Assemblée nationale (PAN), pour la simple raison que la galaxie ethnique Gbaya de Benzambé, consciente de la maladie de Bozizé, ne souhaite pas qu'en cas de décès soudain de Bozizé, Gaombalet puisse assurer l'intérim de la Présidence de la République comme le prévoit la Constitution. Cette galaxie dont le bras armé est Ndoutingaï estime qu'il faut trouver les moyens de neutraliser Gaombalet qui est "illisible", "sournois" et "peu sûr", assurent-ils. Gaombalet alias « Gaou la fumée » est prévenu.
Francis Bozizé plus sûr de lui que jamais
Teddy Bozizé s'est complètement mis au service de son frère Francis qui est enfin revenu de France après plus de cinq semaines de fugue et avec apparemment plus d'assurance personnelle. Dès sa journée de travail finie, Teddy Bozizé se met en tenue civile pour accomplir les sales besognes que lui confie son frère Francis. Il s’agit notamment de la filature des journalistes et certaines personnes ciblées, de la surveillance des déplacements des opposants dans Bangui, etc. C’est ainsi que Faustin Bambou directeur de publication des Collines de Bas-Oubangui, a été convoqué et mis en geôle récemment à la SRI.
Bozizé et le fantôme de Patassé
Bozizé a reçu les enfants Patassé vendredi 27 mai au Palais de la Renaissance pour tenter encore de se dédouaner des accusations portées contre lui dans le décès de leur père, et aussi les inciter à poursuivre en justice la coordination nationale des comités de soutien à Patassé, au motif que ceux-ci seraient à l’origine du décès de leur père. Avant de recevoir les enfants Patassé, Bozizé a visionné la totalité du film des obsèques privées de Patassé du vendredi 20 mai au quartier Fouh. A la fin, il est entré dans une grande colère contre le FARE 2011 dont les membres avaient boycotté la cérémonie des funérailles officielles de l'Avenue des Martyrs alors qu’ils étaient tous présents à Fouh, avec témoignages et dépôts de gerbes de fleurs. Il compte tout faire pour « écraser » le FARE et la coordination des comités de soutien à Patassé.
Toujours selon nos informations, un conseil de famille a eu lieu à la résidence de Mgr Edouard Mathos à St Paul à Ouango et a réuni autour de ce dernier tous les enfants Patassé. C’est Me Mathias Morouba qui a été commis par la famille. Curieusement, c’est par voie de huissier de huissier de justice que ce dernier a fait convoquer à ce conseil de famille Mme Angélique Mougnan, veuve Ngaro et maintenant veuve Patassé ainsi que les deux derniers enfants de la défunte Angèle Patassé, Salomon et Providence Patassé. L’objet du conseil de famille avait pour but de désigner un administrateur des biens de l’illustre disparu. C’est Sylvain Patassé qui a été choisi. Il est aussi question que la famille Patassé porte plainte contre le gouvernement centrafricain afin qu’une enquête judiciaire soit menée pour faire la lumière sur les conditions dans lesquelles l’ex président a trouvé la mort à Douala le 5 avril dernier.
Patassé : « Ngouandja et Bozizé m’ont tué »
Le mystère se lève peu à peu sur l’objet de l’énigmatique mission dépêchée par Bozizé à Malabo et conduite étrangement par l’Ambassadeur de France Jean-Pierre Vidon et le Directeur de cabinet à la présidence, Michel Gbézéra-Bria. C'est Claude Richard Ngouandja lorsqu’il était encore directeur du Bureau National de la Documentation qui a fabriqué la fiche mensongère avec l'imitation de la signature de Ange-Félix Patassé, pour faire croire à Bozizé que l’ancien président voulait se rendre à Malabo non pas pour se faire soigner comme il le prétendait mais pour y lever des troupes et venir le renverser.
Ce faux document monté de toutes pièces par Claude Richard Ngouandja est donc à l'origine de la mission confiée à l'Ambassadeur de France (en quelle qualité ?) et Michel Gbézéra-Bria à Malabo dont Bozizé a fait état dans son allocution lors des obsèques de Patassé samedi 21 mai sur l’avenue des Martyrs. Un détail qui prouve le sadisme et le cynisme de l’auteur. Le jour du départ de Patassé pour Malabo, Claude Richard Ngouandja était d'ailleurs à l’aéroport Bangui-Mpoko pour scruter l'apparence physique de Patassé. C’est donc en guise de récompense pour ce mauvais coup que Bozizé a nommé Claude Richard Ngouandja Ministre de la Sécurité Publique.
Pour sa protection, Bozizé lorgne vers Luanda
Après l'incident survenu dans un bal des jeunes entre le détachement tchadien et un policier Gbaya de l'OCRB et au cours duquel ce policier a abattu les deux tchadiens, les éléments tchadiens de la GP sont allés à la SRI pour demander qu'on leur livre le coupable pour l'abattre aussi. Bozizé ne pouvant livrer "son frère", les tchadiens ont menacé de se retirer de sa GP. Devant cette menace, il a envoyé récemment le général Antoine Gambi ministre des affaires étrangères en Angola pour négocier un accord de défense avec ce pays pour le cas où les tchadiens quitteraient la RCA ou que le président Idriss Déby entreprendrait de le déstabiliser militairement, comme naguère pour Ange Félix Patassé...