Voici la lettre que Jean Michel Mandaba avait adressée au Président de l'Assemblée nationale du Cameroun en octobre 2006 pour solliciter l'intervention de celui-ci alors qu'il était dans de beaux draps à Yaoundé et à la disposition d la justice camerounaise après son arrestation à Douala où il venait de débarquer de retour de Malab. C'était pour l'affaire de véhicules 4x4 appartenant à un particulier camerounais qu'il avait détournés pour son usage personnel alors que les véhicules avaient été commandés par l'ex président Patassé qui avait entre temps, été renvesré par le coup d'Etat de Bozizé du 15 mars 2003. Jean Michel Mandaba avait finalement réussi à garder par devers lui les deux véhicules et croyait qu'il en était finalement devenu le propriétaire sans avoir déboursé le moindre centime. cela se passe de commentaires...!
C.A.P
Le Député Jean Michel MANDABA Yaoundé 02 octobre 2006
Assemblée Nationale de la République Centrafricaine
Député de la CEMAC
Ancien Ministre Centrafricain
A LA TRES HAUTE ATTENTION
DU TRES HONORABLE
PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE
NATIONALE DU CAMEROUN
Objet : Enquête relative à mon arrestation par
les autorités de la police judiciaire du Cameroun
TRES HONORABLE PRESIDENT,
Je voudrais par la présente vous informer des circonstances de mon arrestation par les services de police judiciaire du Cameroun.
C’est en 2003 et plus précisément le 07 mars, j’étais Ministre de l’Environnement et des forêts et étais en mission d’Etat à Yaoundé au Cameroun. J’ai reçu ce jour-là un coup de fil du Président PATASSE ancien Président de la République centrafricaine me demandant de prendre contact avec un ressortissant camerounais du nom de MATAMBA Jacob qui à l’époque aussi, était le consul de la République centrafricaine auprès de la République de Guinée Equatoriale à Malabo.
Peu après ce coup de fil, c’est M. MATAMBA qui m’a appelé pour me dire de ne pas bouger et qu’il va me rejoindre à l’Hôtel Mercure où j’étais logé. Il m’a rejoint et m’a dit je cite : « Monsieur le Ministre, je viens de recevoir un appel du Président PATASSE qui me demande de te remettre deux véhicules 4x4 pour sa ferme à 60 km de Bangui. Mais pour l’instant, je ne les ai pas tous prêts, je ne te les remettrai que demain car ils sont encore en location chez mes clients ». Il m’a dit encore que puisqu’il a reçu ces instructions du Président PATASSE, tu dois quitter l’Hôtel pour que je puisse te faire loger à mes frais à l’Hôtel Kwietta, ce qui a été fait.
Le lendemain à 11 heures, M. MATAMBA m’appelle pour avoir ma position, j’étais à l’Hôtel et il m’a rejoint. Il m’a pris dans sa voiture et nous nous étions rendus à son Il a demandé à une de ses employées de me remettre les clés et les documents des véhicules destinés au Président PATASSE. Aussitôt fait, lui et moi avions informé le Président PATASSE. Et à mon tour, j’ai remis les deux véhicules aux chauffeurs qui étaient venus de Bangui pour les récupérer.
Cette opération a été faite sur la base de l’entretien et de l’entente entre le Président PATASSE et M. MATAMBA et je n’y étais pour rien et n’étais pas censé connaître le contenu. Donc je n’étais qu’un commissionnaire à cette époque. Comme preuve, je n’ai jamais signé un document ni de location ni d’achat de véhicule auprès de l’agence que gère M. MATAMBA. Alors je ne comprends pas que je puisse être accusé aujourd’hui de voleur de véhicules de M. MATAMBA auprès de quije n’ai pris aucun engagement.
TRES HONORABLE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU CAMEROUN, à ma grande surprise j’ai été interpellé par M. MATAMBA à l’aéroport de Douala alors que je revenais d’une mission parlementaire à Malabo le 25 août dernier. M. MATAMBA qui avait à ses côtés des hommes armés m’avait demandé de me rendre à la police de l’aéroport. De là, on s’est rendu à la police judiciaire de Douala à bord de sa voiture. C’était un véritable kidnapping. En chemin il me dit ceci : « J’ai livré des véhicules à la Centrafrique et BOZIZE a refusé de me les payer et maintenant que tu es là tu m’aideras à récupérer mon argent ». Je n’y comprenais toujours rien du tout. Il m’a ensuite dit qu’il a déposé une plainte à Yaoundé et que je serai transféré à Yaoundé. A la police judiciaire de Douala, la première nuit j’ai été dépouillé par les éléments de garde qui étaient là et ils ont soutiré sur moi une somme que j’ignore le montant exact parce que des courses ont été effectuées dans cette journée.
Après deux jours à la police judiciaire de Douala j’ai été transféré avec menottes aux mains à la police judiciaire de Yaoundé qui nous a orienté au bureau central de l’interpole de la même direction. Là encore on a commencé un nouvel épisode. J’ai été reçu par la Commissaire divisionnaire du service Mme Thérèse NGO NDOMBOL qui dans un premier temps m’a dit qu’elle ne voulait pas beaucoup d’explications pour ce problème et que M. MATAMBA voulait seulement son argent pour qu’il y ait un règlement à l’amiable et pour que je sois libéré pour rentrer chez moi. Mais compte tenu qu’on ne voulait pas de mes explications pour élucider les circonstances de ce que M. MATAMBA a appelé de véhicules et que je commençais à me rendre compte que les choses prenaient une autre tournure, pour sauver mon honorabilité, j’ai accepté ce règlement qu’il m’ont proposé. C’est ainsi que j’ai accepté de verser la somme de deux millions de F CFA envoyée par mes parents et mon parti pour un début de solution en attendant que je rentre au pays pour payer le reste qu’on aura arrêté ensemble.
Depuis ce dépôt d’argent au bureau de l’interpole, ni M. MATAMBA ni Mme la Commissaire divisionnaire Chef de bureau interpole ne m’ont situé sur mon cas, alors que je suis logé dans un Hôtel et crains maintenant les nouveaux contentieux que je vais avoir avec la direction de l’Hôtel, interrogé, les services de police me font savoir que je suis à la disposition du Procureur de la République qui s’occupera des frais de mon séjour. Hors à ce jour la direction de l’Hôtel exige déjà le paiement de 33 nuitées à raison de 10.000 f CFA par nuit. Mon passeport diplomatique est retenu par la police et je ne suis libre d’aucun mouvement. C’est pour toutes ces raisons TRES HONORABLE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU CAMEROUN que je viens auprès de votre haute bienveillance solliciter votre arbitrage dans cette affaire qui met en mal ma personne et au-delà l’Assemblée nationale de mon pays.
Dans l’attente d’une suite favorable, je vous prie d’agréer TRES HONORABLE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU CAMEROUN l’expression de mon profond respect.
Député Jean Michel MANDABA
NDLR : Contrairement au charabia mensonger de cet escroc, c’est bel et bien Jean Michel Mandaba et non Patassé qui s’est servi des deux véhicules dont il est ici question qu’il n’a d’ailleurs jamais fait immatriculer. L’un lui a même servi pour les besoins de sa campagne électorale de 2005 à Bamingui où il avait finalement été élu député. Il a utilisé aussi à des fins personnelles l’autre véhicule avec lequel il roulait sans numéro d’immatriculation dans Bangui. Quoi de plus normal que le véritable propriétaire des véhicules lui réclame à lui son argent. Parce que député et donc protégé par des immunités en béton, Mandaba croyait qu’il était au-dessus de tout soupçon et pouvait aller et venir sans qu’un jour il ne puisse se retrouver dans les locaux glauques de la police. On comprend mieux pourquoi n’étant pas réélu député cette fois-ci, il a tout fait pour entrer dans le gouvernement Touadéra 3 pour tenter de se mettre quelque peu à l’abri des affaires judiciaires qui pourraient éventuellement le rattraper. C’est ce qu’il a appelé les « raisons personnelles » qui l’on conduit à trahir son parti et accepter d’aller au gouvernement selon san doute un deal qu'il aurait conclu avec Bozizé pour laisser le siège de député de Bamingui à un certain Dalkia, devenu lui aussi KNK et surtout vendeur de diamant bien connu de Bozizé.