gisant dans son sang, le corps du vigile du consulat de Centrafrique à Douala
Cameroon Tribune 09 Novembre 2010 Josiane R. MATIA
Le général Antoine Gambi, ministre des Affaires étrangères, a discuté de la situation hier avec Henri Eyebe Ayissi.
Une importante délégation centrafricaine a été reçue hier au ministère des Relations extérieures. Conduite par le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration et de la Francophonie, le général Antoine Gambi, elle était composée du ministre délégué à la Défense, (ndlr : il s’agit de Jean Francis Bozizé) du directeur du cabinet au ministère des Affaires étrangères, de l’ambassadeur de la RCA au Cameroun (ndlr : il s’agit de Oguéré Ngaikoumon), du procureur de la République auprès du Tribunal de grande instance de Bangui (ndlr : il s’agit de Firmin Feindiro).
Leur présence sur le sol camerounais intervient à la suite de violentes altercations entre ressortissants centrafricains survenues la semaine dernière au consulat de la RCA à Douala. Des individus en cours d’identification ont saccagé la représentation diplomatique, causant la mort d’un agent en service et de nombreux blessés.
Le chef de la délégation centrafricaine a expliqué que les responsables de ces actes seraient des réfugiés centrafricains qui, munis de fausses pièces d’identité, ont voulu se faire inscrire sur les listes électorales. Pour lui, les incidents de Douala sont l’œuvre d’un groupe qui transfère au Cameroun les tensions politiques internes. Des évènements similaires seraient mêmes en préparation à Yaoundé, d’après les autorités centrafricaines.
D’où les mesures déjà prises par la police camerounaise, à travers la compagnie de sécurisation des diplomates pour sécuriser l’Ambassade de la RCA au Cameroun. Le Minrex a également assuré ses hôtes de la disponibilité et de la coopération du gouvernement dans le cadre des enquêtes en cours. Des rencontres sont prévues entre les autorités judiciaires et policières centrafricaines et leurs homologues camerounais.
NDLR : Le pouvoir bozizéen prend apparemment très au sérieux le dossier des graves événements survenus la semaine dernière au consulat de la RCA à Douala, en juger par la composition de cette délégation reçue à Yaoundé. Au-delà de l’affaire du consulat de Douala, Bozizé et sa clique devraient aussi prendre très au sérieux la préparation des élections pour qu’elles puissent se dérouler dans de bonnes conditions et qu’elles soient transparentes et crédibles car toute élections frauduleuses est synonyme de troubles dans un pays. Les délais d’ouverture et de clôture du dépôt des candidatures fixés arbitrairement, illégalement et de façon non consensuelle par le duo Bozizé – Binguimalé crée de tensions inutiles qui peuvent faire dégénérer le climat politique si le pouvoir n’y prend garde.