(Xinhuanet 10/12/2010)
NEW YORK (Nations Unies) - - La République Centrafricaine est " à la croisée des chemins", a estimé mercredi le
représentant spécial de l''ONU pour ce pays, Shale-Work Zewde, devant les membres du Conseil de sécurité.
Selon lui, les élections présidentielle et législative prévues le 23 janvier prochain sont "une véritable fenêtre
d''opportunité", pour que le pays " consolide ses fondations démocratiques "et " entame un nouveau chapitre
de stabilité, de croissance économique et de prospérité".
"Pour réaliser ces objectifs, les élections doivent être transparentes, libres et justes", a insisté Shale-Work Zewde, qui a rappelé que
l''ONU et ses partenaires internationaux avaient "fournit une assistance technique et financière à la Commission électorale indépendante chargée du processus électoral ".
Le mandat du président François Bozizé a expiré le 11 juin dernier. Après le vote d''un amendement constitutionnel par l''Assemblée nationale, son mandat a été prorogé jusqu''à la tenue d''élections, qu''il a lui-même fixé au 23 janvier prochain, par un décret présidentiel du 30 juillet.
En août dernier, François Bozizé avait expliqué ce long report par "la nécessité de préparer de manière adéquate les élections à venir et de surmonter les problèmes logistiques liés à la saison des pluies", durant laquelle de nombreuses régions du pays deviennent inaccessibles par la route.
"Le 15 novembre dernier, le président Bozizé a organisé une
rencontre avec les partenaires nationaux et internationaux pour résoudre les problèmes relevant de l''inscription des candidats.
A l''issue de la rencontre, deux candidats de l''opposition ont été en mesure de déposer leurs candidatures, portant à six le nombre de candidats en lice pour le scrutin présidentiel. Ce
développement positif à renforcer la crédibilité et l''intégrité du processus électoral ", a indiqué Shale-Work Zewde.
Le représentant spécial a également souligné que le programme de " Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) " de combattants rebelles était " un élément clé " pour régler les problèmes d''insécurité dans le pays.
"Nous attendons de travailler avec le gouvernement pour le développement d''une telle stratégie", a-t-il rappelé, estimant que les conditions de sécurité étaient toujours précaires dans certaines régions. "Alors que la situation est restée relativement calme autour de Bangui et dans le sud-ouest du pays, des violences ont éclaté dans le nord et dans l''est. La saison sèche est propice à la résurgence des attaques", a-t-il précisé.
"L''Armée de résistance du seigneur (LRA) est le plus important groupe étranger actif en République Centrafricaine, mais ce n''est qu''un groupe parmi d''autres entités armées, milices ou bandits qui exploitent l''absence de forces de sécurité nationales pour opérer librement", a poursuivi le représentant spécial.
Dans les faits, ce sont les groupes d''autodéfense qui se sont constitués au niveau des communautés locales ainsi que
les mouvements rebelles, en particulier l''Union des forces démocratiques et républicaines (UFDR) et l''Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), qui assurent aux civils une
protection contre les bandes armées criminelles et les éléments étrangers dans de vastes zones du pays, où les Forces armées centrafricaines (FACA) ne sont pas déployées ou n''ont qu''une
présence limitée.
Conformément à la Résolution 1923 du Conseil de Sécurité adoptée en mai dernier, la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) a transféré le 15 novembre
dernier le contrôle des camps de Bahai, de Guéréda et d''Iriba aux autorités tchadiennes et prévoit d''achever son retrait définitif le 31 décembre 2010.
Le retrait de la MINURCAT va créer un vide sécuritaire dans la zone de Birao "où les populations civiles
restent extrêmement vulnérables et manquent de nourriture et de matériel de santé", a expliqué Shale-Work Zewde.
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