Ci-dessous, les extraits d’un article paru chez notre confrère pour rendre compte des tracasseries fiscales que le pouvoir dictatorial de Bangui a décidé de déployer exprès à l’encontre des organes de la presse privée nationale dont le régime bozizéen ne supporte plus les coups de boutoir et compte mettre au pas ou faire disparaître tout simplement du paysage des médias.
Comme on le voit, c’est encore et toujours autour de la question de Centrafrique-Presse et de son Directeur de Publication Prosper N’DOUBA que le pouvoir situe le débat, en particulier celui de savoir pourquoi les journaux de la place reprennent certains articles de Centrafrique-Presse quand bien même certains d’entre eux se laissent volontiers manipuler et instrumentaliser par Socrate BOZIZE et Parfait Anicet MBAY pour dénigrer le Directeur de Publication de C.A.P.
Or le débat est simple. Si le pouvoir gérait bien les affaires du pays, Centrafrique-Presse n’aurait pas grand-chose à dire sur la mauvaise gouvernance des autorités de Bangui, bien au contraire, il pourrait même leur jeter des fleurs s’ils dirigeaient effectivement bien le pays. Au lieu de passer le plus clair de leur temps à chercher désespérément à identifier les informateurs et sources de Prosper N’DOUBA et Centrafrique-Presse, les dignitaires du pouvoir feraient mieux de s’atteler au développement du pays.
En quoi Centrafrique-Presse et son Directeur de Publication sont- ils responsables du pillage du trésor organisé par une bande de compatriotes bien connus, promus par le président BOZIZE ou qui se revendiquent de leur proximité avec lui ? Ce ne sont pas eux non plus qui ont empoché les centaines de millions de F CFA et les 49 milliards de F CFA sans justificatifs qui se sont volatilisés du Trésor et débusqués par le FMI.
Dans le tableau des dépenses effectuées par le trésor au mois de mars 2010 que Centrafrique-Presse publiera bientôt, il apparaît que le directeur de cabinet particulier de BOZIZE, le général de police Joël SINFEI MOIDAMSE, a perçu la somme de 50.000.000 F CFA pour soi-disant la « presse privée ». Reste maintenant à savoir si cette dernière a bien réceptionné ce montant ou si ce n’était qu’un fallacieux prétexte pour pomper du fric au Trésor comme cela est devenu leur spécialité.
La rédaction de C.A.P tient à louer le courage des équipes de rédaction de certains organes de la presse privée nationale qui, en dépit d’immenses et indescriptibles difficultés, s’efforcent de faire l’ingrat métier d’informer l’opinion. Elle leur jette des fleurs. Qu’elles ne baissent pas les bras car la contribution qu’elles apportent à la démocratie centrafricaine qui continue à chercher sa voie est inestimable.
Rédaction C.A.P
" Les en-dessous de l’acharnement"
"En réalité, le piège fiscal n’est que la face éclairée de l’iceberg. Bien plus, il s’agit d’une offensive au parfum de la hargne du pouvoir contre Prosper NDOUBA. Selon les informations glanées auprès du poreux cercle présidentiel, à défaut de brider Centrafrique-Presse, les autorités politiques seraient tentées de faire pression via le Haut Conseil de la Communication (HCC) sur les organes de presse de la place de manière à faire interdiction à ceux-ci de reprendre les articles mis en ligne par Centrafrique-Presse. Pourquoi la presse qui n’a fait que son travail, doit-elle servir de victime expiatoire d’autant plus que les informateurs de NDOUBA sont dans le gouvernement et au KNK et que ce n’est un secret pour personne. Dieu merci, semble-t-il que cette option n’a pas fait l’unanimité entre les caciques du régime. En revanche, l’ultime glaive consisterait à tirer sur la fibre fiscale histoire de museler cette presse qui dérange.
Le vrai péché de la presse centrafricaine comme toute presse indépendante d’ailleurs, c’est d’avoir su garder son indépendance dans le traitement des informations une option contre nature au regard du prosélytisme et de l’incontinence politique du très politique KNK. »
L’HIRONDELLE n° 2679 du 24 octobre 2011