MOUVEMENT CITOYEN FINI KODÉ
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° 001/MCFK/12-03-01
Le général Bozizé a fait preuve de forfaiture, il doit être destitué.
Après sa victoire à la Pyrrhus à l’issue des élections groupées du 23 janvier entachées de graves irrégularités dues au non respect du Code électorale, le général François Bozizé, animé de ses traditionnelles velléités guerrières, entend prêter serment le 15 mars prochain. Et ce, en dépit du rejet en bloc des résultats issus de ces élections par les candidats de l’opposition et le candidat indépendant Ange-Félix Patassé.
Il faut rappeler que la date choisie par le général Bozizé pour son investiture correspondant à la date anniversaire du coup d’État du 15 mars 2003 qui lui a permis de s’emparer du pouvoir par la force des armes.
Or, la persistance des conflits armés depuis de nombreuses années en République centrafricaine est liée au mode d’accession non démocratique au pouvoir, généralement par la violence et les coups d’État, suivie d’une légitimation postérieure par des élections formalistes.
C’est pourquoi, le Mouvement citoyen Fini Kodé tient à attirer l’attention de l’opinion publique tant nationale qu’internationale sur les risques que font peser le général Bozizé et ses thuriféraires sur l’avenir de la paix en République Centrafricaine et la stabilité de la sous région, par leur conception surannée voire surréaliste de la gestion de la chose publique, consistant à exclure de l’échiquier politique national un grand nombre d’acteurs, ce qui n’est pas de nature à favoriser un règlement global et définitif de la crise que traverse le pays.
Aujourd’hui, la gestion de l’État est marquée par l’omniprésence d’un cercle et d’un clan familial dans les structures étatiques et dans le circuit économique. L’exclusion, le clientélisme politique et la terreur militaire utilisés par le général Bozizé et ses hommes de main alimentent les divisions et contribuent à créer l’instabilité, accompagnée de violations massives et répétées des droits de l’Homme.
Il est donc certain qu’en falsifiant les résultats des dernières élections, le général Bozizé a méprisé et confisqué au peuple centrafricain son libre droit de manifester sa souveraineté à travers l’expression du suffrage universel. En cela et pour cela, il n’est plus légitime.
Par conséquent, si la communauté internationale entérine cette situation chaotique en toute connaissance de cause, elle se place dans une situation où sa responsabilité morale et politique sera indiscutablement engagée, comme ce fût le cas au Rwanda pendant le génocide de 1994.
Car, en effet, la communauté internationale n’est pas sans ignorer qu’il existe aujourd’hui en République Centrafricaine un risque d’embrasement avec des conséquences sociales et humanitaires beaucoup plus graves que ce que l’on sait déjà, faute d’une solution globale, juste et équitable.
En tout état de cause, face au refus délibéré du Général Bozizé de tendre la main à ses adversaires et son entêtement manifeste à vouloir vaille que vaille prêter serment ce 15 Mars, le Mouvement citoyen Fini Kodé en appelle à l’ensemble des forces vives de la Nation, le FARE-2011 en tête, à envisager des actions de masse multiforme dès ce lundi 14 Mars afin d’empêcher par tous les moyens légaux cette investiture, qui n’est en réalité que de la pure provocation.
Dans ces circonstances inextricables qui menacent gravement la paix sociale et la stabilité du pays mais aussi de l’ensemble de la sous région, et qui obstruent toute possibilité de développement, le Mouvement citoyen Fini Kodé :
Propose la création d’un collège exécutif composé de 5 membres, dont la mission est de faire une lecture et une application des recommandations du dialogue politique inclusif.
- Les membres de ce collège exécutif ne pourront être candidat aux prochaines élections présidentielles et législatives.
Recommande la mise en place d’une constituante pour la « concorde nationale » de 50 sièges, qui aura un rôle législatif. Seront membres de ce conseil transitoire :
- Les principaux acteurs du régime Bozizé
- Les principaux acteurs de l’opposition démocratique.
- Les principaux acteurs de la société civile.
Exige la formation d’un gouvernement restreint de « concorde nationale » avec des nouvelles personnalités pour une nouvelle dynamique.
Préconise d’organiser des nouvelles élections dans un délai de douze mois.
Fait à Paris le 12 mars 2011
Pour le Mouvement citoyen Fini Kodé
Le président du comité exécutif
Franck Saragba.