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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 23:33

 

 

 

 Djanayang Godfroy

 

C’est un philosophe français du 17e siècle René Descartes qui a dit que «  le bon sens est la chose la mieux partagée au monde ». Aujourd’hui, il me semble que cette citation n’est plus pertinente. C’est la folie qui est désormais la chose la mieux vendue à travers l’armada médiatique de la planète pour le triomphe des causes irrationnelles.

Si non qui peut mesurer la dose de bon sens dans l’idée qu’il faut faire la guerre, susciter et soutenir des rébellions pour imposer la démocratie. Tuer le peuple pour qu’advienne le pouvoir du peuple ou le pouvoir du peuple par les armes, cela n’a pas de sens. Celui qui a acquis son pouvoir par les biceps a-t-il des comptes à rendre à un peuple. Surtout quand celui-ci, oblige le conquérant, d’appels à la révolution, à recourir aux armes.

Le peuple lui-même sait qu’il ne peut rien attendre de celui qui s’est passé de lui. Voilà où le bât blesse, quant on les entend parler de démocratie la Kalachnikov au point. Pourquoi ne pas carrément assumer sans complexe le choix de faire une croisade contre la démocratie et les libertés dans les pays africains. Ce ne sera pas nouveau. C’est la guerre des intérêts bassement matériels et déshumanisants qui a présidé le commerce triangulaire et la colonisation. C’est vil et nauséeux de dénier aux africains un minimum de sens critique, au point de leur faire croire que celui qui s’impose par les armes est plus démocrate que celui qui est venu au pouvoir suite à un soulèvement populaire.

On pouvait espérer que l’arrêt de la guerre froide conduise à un nouvel ordre mondial, mettant fin aux conflits armés entre nations. Or les guerres dans lesquelles sont engagés nos pays n’ont pas cessé au cours des dernières décennies, elles ont seulement changé de justification : leur but déclaré est de sauver des vies, de combattre la barbarie, d’imposer le respect des droits humains cependant leur seul but est de détruire davantage la république, le peuple du continent de l’Afrique subsaharienne n’est pas son premier coup d’Etat il existe toute une panoplie de la liste  qui caractérise malheureusement l’identité de la politique africaine sans aucune doute des  jurisprudences constantes sont établies sur les cas suivants : Joseph KABILA, Idriss DEBY, EL BECHIR, Denis SASSOU, François BOZIZE ,KAGAME pour ne citer que ceux là en guise  d’exemple qui sont les véritables «  fructus » du coup de force.

 Il apparait clairement que c’est  plus de vingt ans aujourd’hui  que le Mali qui est un pays Africain situé en Afrique de l’ouest  a pu acquérir la culture de la démocratie permettant désormais au peuple d’être le libre arbitre du fonctionnement des institutions régaliennes. Certainement si les règles de la démocratie empêchent dans ce siècle contemporain les criminels de la république de prendre le pouvoir par la violence des armes, sans doute que les ennemis de la nation ne peuvent recourir aux armes pour mettre terme  à la volonté souveraine du peuple.

 Le mouvement de la junte auteur du coup d’Etat de jeudi 22 mars 2012 au Mali réclame d’avoir reproché au régime du président sortant AMADOU TOUMANI TOURE d’être un régime véritablement incompétent dans la lutte contre le mouvement Touareg et la montée en puissant des groupes islamistes au niveau de la région et de la sous région. Après avoir expertisé de façon profonde des tels motifs permettant de mettre à genou le peuple Malien à la veille de la fin du mandat constitutionnel du président TOUMANI TOURE, mon expertise révèle que  les raisons de ce coup de force n’est pas fondée juridiquement. Car de manière générale  la question de menace contre l’intégrité territoriale n’est pas seulement propre à un régime, il est aussi du devoir des citoyen, et des différents mouvements légaux d’aider et de participer de façon plus directe quant il s’agit de menace terroriste ou des mouvements rebelles qui sont d’origines étrangères et s’inscrivent dans la logique de la déstabilisation des valeurs républicaines. Par voie de conséquence la junte pouvait venir en aide au régime du président sortant afin de combattre les ennemis de la nation.  

En revanche, la situation géopolitique semble être très mouvementée. A l’issue de ce coup de force, l’Union africaine condamne l’acte avec la dernière énergie  ainsi  que plusieurs organisations internationales et même des Etats-Unis ne cessent de faire des condamnations. Mais il est aussi important de s’interroger si seulement les différentes condamnations suffiront pour le retour à l’ordre constitutionnel au Mali de manière plus urgente.  Traditionnellement, on constate souvent après certains coups d’Etats, les condamnations pleuvent mais quelques temps après elles se transforment en une reconnaissance de la légitimité des pouvoirs publics putschistes, du coup, on tombe dans « la philosophie de la politique politicienne ».

Si la résolution 940 du 31 juillet 1994 du conseil de sécurité en Haïti autorisant le recours à la force ayant pour seul but le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti, et  l’entrée en guerre de la France  en Côte d’ivoire via la résolution 1975 se fondant sur le Chapitre VII de la charte des Nations Unies, la résolution 1973 qui a permis à la fore de coalition de mettre  terme au régime du dictateur Kadhafi , certainement que  la politique internationale ne s’arrêtera pas que sur les résolutions antérieures.  Par principe d’égalité des Etats, le Mali qui est aussi membre du système des Nations Unies a droit  à une résolution du conseil de sécurité lui permettant de rétablir l’ordre constitutionnel de son Etat. Sauf si la politique du clientélisme international s’impose dans le cas d’espèce malien.

 « Dans ce siècle, la démocratie des armes n’a plus sa place seul le peuple reste le véritable arbitre de la société. A Dieu, la démocratie des armes ».

Godfroy- Luther GONDJE- DJANAYANG

Expert Analyste en gestion des crises politico-militaires.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion