La République centrafricaine dans l’œil du cyclone : Le Gouvernement doit réagir par Pacôme PABANDJI
La situation en Centrafrique va de mal en pis. Du sécuritaire au sanitaire en passant par le social et le politique, rien ne va au pays où tout est permis. Il ne se passe jamais 2 heures sans que l’on entende parler d’une attaque armée dans une des régions de la République centrafricaine. La quasi-totalité des villes des provinces du pays vivent l’enfer à cause tantôt des rebelles du FPR de Baba Laddé, tantôt de ceux de la LRA de Joseph, tantôt des bandits armés qui sévissent en semant horreur et désolations dans ces régions.
D’ores et déjà, après une année de « négociation » avec la Convention pour la justice et la paix (CPJP) dirigée par Abdoulaye Hissein, les « vrais » responsables de cette rébellion viennt de se prononcer à travers une déclaration contraignant le gouvernement à entamer une véritable étape de pourparler avec cette rébellion. Cette rébellion rappelons-le, réclame toujours et encore que lumière soit faite sur les conditions d’élimination de Charles Massi, l’une des conditions sine qua non de négociation. Le gouvernement sachant très bien cela, a préféré contourné pour piocher Abdoulaye Hissein traité aujourd’hui de traitre par ses compères.
En plus de cela, la situation alimentaire vient enfoncer le clou avec la hausse constante des prix des denrées alimentaires. D’ores et déjà, la cuvette de manioc coûte 4000 F CFA parce que dans les provinces, la situation est aussi alarmante, pendant que le ministre de l’agriculture, M. Fidèle Ngoundjika ne cesse de crier sur les toits « trois repas par jour ». Outre aspect de la vie difficile en Centrafrique, l’aspect sanitaire n’est pas à négliger du moment où tous les hôpitaux du pays rencontrent d’énormes difficultés de matériels de services quand bien même ces matériels sont moteurs d’une bonne marche des diagnostics. D’ores et déjà, le service de radiologie est quasi inexistant dans le pays, ou alors coûte une fortune.
A l’hôpital Communautaire de Bangui, ce service est in opérationnel depuis plusieurs mois et ce n’est que silence de la part du ministère de tutelle et du gouvernement en général. En ce moment, dans presque tous les classements négatifs du monde, la République centrafricaine figure en tête de liste. Cependant, à l’intérieur du pays ce n’est que la guerre de positionnement, la corruption, le népotisme, etc. qui gangrènent les administrations, au lieu que les gens fassent de leur mieux pour avancer les choses. Pour de simples rumeurs, de nombreux concitoyens sont en moment traqués pour avoir dit-on, pris part à une tentative de déstabilisation de pouvoir.
Cependant, au niveau de la justice il n’y eu aucune interpellation afin que les « vrais » coupables puissent répondre de leur acte. D’autre part, depuis plus de trois mois des gens sont écroués pour dit-on, détournement et/ou complicité de détournement. Cependant, pendant tout ce temps-là il n’y a pas eu de procès équitable. Autre affaire qui traîne encore, 13 centrafricains avaient été retrouvés morts, massacrés, le 22 mars 2012 à Ngunguinza sur une mine de diamant dans la zone de CAWA Safari, une société de Safari qui a parvenu à corrompre une majeure partie des autorités. Malgré cela, même si les responsables de cette société se retrouvent sous les verrous, les choses traînent encore au niveau de la justice. De ce point de vue, l’on est obligé de parler d’une faiblesse de la justice qui serait peut être manipulée comme une marionnette. Loin s’en faut, il faut ajouter l’aspect chômage dans ce malheur qui engouffre la République centrafricaine. Les ministres sont quasi inexistants si ce n’est que de présider des cérémonies officielles. Le ministère de la santé fait face à de nombreux problèmes dont le manque des structures sanitaires et des matériels adéquats dans les centres hospitaliers ; le ministère de la fonction publique a un sérieux déficit de fonctionnaires mais a des problèmes pour employer des jeunes diplômés sans emplois ; le ministère de la défense a de la peine à assurer la défense du territoire, la porosité des frontières inquiète, les groupes armés pullulent. Quel rôle joue le gouvernement ?
Par Pacôme PABANDJI