Pour rejoindre la vision d'Abraham Lincoln à savoir que la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », l'une des définitions canoniques couramment reprise ainsi qu'en témoigne son introduction dans la Constitution de 1958 de la Cinquième République Française. Cette définition est proche du sens étymologique du terme démocratie, du grec ancien dēmokratía, « souveraineté du peuple », de démos, « peuple » krátos, « pouvoir », « souveraineté »; le peuple renvoyant cependant à la notion plus restrictive de citoyens, la citoyenneté n'étant pas forcément donnée à tout peuple. Cependant, cette définition reste susceptible d'interprétations différentes aussi bien que pa rapport à la signification concrète de la souveraineté populaire.
De façon générale, un gouvernement est dit démocratique par opposition aux systèmes monarchiques d'une part, où le pouvoir est détenu par un seul, et d'autre part aux systèmes oligarchiques, où le pouvoir est détenu par un groupe restreint d'individus. Néanmoins, ces oppositions, héritées de la philosophie grecque (notamment de la classification d'Aristote, à ceci près que le gouvernement d'un seul était alors désigné comme Tyrannique), sont aujourd'hui équivoques de par l'existence de parlementaires.
D’autre part, on peut aussi définir la démocratie par opposition à la dictature ou tyrannie, comme le propose Karl Popper, mettant ainsi l'accent sur les possibilités pour le peuple de contrôler ses dirigeants, et de les évincer sans devoir recourir à une révolution. Mais de nos jours en Afrique subsaharienne la vision démocratique se plonge dans les violations institutionnalisées des différentes constitutions Africaines d’ou vient ce syndrome? Par prudence de garantir la démarche scientifique qui caractérise mon expertise ; ma piste de réflexion s’orientera vers les raisons d’ordre géostratégique de cette nouvelle démocratie à l’africaine.
En revanche, après les partis uniques, l’Afrique inaugure-t-elle déjà ainsi l’ère des monarchies constitutionnelles ? Il n’est pas exagéré de l’affirmer car le statu quo n’arrange pas seulement les affaires des élites locales au pouvoir, mais aussi des puissances extérieures dont ces élites locales sont les relais. Ces puissances externes préservent aussi leurs acquis par le fait que le pouvoir ne se retrouve pas entre des mains ennemies dont la manipulation serait peu acquise.
Ces forces externes respectent alors dans ce cas, le caractère sacré de la souveraineté des pays africains et la non-ingérence dans leurs affaires.
Si ce premier usage de la réforme constitutionnelle a pour but de garder les héritiers du parti unique au pouvoir et de préserver leurs avantages, un deuxième usage de la réforme constitutionnelle en Afrique subsaharienne, consiste à remettre le pouvoir aux fils des dictateurs, cette affirmation n’est qu’une conséquence des régimes monarchiquement institués en l’Africain, raison pour la quelle la transmission de pouvoir de l’Etat en cas de décès du père au fils, devient de jour en jour une sorte de tradition qui a finalement combattu incontestablement les valeurs démocratiques.
La mise œuvre de telle méthode machiavélique est certes le « fructus » comme on le dit en latin, des régimes monarchiquement installés, c’est pourquoi nous avons pu obtenir les phénomènes suivants : « KABILA IIème » en remplacement de « KABILA Ier », « EYADEMA IIème» occupe la place de « EYADEMA Ier » et « BONGO IIème »succède à place de « BONGO Ier ». Entre temps les phénomènes « WADEII » et « BOZIZEII » sont en pleine gestation, certainement que le peuple africain en occurrence les Sénégalais et les Centrafricains n’admettront pas cette fois-ci, cette pratique de la monarchie « légalisée ».
Alors comment peut-on faire pour bannir le phénomène de la succession monarchique au pouvoir de l’Etat ? Et en même temps comment pouvons-nous rendre nos Constitutions non modifiables vis-à-vis du phénomène de la représentation abusive du mandat présidentiel? Certainement que le vent du Printemps arabe peut aussi servir aux peuples de l’Africain subsaharien comme droit de réponse et mode de solution efficace à la première interrogation.
Par contre, au sujet de la protection juridique des Constitutions africaines constamment modifiables, la réflexion de la mise en place d’une institution Internationale et Africaine jouissant d’une compétence au même titre que la Cour Européenne des Droits l’Homme serait une solution à la stabilité de nos Constitutions et des valeurs démocratiques en Afrique subsaharienne. Restant dans le même cadre de ce raisonnement, je mets à contribution :
-La création d’une Cour Africaine des Droits de l’Homme ayant une compétence exclusive de gendarme en cas de violation des différentes Constitutions des Etats membres.
-La création de l’Institut Africain de formation des Juges de la région et de la sous régions en culture des Droits de l’Homme.
-La création d’un Centre de formation obligatoire en Droit de l’Homme au profit de tous les acteurs et les leaders politiques africains.
Entre démocratie et la monarchie légalisée, quel type de régime de gouvernance politique veut réellement le peuple de l’Afrique Subsaharienne?
GONDJE- DJANAYANG Godfroy – Luther
Expert Analyste en Gestion des crises politico- militaires.