15 juillet 2012
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Sur le thème : Situation politique, sociale et économique en R.C.A : que faire pour sortir de l’impasse ? la
section France du FARE-2011, plateforme politique mise en place au pays par l’opposition centrafricaine pour demander l’annulation et la reprise des élections frauduleuses du 23 janvier 2012 dont
elle n’a jamais reconnu les résultats jusqu’ici, a saisi l’occasion que lui a offerte la présence en France du président du MLPC (un des partis membres de cette structure) pour permettre à la
communauté centrafricaine en France d’échanger sur la désastreuse situation que connaît actuellement leur pays.
Pour un dimanche, jour de la tenue de cette conférence, les compatriotes sont néanmoins venus
massivement, en tout cas plus nombreux que ne l’avaient espéré les organisateurs, tous partis politiques confondus sauf le KNK bien entendu, participer de 14 heures à 19 heures aux enrichissants
débats qui ont eu lieu autour des exposés thématiques des trois conférenciers qu’étaient Martin ZIGUELE, le Pr Raymond Max SIOPATHIS et Jean-Pierre MARA selon le programme annoncé. Un constat peut être
nettement fait : les Centrafricains sont décidés à taire leurs contradictions partisanes pour regarder ensemble dans la direction de la nécessité d’œuvrer pour relever leur pays que la
bozizie a mis par terre depuis que Bozizé est venu prétendre le libérer.
Outre Martin Ziguélé qui s’est employé à éclairer
la lanterne de l’assistance sur les difficultés et embûches de toutes sortes que le régime de Bozizé n’a cessé de dresser sur le chemin de
l’opposition avant et après la mascarade électorale de janvier 2011, les deux autres intervenants ont fait toucher du doigt par rétroprojecteur et diapositives avec powerpoint, tous les chiffres
des indicateurs et statistiques socio-économiques, la situation catastrophique que vivent aujourd’hui les Centrafricains, que ce soit au niveau des questions de santé ou de la dégradation des
infrastructures de base. C’est à se demander s’il y a un gouvernement et des dirigeants à la tête de ce pays.
Les compatriotes qui se sont exprimés nombreux tout au long des débats ont ardemment souhaité que le
FARE France renouvelle cette expérience très positive en réunissant plus régulièrement et fréquemment les Centrafricains pour ce type d’échange qui peut aussi servir à la conscientisation et à la
mobilisation des fils de Centrafrique de la diaspora sur les graves problèmes que vivent leurs concitoyens restés au pays.
Rédaction C.A.P
RENCONTRE ORGANISEE
PAR LE FARE 2001- FRANCE
INTERVENTION
DE MARTIN ZIGUELE, PRESIDENT DU MLPC
Montreuil, 15
juillet 2012
« POINT DE VUE
DU FARE 2011 SUR LES VOIES DE SORTIE DE LA CRISE POLITIQUE, ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA RCA »
Je
voudrais tout d’abord présenter à tous les compatriotes, et amis de notre pays ici présents, les salutations patriotiques des dirigeants et des militants des partis membres du « Front
pour l'Annulation
et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 » en abrégé FARE -2011. Faut-il le rappeler, le FARE 2011 est une plate-forme politique postélectorale,
qui regroupe les partis politiques centrafricains suivants :
·
L'Alliance
pour la Solidarité et le Développement (ASD) dirigé par Christophe MBREMAÏDOU;
·
La
Convention Républicaine pour le Progrès Social –(CRPS) présidée par Maître Nicolas TIANGAYE, qui est également Coordonnateur du FARE 2011 ;
·
Le
Mouvement de Libération Démocratique (MLD) présidé par Jacques BONIBA.
·
Le
Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain-(MLPC) présidé par votre serviteur, Martin ZIGUELE
·
et le
Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) dirigé par Louis-Pierre GAMBA.
Ensuite,
je voudrais féliciter la section France du FARE 2011 pour l’initiative qu’elle a prise d’organiser cette réunion d’information à l’attention de nos compatriotes de France et d’Europe, et
à celle des amis de notre pays, sur les
objectifs de notre lutte démocratique, parce que la
démocratie, c’est d’abord le débat citoyen, contradictoire, serein et apaisé entre les filles et les fils d’un même pays, qui ont tous l’amour de leur patrie et souhaitent aussi bien son
épanouissement que le bien-être de toute sa population, dans l’unité, la paix et la sécurité. .
Enfin,
je voudrais souligner que les partis membres du FARE 2011 sont des partis républicains et profondément démocrates, par nature et par vocation. Nous nous battons par des moyens pacifiques et
démocratiques, dans un contexte extrêmement difficile et de violence gratuite exercée sous diverses formes contre nous, par un pouvoir aussi bien autoritaire qu’autocratique, qui nous
interdit de manifester, de tenir nos meetings y compris sur nos terrains privés, et qui nous ferme hermétiquement l’accès aux médias d’Etat. En plus, certains journalistes de ces médias
d’Etat, visiblement aux ordres, briefés et rémunérés en conséquence, rivalisent d’ardeur pour organiser de véritables concours quotidiens de lynchages médiatiques et d’injures publiques
contre les leaders de l’opposition démocratique, sans aucune possibilité pour nous d’exercer notre droit de réponse, et au nez et à la barbe d’un Haut Conseil de la Communication
totalement impuissant devant ces « khmers noirs ».
Si
l’objectif poursuivi est de manipuler et d’intoxiquer l’opinion contre l’opposition démocratique, il est réconfortant de constater que leurs pratiques produisent l’effet contraire. Le peuple
centrafricain qui en a vu d’autres en d’autres temps, a compris que nous nous battons pour que lui, le peuple centrafricain souverain, demeure la seule source de légitimité populaire,
conformément à l’article 21 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, repris par la Constitution de notre pays du 24décembre 2004. Les Centrafricains ont bien compris que la
lutte que nous menons est une lutte politique, républicaine et démocratique.
Vous
avez bien voulu m’inviter ici pour vous parler de la vision du FARE 2011 sur les voies de sortie de la crise politique, économique et sociale que connaît notre pays. Il me semble important de
resituer le contexte de notre démarche, avant de vous entretenir de cette vision.
En
effet, l’histoire de notre pays, la République centrafricaine, se lit comme une litanie de périodes très difficiles. Arrivés à l’indépendance en 1960, nous n’aurons connu en tout et pour tout
qu’à peine quinze années de pouvoir civil à ce jour. En cinquante deux années d’indépendance, les Centrafricains n’ont dans leur mémoire collective que cette suite ininterrompue de coups
d’Etats militaires dont le dernier en date fut celui de François BOZIZE le 15 mars 2003.
Chaque
fois que de courtes périodes de restauration d’une pratique proto-démocratique surviennent, elles sont inexorablement suivies de longues périodes de retour en arrière, d’autocratie, et de
régimes dits forts : le résultat est toujours le même, et pour le peuple centrafricain, le prix à payer est toujours le rétrécissement du champ des libertés individuelles et collectives,
l’élargissement du spectre de la pauvreté endémique, de la régression économique et sociale, et la persistance de ce sentiment globalement partagé et largement justifié, du recul de notre pays
sur tous les plans par rapport à ses voisins, alors que nos potentialités sont indiscutables. Je ne vous assommerais pas avec les indicateurs socio-économiques régulièrement publiés par
diverses organismes internationaux sur notre pays et que vous connaissez tous. Je vous épargnerai également cette torture morale qu’est le rappel de l’apparition de la dénutrition sur la
presque totalité du territoire national. Je ne vous reparlerai pas de l’état d’insécurité généralisée dans notre pays où sévissent des bandes et mouvements armés autochtones et
allogènes.
C’est
conscients de ce contexte particulier et de cette histoire difficile, que des partis politiques de l’opposition démocratique, d’abord réunis au sein de l’Union des Forces Vives de la Nation
(UFVN) avaient exigé dès 2007 la tenue du Dialogue Politique Inclusif, pour trouver des réponses politiques à la situation de notre pays qui, depuis 2006, voyait se multiplier ces mouvements de
rebellions politico-militaires qui menaçaient l’existence même de notre pays en tant qu’Etat, alors que le pouvoir politique s’enferrait dans la mauvaise gouvernance et les violations
répétées de la Constitution.
Comme pour le
Dialogue Politique que nous réclamons aujourd’hui, hier notre exigence au sein de l’UFVN d’un Dialogue Politique Inclusif avait été violemment combattue par presque tous, avant d’être
finalement reconnue incontournable puis acceptée et organisée. Nous constatons aujourd’hui que comme d’habitude, lorsque la situation dans notre pays est bloquée et que le dialogue
politique est encore réclamé, des voix s’élèvent pour prononcer des réquisitoires sans nuances contre l’opposition démocratique, et notre démarche est systématiquement réduite à un
subterfuge pour rechercher des strapontins ministériels, comme le cheval de Troie dans l’Enéide.
Le
Dialogue Politique Inclusif s’est tenu et a tracé les voies d’une sortie de crise consensuelle. Le problème est que le régime de François BOZIZE n’a jamais, je dis bien jamais, eu le moindre
commencement de volonté politique pour en appliquer les recommandations.
C’est ce
refus d’appliquer les recommandations du Dialogue Politique Inclusif, notamment celles relatives à la préparation consensuelle des élections, qui nous a conduit à des élections frauduleuses et
illégales, et donc à la crise politique postélectorale actuelle. Refuser de reconnaître cela, c’est refuser de traiter durablement la crise politique actuelle.
Souvenons-nous des
conditions rocambolesques et inqualifiables dans lesquelles le pouvoir a manipulé le code électoral jusqu’à l’Assemblée Nationale en décembre 2009, souvenons-nous des batailles que nous avons
menées dans l’incompréhension générale contre la seule volonté de François BOZIZE d’imposer à la présidence de la Commission Electorale Indépendante une personnalité que la
décence ne me permet pas de qualifier, souvenons-nous des mille et un subterfuges utilisés pour dénaturer le recensement électoral et multiplier les canaux d’établissement des cartes
électorales. Souvenons-nous des vaines tentatives du pouvoir d’organiser les élections en mars puis en avril 2010.
Nous
nous sommes battus pieds à pieds contre toutes ces manipulations et ces pratiques grotesques, très souvent dans l’indifférence générale.
Lorsque
en mai 2010, il était devenu clair y compris pour le pouvoir que du fait de l’état d’impréparation des élections, il fallait les reporter de plusieurs mois, nous avons proposé en toute
responsabilité de prolonger le mandat du Président de la République,
jusqu'aux
élections groupées de 2011 sur la base d'un
Accord Politique pour éviter une crise institutionnelle résultant de l'expiration
du mandat du Président de la République et de celui des Députés le 11 Juin 2010, afin de permettre une préparation consensuelle et apaisée des élections. Notre démarche était guidée par notre
souci constant de préserver la stabilité politique et sociale de notre pays, dans une sous-région
troublée depuis plus d'une
décennie.
Notre
proposition a été
rejetée
avec
mépris par le Général
François Bozizé
qui,
en
lieu et place de cette solution
politique,
a
préféré
instrumentaliser les
institutions
(Cour Constitutionnelle
et
Assemblée
Nationale)
afin
de
modifier
les dispositions
relatives
à la durée
du mandat
du Président
de la République
et
celui des
Députés,
alors
que celles-ci
sont
non modifiables
selon
les
termes
de
cette même
Constitution.
Poursuivant sur sa
lancée et s’estimant désormais au-dessus de la Constitution, du Code Electoral et des lois et Règlements de la République et bien naturellement au-dessus des décisions de justice, le Général
François BOZIZE rejettera d’un revers de la main l’Arrêt rendu en septembre 2010 par le Conseil d’Etat sur le découpage électoral suite à sa saisine par l’Opposition Démocratique, pour décider
par décret du découpage électoral comme bon lui semblait, en violation flagrante des dispositions du Code Electoral.
Enfin,
s’étant affranchi, de toute obligation de respect de tous ses engagements antérieurs, le général François Bozizé s’emploiera à continuer obstinément de déstructurer et de caporaliser la
Commission Electorale indépendante, pour s’assurer de la victoire avant même les scrutins.
C’est
ainsi que nous vivrons le 23janvier
2001 les élections les plus frauduleuses de l’histoire de notre pays : ces élections du 23
janvier 2011 qui se sont déroulées dans un désordre « organisé » afin de faciliter des fraudes massives au profit de François Bozizé, resteront dans les annales de notre pays comme le
summum en matière de tricheries électorales, dignes de figurer en bonne place dans le classement du « Guinness Book of Records ». Pour la première fois dans l’histoire de notre pays,
nous avons véritablement assisté à un simulacre d’élections, au sens étymologique du terme : listes électorales non affichées avant le scrutin, cartes d’électeurs de plusieurs types et de
diverses provenances, interdiction faite aux délégués des candidats de surveiller le scrutin ; interdiction du Président de la CEI de remettre aux représentants des candidats les
procès-verbaux des résultats, etc., etc.
Les
choses étant claires, nous avons demandé le 27 Janvier 2011 le départ de nos représentants de la Coordination Nationale de la Commission Electorale Indépendante (CEI), et avons décidé de
ne pas reconnaître les résultats de ces simulacres d’élections.
Il faut
souligner que pour la première fois dans l’histoire de notre pays, en dehors de l’opposition démocratique, différents rapports d’experts de l’Union Européenne (UE), de l’Organisation
Internationale de la Francophonie (OIF), de l’Electoral Institute of South Africa (EISA) et de l’Observatoire National des Elections (ONE, ont également conclu sans réserves que ces élections
ont été émaillées de dysfonctionnements tels qu’ils leur ôtent tout caractère régulier et rendent leurs résultats « sujets à caution ».
Respectueux de la
légalité, nous avons introduit des requêtes motivées en annulation auprès de la Cour Constitutionnelle. Les décisions rendues par cette juridiction nous ont apporté la preuve
supplémentaire que seule la volonté de François Bozizé était la base du droit dans notre pays, surtout que dans son arrêt la Cour Constitutionnelle émet des recommandations pour les scrutins
futurs, qui reprennent l’essentiel de nos griefs et ceux d’observateurs internationaux à l’encontre du processus électoral.
C’est
donc devant la fermeture hermétique de toutes les voies de recours que nous avons décidé de nous retirer définitivement du processus électoral, et de créer le 4 Mars 2011 la plate-forme
politique de lutte de l’opposition démocratique baptisée Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 (en abrégé FARE -2011) et dont les objectifs sont la
défense de la Constitution de la République Centrafricaine et la préservation de ces acquis démocratiques ; l’annulation et la reprise des élections groupées du 23 Janvier 2011 dans
le strict respect de la Constitution, du Code Electoral et des Recommandations du Dialogue Politique Inclusif ; la dissolution de la Commission Electorale Indépendante et sa
recomposition ; et enfin la sensibilisation et la mobilisation de l’ensemble des populations centrafricaines en vue d’atteindre ces objectifs.
Aujourd’hui plus que
jamais, les objectifs du FARE demeurent d’actualité :
1-
La défense de la Constitution de notre pays et la préservation de nos acquis démocratiques demeurent l’impératif catégorique de tout démocrate et de tout républicain, devant le retour
chaque jour plus évident, à l’autocratie et à l’autoritarisme dans notre pays.
2-
L’annulation et la reprise des élections groupées du 23 Janvier 2011 : si feu Barthélémy Boganda s’était présenté aux élections du 23 janvier 2011, il n’est pas sûr qu’il ait été élu
député. Pourquoi ? Parce que pour la première fois encore dans l’histoire de notre pays, de tous les chefs de partis politiques de l’opposition démocratique candidats aux législatives,
aucun n’été « élu ». Comme vous le savez, François Bozizé a prétendu avoir été élu à plus de 66% au premier tour, tandis que sur les 105 sièges à l’Assemblée
Nationale : 79 sont occupés par le KNK, parti au pouvoir, 10 sont occupés par les alliés du KNK, 10 par les indépendants KNK et 05 par les non-inscrits. Résultat des courses :
depuis le retour de notre pays au multipartisme en octobre 2003, l’ensemble de l’opposition démocratique est exclu pour la première fois de l’Assemblée Nationale. Ce lieu universel
du débat démocratique, qui dans notre pays a toujours été représentatif des forces politiques nationales depuis 2003, est désormais transformé en une chambre d’enregistrement.
De plus,
quand on regarde le profil des députés « élus », on est en droit de se poser des questions sur nos conceptions respectives de la république.
La seule
question aujourd’hui est celle-ci : où doivent s’exprimer les partis politiques et doivent- ils exercer leur action politique et leur droit de contrôle de l’exécutif.
Dans
toutes les démocraties représentatives, l’Assemblée Nationale est le lieu par excellence où s’exerce au quotidien le dialogue politique national permanent. L’exclusion des forces politiques
ciblées de l’Assemblée Nationale est à la source de la crise politique aujourd’hui, et naturellement nous exigeons plus que jamais, l’annulation des élections présidentielle et législatives du
23 Janvier 2011 et leur reprise conformément aux dispositions de la Constitution, du Code Electoral, des lois et Règlements de la République, ainsi que des recommandations pertinentes du
Dialogue Politique Inclusif.
3-
La mise en place d’un dispositif électoral neutre et indépendant des partis en compétition : Comme je l’avais écrit dans mon adresse à nos compatriotes de Montpellier en mars
dernier, François Bozizé continue à dérouler les étapes suivantes de sa stratégie, en concoctant un projet de code électoral qui n’a qu’un seul objectif : exclure les
partis politiques de la structure qui devra gérer les prochaines échéances électorales et en confier de fait la totalité de la gestion au Ministère de l’Administration du Territoire et de la
Décentralisation. Dans cette nouvelle structure de gestion des élections, le Ministre de l’Administration du Territoire s’est attribué l’essentiel des compétences organisationnelles des
élections, reléguant ainsi les Partis Politiques (toutes tendances confondues) au rang passif d’observateurs.
Ce
projet de loi rejeté par toute la classe politique et la société civile centrafricaines, consacre définitivement l’option antidémocratique et dictatoriale d’un pouvoir qui veut s’assurer la
victoire en dépit du suffrage universel.
Ce
projet de loi qui a supprimé le deuxième tour pour l’élection des députés, porte les germes d’une grave crise politique car dans toute l’histoire politique de la RCA, il n’a jamais été organisé
une élection à un seul tour. Le Rassemblement Démocratique Centrafricain, à l’époque parti unique, avait organisé un scrutin législatif à deux (2) tours. Le principe majoritaire étant le
fondement de la démocratie, l’élection des députés avec un suffrage minoritaire est la plus grave atteinte à la gouvernance démocratique.
Ce
projet de loi inique et scélérat est le test avant-coureur d’une modification de la Constitution afin de faire sauter le verrou constitutionnel de la limitation du nombre de mandat
présidentiel.
Nous
exigeons son renvoi en débat dans un séminaire regroupant les partis politiques, la société civile, l’Etat, avec l’appui de la communauté internationale.
4-
Enfin, le FARE 2011 s’est employé à renforcer la sensibilisation et la mobilisation des populations centrafricaines en vue d’atteindre ces objectifs, parce que la problématique fondamentale
aujourd’hui en République centrafricaine est l’existence même de la démocratie pluraliste. L’exercice de la vie démocratique devient chaque jour, au gré de François Bozizé, de plus en
plus squelettique, dans un contexte de négation délibérée des principes universels admis de toute société humaine.
Dans
toute démocratie, les partis politiques concourent à l’animation de la vie politique et à l’expression du suffrage populaire, base incontestable de toute légitimité. La série des violations
impunies et répétées par le pouvoir de François Bozizé de la Constitution, des lois et règlements de la République, les graves atteintes quotidiennes des libertés individuelles et collectives,
l’exclusion de l’opposition des institutions et du cadre politique formel, sont autant d’actes graves pour la paix et la sécurité dans notre pays, et expliquent grandement nos
contreperformances économiques et sociales.
Pour
finir, c’est pour toutes les raisons que le FARE 2011 œuvre pour la tenue d’un véritable dialogue inter-centrafricain aux conditions mentionnées dans sa Déclaration solennelle du 11 juin
2012 reprise in extenso ci-dessous :
1/
La première condition est la définition de la nature et des objectifs du
dialogue :
Le
FARE- 2011 tirant les leçons d’un passé récent et de la crise que traverse notre pays estime que ce dialogue est de nature politique.
La crise
engendrée par le simulacre d’élections de 2011 ajoutée à l’insécurité désormais endémique et à la mauvaise gouvernance ont divisé les centrafricains, détruit la cohésion sociale et gravement
entamé la paix. Pour le FARE-2011, ce dialogue doit permettre de jeter les bases :
-
-du rééquilibrage des institutions ;
-de la mise en place
effective des cadres de concertations politique et sociale ;
-de l’instauration
des mécanismes pour la bonne gouvernance politique et économique ainsi que pour la lutte sans merci contre la corruption ;
-de la restauration
de l’Etat de droit, d’une administration impartiale et efficace ;
-du retour à une
paix durable, à la concorde et à l’unité nationales ;
2/
La deuxième condition est l’identification des acteurs
Le dialogue étant de nature politique, le FARE- 2011 d’une part estime que ses acteurs sont d’abord les partis politiques qui y délégueront leurs membres nantis d’une expertise avérée et
d’autre part propose une participation paritaire entre la majorité présidentielle et l’opposition démocratique.
3/ La troisième condition est la détermination des thèmes d’intérêt national
La situation actuelle de notre pays, le temps que nous souhaitons bref pour ce dialogue et les défis à relever nous imposent de répartir les thèmes à débattre en deux groupes :
-Les
problèmes politiques, institutionnels et sécuritaires
-Les
problèmes économiques, sociaux et environnementaux
4/
La quatrième condition est l’Accord Politique Global
Tirant leçon des expériences passées, les résultats des travaux de ce dialogue doivent être sanctionnés par un Accord Politique Global signé
par tous les acteurs et contresigné par le MEDIATEUR qui, en cas de difficulté dans la mise en œuvre des clauses de cet Accord, procède à l’arbitrage.
En conclusion je
souligne que les dictatures
prospèrent
à cause
du silence
des démocrates, c'est
pour
cette
raison
que connaissant
votre attachement
au développement
et à l'épanouissement
d'un
Centrafrique
démocratique, uni et
prospère, j’ai voulu être le plus exhaustif possible.
Je vous
remercie.
Published by Centrafrique-Presse.com
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Politique