
La première réunion de la commission mixte de coopération entre le Cameroun et la Centrafrique se réunira samedi et dimanche à Bertoua, dans l'est du Cameroun, a-t-on appris jeudi à Douala de source officielle.
«Cette première rencontre va permettre de mettre des stratégies idoines pour la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays», a déclaré le ministre camerounais de l'Administration et de la Décentralisation du territoire, Marafa Hamidou Yaya.
Le Cameroun et la Centrafrique partagent une longue frontière terrestre réputée poreuse.
Au cours de ces dernières années, les relations entre les deux pays se sont dégradées à cause de la présence de rebelles centrafricains et tchadiens dans le nord Cameroun.
Cameroun-RCA : la sécurité transfrontalière à l’ordre du jour
(Cameroon-Tribune 05/02/2010)
La première session ordinaire de la Commission mixte permanente de sécurité entre les deux pays s’ouvre demain à Bertoua.
Les choses se sont un peu plus précisées hier, avec l’arrivée à Bertoua du ministre centrafricain de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Elie Oueifio. Le chef de la délégation centrafricaine aux travaux de la première session ordinaire de la Commission mixte permanente de sécurité Cameroun/RCA, qui s’ouvrent demain à Bertoua, a été accueilli dans la localité de Mandjou, porte d’entrée de Bertoua, par le gouverneur de la région de l’Est, Adolphe Lele Lafrique.
L’hôte du Cameroun ouvrait ainsi le bal d’un déploiement qui s’annonce des plus importants. Aux côtés de la délégation centrafricaine, tous les ministres camerounais en charge des questions de sécurité, avec à leur tête le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, sont eux-aussi attendus à ces assises qui vont se tenir demain et après-demain.
En attendant, Elie Oueifio, qui a fait le voyage Bangui-Bertoua par route, a pu se rendre compte de quelques réalités vécues par les populations des deux pays voisins, sur le champ de la cohabitation. Certes, quelques poches de résistance du grand banditisme transfrontalier, notamment le phénomène de coupeurs de route, continuent de causer des soucis aux autorités et populations des deux pays, mais, en l’état actuel de la situation, les choses semblent marcher dans le sens du rétablissement de l’ordre et de la paix. Le déploiement dans la région du Bataillon d’intervention rapide (BIR), y est pour beaucoup. Et puis, fidèle à sa réputation de terre d’accueil, le Cameroun est certainement un refuge sûr pour les populations centrafricaines, victimes des derniers soubresauts sociaux dans leur pays.
Selon des chiffres récemment rendus publics par le HCR, environ 60 000 réfugiés, dont plus de 38 000 répartis sur 33 sites dans la seule région de l’Est, se sont ainsi retrouvés sur le territoire camerounais. En tout 70 sites, équipés d’un centre de santé, d’un forage et d’autres équipements de première nécessité, ont dû être aménagés dans les régions de l’Adamaoua et de l’Est, par le système des Nations-Unies, avec le partenariat de l’ONG française Première urgence, et le soutien de l’Etat du Cameroun.
Les réfugiés y ont droit non seulement à des soins, mais aussi à une ration
mensuelle. Sur cette base, les travaux de demain et après-demain s’annoncent prometteurs. Les experts des deux pays tablent depuis le début de la semaine sur les différentes questions liées au
renforcement de la stabilité si chèrement acquise, mais aussi sur le renforcement de la libre circulation des personnes et des biens de part et d’autre de leurs nombreuses frontières.
Serges Olivier OKOLE
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