Lu pour vous dans L'Indépendant : L’émissaire de la Francophonie Pierre Buyoya infréquentable chez Bozizé
C’est le quotidien privé Le
Confident qui a révélé l’information. Selon le confrère banguissois, François Bozizé aurait refusé de recevoir l’ancien président burundais
Pierre Buyoya qui était arrivé le 20 juillet à Bangui, prétextant un emploi du temps chargé.
D’après Le Confident, l’émissaire de l’Organisation internationale de la Francophonie que l’on ne présente plus à Bangui, avait dû écourter son séjour pour rentrer en France.
L’ancien putschiste burundais qui s’est reconverti en monsieur bon office de la Francophonie s’était rendu à Bangui fin juillet pour faire le point sur l’avancement du processus électoral. Il
s’est entretenu avec la Coordination de la Commission électorale indépendante (CEI) ainsi que l’ensemble des entités partie prenantes au processus électoral sauf François Bozizé, qui lui aurait gardé dent à cause de ses prises de position sur la question électorale.
Lors d’un précédent séjour dans la capitale centrafricaine au mois de mai dernier, le général-major Pierre Buyoya avait émis des réserves
sur l’impréparation des élections législatives et présidentielle et avait préconisé un report.
Depuis, François Bozizé qui ne cesse de se répandre dans la presse nationale et internationale qu’on (la communauté internationale) l’a
« forcé à violer la constitution » en reportant les élections, considère cette prise de
position comme une ingérence dans les affaires centrafricaines. C’est pour cette raison qu’il aurait soigneusement évité de rencontrer son ancien frère d’Armes burundais.
Pourtant, le 14 juillet dernier, après le défilé des troupes africaines sur les Champs Élysées, François Bozizé avait été reçu par le
secrétaire général de la Francophonie, l’ancien président sénégalais Abdou Diouf. La question des élections a certainement été évoquée. On
suppose que c’est lors du tête-à-tête entre les deux hommes que la mission de Pierre Buyoya a été décidée. Donc, Bozizé ne pouvait pas ne pas être au courant de cette visite.
Source : http://www.lindependant-cf.com Lundi 2 Août 2010
NDLR : Comme Mme Sahle Work Zewde du BINUCA ainsi que les ambassadeurs de France, des USA et de l'UE en Centrafrique, l'ex-président burundais Pierre Buyoya fait partie de tous ceux qui, d'après Bozizé, ont eu le tort de l'avoir "forcé" comme il l'a dit dans son interview à Jeune Afrique, à reporter les élections qui auraient chaotiques si elles avaient eu lieu le 16 mai, qu'il s'apprêtait à tenir pour réaliser son hold-up.
Pierre Buyoya paie sans doute le courage qu'il a eu lors de son avant dernier séjour à Bangui, d'avoir sans doute insisté auprès de Bozizé sur la nécessité de reporter effectivement les élections du 16 mai afin de mieux les préparer de façon consensuelle pour éviter toute crise post-électorale inutile. Dès lors, il ne pouvait que s'attirer les foudres et la haine de Bozizé comme celle qu'il voue à Mme Zewde et les diplomates représentant la communauté internationale en RCA qu'il accuse sans cesse de soutenir l'opposition. Le lundi 2 août, Bozizé a dû s'entretenir avec Mme Zewde du BINUCA puis l'ambassadeur de France Jean-Pierre Vidon allés sans doute attirer son attention sur la nécessité que la classe politique dans son ensemble aille aux urnes de façon vraiment consensuelle.
En prenant tout seul dans son coin un décret convoquant le corps électoral pour le 23 janvier 2011 alors même que le chronogramme consensuel était en train d'être discuté à la CEI, l'illégitime hors la loi Bozizé ne pouvait qu'attirer sur lui les observations et remarques des diplomates représentant les pays amis qui sont partie prenante au processus électoral en Centrafrique.