DECLARATION DE L’OCDH RELATIVE A L’AGRESSION DE JOSEPH BENDOUNGA
C’est avec une grande consternation que l’Observation Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) a appris l’incident qui s’est produit ce jour, mardi 19 octobre 2010 au Palais de la Renaissance en présence des Représentants de la Communauté internationale et des Forces Vives de la Nation invités par le Chef de l’Etat à prendre part à une concertation relative au processus électoral en cours en République centrafricaine.
En effet, Monsieur Joseph BENDOUNGA, Président du MDREC, Parti politique légalement reconnu, a été , à cette occasion, victime de violences graves, notamment de coups et blessures portés sur sa personne par des éléments de la Sécurité présidentielle après que le Chef de l’Etat, refusant de lui donner la parole, a insisté pour qu’il se retire de la salle de réunion.
L’OCDH se permet de rappeler qu’aux termes de l’article 1er de la Constitution du 27 décembre 2004, « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tous les agents de la puissance publique, toute organisation, ont obligation absolue de la respecter et de la protéger ».
Un tel acte perpétré en présence de la Communauté internationale et au sein du Palais de la Renaissance prend assurément une dimension dramatique. Il vient consacrer les multiples cas d’agression et de violations des droits de l’homme commis par les éléments de défense et de sécurité sur de paisibles citoyens , régulièrement dénoncés.
L’OCDH ne saurait comprendre que des personnalités invitées en ce haut lieu de la République pour débattre d’une question si hautement vitale pour le devenir de notre pays, puissent subir de tels traitements inhumains et dégradants.
L’OCDH sollicite l’ouverture d’une enquête judiciaire pour déterminer les responsables afin que justice soit rendue.
Fait à Bangui le 19 octobre 2010
Le 1er Vice-Président de l’OCDH
Me Mathias Barthélemy MOROUBA
NDLR : En lançant ses hordes de criminels de la garde présidentielle sur
Joseph Bendounga, en présence du corps diplomatique et des forces vives de la Nation, le dépeceur Bozizé veut prouver qu'il n'en a rien à foutre de cette assistance et que c'est lui
"l'homme fort" qui fait ce qu'il veut. Cette violence commise délibérément sur un citoyen de surcroît leader politique au sein même du Palais de la République est d'une telle gravité qu'elle doit
être unanimement condamnée par tous les démocrates et tous les défenseurs des droits humains et épris de paix. Ce qui vient d'être fait à Bendounga vient s'ajouter au sort subi par Charles
Massi dont les conditions de la disparition restent toujours à élucider. Le masque de Bozizé est définitivement tombé. Il est dans sa nature, un sanguinaire dictateur putschiste qui doit être
chassé de la tête de la République centrafricaine. Il est plus que temps que tous les Centrafricains prennent conscience de cette impérieuse nécessité.