JOHANNESBURG - AFP / 17 mars 2011 22h27- L'avion privé qui devait ramener chez lui l'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide s'est envolé jeudi soir de l'aéroport de Lanseria, près de Johannesburg, mettant fin à sept ans d'exil de l'ancien prêtre en Afrique du Sud, a constaté un correspondant de l'AFP.
L'avion, un jet de 15 places immatriculé ZS-ZBB, a décollé à 23h14 (21h14 GMT).
M. Aristide s'était dit "ravi de rentrer" en Haïti avant de monter à bord, accompagné notamment de son épouse Mildred, de ses deux filles et de l'acteur Danny Glover (La Couleur pourpre, L'Arme fatale), venu lui apporter son soutien.
"Le grand jour est arrivé. Le moment de dire au revoir avant de rentrer chez soi", a déclaré devant des journalistes M. Aristide, docteur en langues africaines de l'Université d'Afrique du Sud (Unisa), qui s'exprimait en zoulou.
Jean-Bertrand Aristide, 57 ans, avait été évincé du pouvoir en février 2004 sous la pression conjuguée d'une insurrection armée, des Etats-Unis et de la France, et vivait depuis en Afrique du Sud.
Ancien prêtre se réclamant de la "théologie de la libération", il reste très populaire auprès des plus humbles grâce à un discours populiste, même s'il a par deux fois été chassé de la présidence haïtienne.
Washington et Paris l'avaient exhorté à différer son retour pour ne pas perturber le second tour de l'élection présidentielle de dimanche en Haïti.
HAITI : POLÉMIQUES SUR LE PRÉSUMÉ RETOUR DE L’ANCIEN PRÉSIDENT ARISTIDE
L’Afrique du Sud est prête à aider l’ancien président de Haïti, Jean-Bertrand Aristide, à rentrer dans son pays, précisant que les États-Unis devront directement présenter leurs objections au gouvernement haïtien, a déclaré le ministre adjoint sud-africain des Affaires étrangères, Marius Fransman, alors que se multiplient les rumeurs concernant l’éventuel retour au pays de l’ex-chef de l’État avant le ballottage de la présidentielle de dimanche prochain.
De son côté, tout en assurant que M Aristide a le droit de revenir en Haïti, le Département d’État américain a conseillé à l’ancien président de le faire après la tenue des élections afin d’éviter de contribuer à générer des tensions.
Cependant, selon les propos de l’avocat de M Aristide, Me Ira Kurzban, rapportés par le quotidien Le Nouvelliste, le retour de l’ancien président n’aurait rien à voir avec le scrutin, sa seule intention consistant à travailler en Haïti dans le domaine de l’éducation.
Élu en février 1991, l’ancien prêtre des bidonvilles a été destitué peu après par un putsch et contraint à un premier exil aux États-Unis, avant de revenir au pouvoir en 1994 et d’être réélu en 2001. À la suite de maintes accusations de dérives autoritaires et de corruption, M Aristide a été à nouveau destitué en 2004 par une intervention armée franco-américaine et contraint à un second exil au Centrafrique, puis en Jamaïque et enfin en Afrique du Sud.