Conakry (AFP) 16 novembre 2010 03:15 - Alpha Condé, opposant historique de 72 ans, a remporté l'élection présidentielle en Guinée avec 52,5% des voix contre 47,4 %% à son adversaire Cellou Dalein Diallo, a annoncé lundi soir la Commission électorale à Conakry. La capitale n'était toutefois pas exempte de heurts: des affrontements y ont fait au moins un mort.
Selon ces résultats provisoires, M. Condé a obtenu 1'474'666 voix contre 1'333'666 à son adversaire Cellou Dallein Diallo, a précisé la commission électorale. Le taux de participation a été de 67%.
L'annonce de la victoire de M. Condé, que l'intéressé avait revendiquée dans la journée, tout comme son adversaire, intervient dans un climat de vive tension à Conakry où des affrontements entre de jeunes partisans de M. Diallo et les forces de l'ordre ont fait au moins un mort et des dizaines de blessés.
Cellou Dalein Diallo a affirmé de son côté à l'AFP que ces violences avaient fait deux morts. Lundi soir, peu après l'annonce de la victoire de M. Condé, des coups de feu ont été entendus dans plusieurs quartiers de Conakry.
Appel à la "concorde"
Dans sa première déclaration après sa victoire, Alpha Condé a appelé à la "concorde" et "la fraternité", estimant que "le temps est venu de se donner la main" et d'oeuvrer "à la réconciliation nationale".
Alpha Condé, qui défendait les couleurs du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), est une figure historique de l'opposition dont le combat politique remonte à la fin des années 1950.
Cellou Dalein Diallo a de son côté lancé "un appel pressant" à ses électeurs à "éviter" les violences en attendant que ses réclamations pour fraudes soient examinées par la Cour suprême qui doit confirmer les résultats provisoires.
La commission électorale a reçu 31 réclamations dont 28 de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le parti de M. Diallo. Les observateurs internationaux ont jugé le scrutin, censé parachever la transition vers un pouvoir civil, libre et équitable.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et celui de la Francophonie, Abdou Diouf, ont appelé les Guinéens "à accepter les résultats".
Alpha Condé déclaré vainqueur de l’élection présidentielle
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 15.11.10 | 13h13 • Mis à jour le 15.11.10 | 22h19
Alpha Condé, opposant historique de 72 ans, a remporté l'élection présidentielle en Guinée avec 52,52 % des voix, selon les résultats provisoires officiels annoncés lundi 15 novembre par le président de la Commission électorale nationale indépendante. Peu après l'annonce de ces résultats, des coups de feu ont été entendus à Conakry, la capitale du pays.
A quelques heures de la diffusion officielle des résultats provisoires, les candidats à la présidentielle s'étaient tous les deux autoproclamés vainqueurs. Cellou Dalein Diallo s'est déclaré gagnant de l'élection, affirmant se baser sur des résultats "purgés" de "fraudes". Un peu plus tôt, c'est l'opposant historique de Guinée, Alpha Condé, qui revendiquait sa victoire. Les résultats partiels jusqu'alors publiés par la CÉNI donnaient alors Alpha Condé et l'ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo au coude à coude.
"Moi, je sais que j'ai gagné", avait affirmé M. Condé, qui était opposé à l'ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo. "J'ai gagné quatre communes sur cinq à Conakry, toutes les préfectures de Basse-Guinée à part Boké, toutes les préfectures de la Forêt et de la Haute-Guinée. Comment voulez-vous que je ne gagne pas ?" a-t-il ajouté.
M. Diallo avait demandé dimanche à la CÉNI de "prendre le temps" de bien examiner toutes les "réclamations" pour "fraudes" qu'il a présentées, menaçant de ne "pas accepter" les résultats du scrutin s'ils étaient annoncés immédiatement. "Quand on veut un Etat de droit, on commence par respecter le suffrage universel", lui a répondu M. Condé, ajoutant que "tout contentieux électoral doit être porté devant la Cour suprême".
INCIDENTS À CONAKRY
Peu après ces annonces et en dépit d'un appel "au calme et à la retenue" de Cellou Dalein Diallo, des incidents s'étaient déjà produits lundi matin entre ses partisans et les forces de sécurité dans différents quartiers de Conakry. Plusieurs rues de ces quartiers étaient barrées par les forces de sécurité, harcelées à coups de pierres et de projectiles divers jetés par des militants de l'Union des forces démocratiques de Guinée de M. Diallo, qui ont mis en place des barricades. Les forces de sécurité ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Selon un bilan de la police, ces violences ont fait au moins un mort et des dizaines de blessés.
LA FRANCE APPELLE AU CALME
De son côté, la France a appelé lundi les candidats à la présidentielle au respect des "procédures légales" en cas de contestation des résultats. "Nous appelons les responsables politiques [guinéens] à continuer à placer l'intérêt de la nation au-dessus de toute autre considération afin de permettre, dans le calme, l'aboutissement du processus électoral et la désignation du nouveau président", a déclaré Bernard Valero, porte-parole au ministère des affaires étrangères.
La campagne électorale a été marquée depuis septembre par des violences politico-ethniques, M. Diallo étant d'ethnie peule et M. Condé malinké. Elles ont fait au moins un mort et des dizaines de blessés, selon divers témoignages.
Après cinquante-deux ans de régimes dictatoriaux ou autoritaires, les Guinéens ont voté massivement, le 7 novembre, pour départager deux civils, près de quatre mois après le premier tour du 27 juin. Lors du premier tour, M. Diallo était arrivé en tête avec 43 % des voix face à M. Condé (18 %). Mais le jeu des alliances et l'importance du vote ethnique en Guinée ont permis à M. Condé de refaire son retard, selon les résultats partiels de la CÉNI.
Coups de feu à Conakry après l'annonce de la victoire de Condé
CONAKRY - AFP / 15 novembre 2010 22h42 - Des coups de feu étaient entendus lundi soir dans plusieurs quartiers de Conakry après l'annonce de la victoire de l'opposant historique Alpha Condé à la présidentielle en Guinée, ont constaté un journaliste de l'AFP et des témoins.
Ces coups de feu, dont l'origine n'a pas pu être déterminée dans un premier temps, ont été entendus dans les quartiers où s'étaient produites des violences au cours de la journée de lundi, en particulier Ratoma et Hamdallaye.
Les rues de ces quartiers étaient en outre quadrillées par d'imposantes forces de sécurité, selon le journaliste de l'AFP.
Peu auparavant, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait annoncé la victoire d'Alpha Condé avec 52,5% des voix face à son adversaire, Cellou Dallein Diallo (47,4%).
Les quartiers où les coups de feu ont été tirés avaient été lundi le théâtre d'affrontements entre de jeunes partisans du candidat perdant, Cellou Dallein Diallo, et les forces de l'ordre qui ont fait au moins un mort et une trentaine de blessés, selon une source policière.
Ces quartiers sont en majorité peuplés de Peuls, l'ethnie de M. Diallo, M. Condé étant Malinké.
Dans les quartiers où vivent plus particulièrement les partisans de M. Condé, l'heure étant en revanche à l'explosion de joie.
Des violences politico-ethniques avaient marqué la campagne électorale du second tour de la présidentielle qui s'est déroulée le 7 novembre.
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Alpha Condé remporte la présidentielle guinéenne
APA-Conakry (Guinée) 15-11-2010 - Le Pr Alpha Condé a remporté le deuxième tour de la présidentielle guinéenne du 7 novembre dernier en raflant 52,52 pour cent des suffrages contre 47,48 pour son challenger Cellou Dalein Diallo, selon les résultats provisoires publiés dans la soirée de lundi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dirigée par le général malien Toumani Siaka Sangaré.
Agé de 72 ans, le Professeur Alpha Condé, opposant historique aux régimes de Sékou Touré et de Lansana Conté, avait obtenu 18 pour cent des suffrages du premier tour contre 43 pour cent pour son challenger l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) est condamné en 1970 à mort par contumace en 1970 par feu Sékou Touré ce qui le contraint à rester en exil jusqu’au 17 mai 1991, sept ans après la mort du premier président de Guinée.
Il participe à la première présidentielle multipartite du pays, en 1993, contre Lansana Conté, au pouvoir depuis la mort de Sékou Touré en 1984.
Lansana Conté rafle officiellement la mise avec 51,7 % des voix, dans un climat de suspicion de fraudes dénoncées par l’opposition.
Il se présente de nouveau cinq ans plus tard mais cette fois il est purement et simplement kidnappé et emprisonné avant même la fin du vote. Cette fois encore Lansana Conté est déclaré vainqueur avec 56,1 pour cent des suffrages.
Il est mis en prison en compagnie d’autres opposants, accusé de préparer une rébellion.
En 2000, il est condamné, à l’issue d’un procès, à cinq ans d’emprisonnement, au motif d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité territoriale. Une grâce présidentielle, obtenue grâce à une forte pression internationale, le libère en 2001.
Communiqué de presse OIF
CP/SG/JT/28/10
Paris, le 15 novembre 2010
Guinée : le Secrétaire général de la Francophonie appelle les candidats à accepter les résultats et à recourir exclusivement aux voies légales pour toute contestation éventuelle
Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, prend note des résultats provisoires du deuxième tour de l’élection présidentielle en Guinée, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ce 15 Novembre 2010.
« Je félicite le peuple guinéen pour avoir participé massivement et dans le calme à cette élection, jugée par les observateurs nationaux et internationaux comme globalement libre, fiable et transparente, et rends hommage à la CENI pour la qualité de l’organisation de ce scrutin et au travail remarquable de son Président, le Général Siaka Toumani Sangaré, auquel j’apporte mon plein appui », a déclaré Abdou Diouf.
Le Secrétaire général de la Francophonie invite instamment les candidats à accepter les résultats dûment et régulièrement proclamés par les autorités compétentes. Il les exhorte à maintenir le climat serein et apaisé qui a régné le jour du scrutin et à recourir exclusivement aux voies prévues par la loi pour exprimer toute contestation éventuelle.
Rappelant l’engagement pris par les deux candidats de faire « de la journée du 7 novembre ainsi que de la période post-électorale un moment historique de confraternité retrouvée », Abdou Diouf formule l’espoir que cette élection ouvrira la voie à une ère de paix et de stabilité durables en Guinée. Il réitère la disponibilité de l’Organisation internationale de la Francophonie, à l’instar du soutien qu’elle a apporté tout le long de la phase de transition, à accompagner les efforts des nouvelles autorités issues de l’élection présidentielle du 7 novembre afin de consolider la paix, la démocratie et les droits de l’Homme, conformément aux dispositions de la Déclaration de Bamako.
Le Secrétaire général de la Francophonie saisit cette occasion pour saluer à nouveau l’engagement et la détermination du Général Sékouba Konaté, Président de la transition, et féliciter le Président du Faso, S.E Monsieur Blaise Compaoré, Médiateur dans la crise guinéenne, pour ses efforts constants en faveur de l’instauration d’une paix durable en Guinée.
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Julie Tilman, attachée de presse du Secrétaire général
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