

OUAGADOUGOU - Un accord de sortie de crise en Guinée a été signé vendredi à Ouagadougou, prévoyant un maintien "en convalescence" du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et l'organisation d'élections dans "six mois", selon un communiqué officiel.
L'accord a été signé par le capitaine Camara, le président intérimaire le général Sékouba Konaté et le médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabè Blaise Compaoré, a constaté l'AFP.
Le chef de la junte, blessé à la tête par balle lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre, "prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition", selon le texte.
L'accord prévoit la création d'un "conseil national de transition", la mise en place d'un "gouvernement d'union" dirigé par un "Premier ministre, président du conseil des ministres, issu du Forces vives" (opposition, syndicats et société civile), et l'organisation d'élections "dans six mois".
(©AFP / 15 janvier 2010 18h49)
L'accord prévoit également que "les membres du Conseil national de transition, le chef d'Etat de transition, les membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), le Premier ministre, les membres du gouvernement d'union nationale et les membres de forces de défense et de sécurité en activité" ne participeront pas à ce scrutin
Il prévoit aussi "le recours à des observateurs civils et militaires de la Cédéao", la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest.
Cet accord intervient après de difficiles tractations de haut niveau, entamées mercredi soir à Ouagadougou sur le sort du capitaine Camara, une question capitale pour une sortie de crise de ce pays instable d'Afrique de l'Ouest.
Ce dernier est arrivé d'une manière inopinée mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d'un mois d'hospitalisation au Maroc à la suite d'une blessure par balle à la tête lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre par son aide de camp.
Reflétant la position de la communauté internationale, les Etats-Unis ont souhaité jeudi que le président Compaoré "persuade" le chef de la junte de ne pas retourner en Guinée.
(©AFP / 15 janvier 2010 19h09)
Guinée: Paris souhaite un PM rapidement
AFP 15/01/2010 | Mise à jour : 15:54
La France a appelé aujourd'hui les Forces vives guinéennes "à désigner
rapidement un premier ministre" alors que la question se pose d'un maintien en exil ou d'un retour en Guinée du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, actuellement au Burkina
Faso.
"La France, avec tous ses partenaires, Africains en particulier, ne ménagera aucun effort pour que la Guinée puisse mener à son terme et réussir la transition en cours", a déclaré lors d'un point
de presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. Il a précisé que la France "était en contact régulier avec le président (burkinabè) Blaise Compaoré.
"Le rétablissement de la démocratie en Guinée demeure la priorité de la France et de la communauté internationale". Une solution à la crise "doit permettre la tenue d'élections libres et
transparentes afin que la Guinée puisse se doter d'un pouvoir légitime", a ajouté le porte-parole.
Selon la présidence burkinabè, un "protocole d'accord sur le dossier guinéen", portant sur un maintien en exil ou un retour en Guinée de Dadis, devait être signé à Ouagadougou à 16h00 heure
locale.
Les Etats-Unis ont souhaité jeudi que le président Compaoré "persuade" le chef de la junte de ne pas retourner en Guinée. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait récemment
estimé qu'un tel retour pouvait entraîner "une guerre civile" en Guinée.
Guinée le chef par intérim de la junte a menacé de démissionner
DAKAR - Le dirigeant intérimaire de Guinée, le général Sékouba Konaté, a menacé jeudi soir de démissionner devant l'insistance de membres de la junte à vouloir ramener à Conakry leur chef, le capitaine Moussa Dadis Camara, a affirmé vendredi un membre de la junte.
Des responsables de la junte, dont le colonel Moussa Kéita, arrivés jeudi soir à Ouagadougou, ont "voulu coûte que coûte" ramener à Conakry le capitaine Camara, selon cette source jointe au téléphone par l'AFP dans la capitale burkinabè depuis Dakar et qui a été témoin de cette discussion entre les deux parties.
"Puisqu'il en est ainsi, je vous offre ma démission et vous allez voir comment vous allez rentrer en Guinée", leur a répondu le général Sékouba Konaté, selon la même source s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Après ces vifs échanges traduisant de profondes divisions au sein du pouvoir militaire, les deux parties ont convenu de revoir vendredi le médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, et d'arrêter une position commune, a-t-on ajouté.
Des discussions de haut niveau se déroulent depuis mercredi soir à Ouagadougou sur le maintien en exil ou le retour en Guinée du chef de la junte.
Ce dernier est arrivé par surprise mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d'un mois d'hospitalisation au Maroc à la suite d'une blessure par balle à la tête lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre par son aide de camp.
Jeudi soir, les partisans du capitaine Camara ont fait monter la pression: un "collectif" composé des membres de la junte et "des chefs d'Etat-major des armées" a "exigé le retour en Guinée du président de la République", le capitaine Camara, selon un communiqué lu à la télévision publique guinéenne.
Ce "collectif" a envoyé à Conakry une délégation menée par le ministre-secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) Moussa Kéita, proche du capitaine Camara.
"A son arrivée à Ouagadougou, la délégation guinéenne a été reçue par le président Compaoré avant qu'il ne la conduise à la villa du capitaine Camara", a expliqué à l'AFP le même membre de la junte.
"Elle a eu un entretien de plusieurs heures avec le président de la junte" puis s'est rendue "à l'hôtel du général Konaté qui, dans un premier temps, a refusé de les recevoir", a-t-il poursuivi.
"Après de longues et interminables tractations, Konaté se résoud à recevoir cette délégation" et entame la discussion en lançant au chef de la délégation: "toi Moussa, tu veux la guerre en Guinée? tu l'auras". "Non, mon général, non", aurait alors répliqué le colonel Kéita.
Selon le même récit, le général Konaté, soutenu par la communauté internationale, répond alors: "oui, tu veux que le pays brûle, tu sais que Dadis nous a trahi, il a trompé tout le peuple, arrêtons de faire croire à l'étranger que nous sommes populaires, c'est faux, le peuple est fatigué de nous".
(©AFP / 15 janvier 2010 11h51)
Sékouba Konaté : "Dadis nous a trahi"
Linternationalmagazine.com le 15/01/2010
Devant l’insistance de membres de la junte à vouloir ramener à Conakry leur chef, le capitaine Moussa Dadis Camara, le dirigeant intérimaire de Guinée, le général Sékouba Konaté, a menacé jeudi soir de démissionner.
Des responsables de la junte, dont le colonel Moussa Kéita, arrivés jeudi soir à Ouagadougou, ont "voulu coûte que coûte" ramener à Conakry le capitaine
Camara, selon cette source jointe au téléphone par l’AFP dans la capitale burkinabè depuis Dakar et qui a été témoin de cette discussion entre les deux
parties. "Puisqu’il en est ainsi, je vous offre ma démission et vous allez voir comment vous allez rentrer en Guinée", leur a répondu le général Sékouba Konaté, selon la même source
s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
Jeudi soir, les partisans du capitaine Camara ont fait monter la pression : un "collectif" composé des membres de la junte et "des chefs d’Etat-major des armées" a "exigé le retour en Guinée du président de la République", le capitaine Camara, selon un communiqué lu à la télévision publique guinéenne.
Ce "collectif" a envoyé à Conakry une délégation menée par le ministre-secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) Moussa Kéita, proche du capitaine Camara. "A son arrivée à Ouagadougou, la délégation guinéenne a été reçue par le président Compaoré avant qu’il ne la conduise à la villa du capitaine Camara", a expliqué à l’AFP le même membre de la junte.
"Elle a eu un entretien de plusieurs heures avec le président de la junte" puis s’est rendue "à l’hôtel du général Konaté qui, dans un premier temps, a refusé de les recevoir", a-t-il poursuivi. "Après de longues et interminables tractations, Konaté se résoud à recevoir cette délégation" et entame la discussion en lançant au chef de la délégation : "toi Moussa, tu veux la guerre en Guinée ? Tu l’auras". "Non, mon général, non", aurait alors répliqué le colonel Kéita.
Selon le même récit, le général Konaté, soutenu par la communauté internationale, répond alors : "oui, tu veux que le pays brûle, tu sais que Dadis nous a trahi, il a trompé tout le peuple, arrêtons de faire croire à l’étranger que nous sommes populaires, c’est faux, le peuple est fatigué de nous".
Des discussions de haut niveau se déroulent depuis mercredi soir à Ouagadougou sur le maintien en exil ou le retour en Guinée du chef de la junte. Ce dernier est arrivé par surprise mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d’un mois d’hospitalisation au Maroc à la suite d’une blessure par balle à la tête lors d’une tentative d’assassinat le 3 décembre par son aide de camp.
Après ces vifs échanges traduisant de profondes divisions au sein du pouvoir militaire, les deux parties ont convenu de revoir vendredi le médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, et d’arrêter une position commune.