LIBREVILLE (Gabon) - AFP / 26 février 2011 22h46 - L'opposant André Mba Obame, qui s'est autoproclamé président du Gabon le 25 janvier quittera dimanche l'agence onusienne de Libreville où il est réfugié avec son "gouvernement", a-t-il affirmé à l'AFP samedi soir.
"On va sortir demain (dimanche). Le secrétaire général des Nations unies M. Ban Ki-moon a envoyé une mission de très haut niveau au Gabon. Nous les avons rencontrés vendredi, aujourd'hui (samedi) et demain. Il fallait mettre les Nations unies et la communauté internationale devant leurs responsabilités. Le dossier du Gabon est entre les mains des Nations unies. C'est une belle et grande victoire. Une belle avancée", a affirmé Mba Obame, dit AMO.
M. Mba Obame s'est autoproclamé président le 25 janvier après être rentré au Gabon fin décembre et a nommé son "gouvernement". Il était réfugié depuis cette date au siège du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en même temps qu'une trentaine de personnes dont son "gouvernement" et des cadres de son parti l'Union nationale.
Ex-ministre de l'Intérieur, ex-baron du parti au pouvoir et actuellement député, André Mba Obame revendique la victoire à l'élection présidentielle d'août 2009 à l'issue de laquelle il est officiellement arrivé troisième et qui a été remportée par Ali Bongo, selon les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle et contestés par l'opposition.
L'Union nationale a été dissoute par le ministère de l'Intérieur le 27 janvier pour "non-respect des principes démocratiques; atteinte à la forme républicaine de l'Etat; atteinte à la souveraineté nationale; trouble à l'ordre public".
"On n'avait pas vocation à s'éterniser au Pnud. On n'était pas venu se cacher. Nous voulions attirer l'attention des Nations unies sur la situation au Gabon", a poursuivi AMO.
"Il y avait une sorte d'indifférence sur la situation politique gabonaise. Il fallait la faire connaître. On ne regarde plus le Gabon du même oeil. L'objectif de ce point de vue est rempli. Nous nous félicitons que le secrétaire général de l'ONU ait réagi en déplaçant de hauts fonctionnaires. Nous sommes honorés", a-t-il ajouté.
"Certes, nous n'avons pas été reconnus par des pays certes mais il y a deux semaines, Ben Ali et Moubarak étaient reconnus par la communauté internationale. Aujourd'hui, celle-ci a reconnu les demandes de leurs peuples. Nous sommes dans un combat politique dont le peuple est juge", a-t-il estimé.
Selon M. Mba Obame, la délégation onusienne a "aussi rencontré ceux d'en face, ils ont rencontré le pouvoir légitime et illégitime".
L'ancien ministre de l'Intérieur a affirmé ne pas craindre une arrestation à sa sortie: "On ne craint rien. Maintenant si le pouvoir illégitime veut nous arrêter qu'il le fasse. Pourquoi nous arrêterait-il?".
M. Mba Obame a précisé que l'occupation du Pnud n'était "pas une fin": "Ce n'est pas fini, nous continuons notre combat. Nous ne renonçons à rien. Je me considère toujours comme le président élu du Gabon".
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