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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 16:20

 

 

Lala

 

 

Certes, c'est ce qui justifie l'attitude indigne et anti-démocratique de Bozizé, le mardi 19 octobre 2010 au palais présidentiel, lors de la réunion de concertation relative au processus électoral, où le Président du parti MDRC, Joseph Bedounga s'était fait tabasser par des GP. Regardez ces images insoutenables ci-dessous afin de comprendre le fonctionnement du régime tortionnaire de Bozizé, au fanion d’autocrate, organisateur des élections pour sa propre succession.

 

Ce qui convient à élucider dans cette affaire est que «  quant le Général Bozizé était limogé de sa fonction, il était dans la galère et vivait de transport illicite (appelé «  gbalékouma » en sango) avec une 504 sans papiers en règles. Cependant, le Président Joseph Bédounga, transporteur légal ayant des gros véhicules au nom de la société : DOUNGA - MEUBLES, les deux routiers dans leurs exercices, avaient eu des altercations un jour, et Bozizé, le revanchard patenté lui a tenu grief pour l'avoir au tournant … »

 

C'est ainsi que, dès la prise de pouvoir de Bozizé le 15 mars 2003, sa préoccupation majeure était de régler le compte du Président Bédounga (l’emmerdeur, d'après lui) par le biais de l'institution de l'Etat, c'est-à-dire, l’inspection générale d'Etat et la gendarmerie. Tous ses véhicules gros-porteurs (CBH et Mercedes) et son permis d’exploitation forestière avaient été saisis sous prétexte qu'il devait beaucoup d’argent à l'Etat ! Du coup, il avait tout perdu et se retrouvait cloué au sol jusqu'à présent !!!

 

A cette époque, j'étais alors membre du gouvernement de transition, très touché de cette affaire qui n'était qu'un règlement de compte, je ne savais pas comment la défendre auprès du revanchard Bozizé. Un jour, une occasion m'était offerte pour venter les qualités et les mérites du Président Bédounga à Bozizé en vue de le laver de tout soupçon ; mais hélas, un revanchard reste toujours un revanchard !

 

Mon argumentaire était l’histoire du Président Bédounga de ses actes de bravoure à couper le souffle que j'aie racontée à Bozizé en 2003 dont j'ai évoqué dans mon livre (Centrafrique: mon combat politique, vers une nouvelle République) autobiographique. Sans commentaire, je vous laisse  parcourir l’histoire(en deux parties) de notre grand  animateur de la démocratie centrafricaine.

 

Par ailleurs, il faut noter que le plus souvent au conseil des Ministres, on me désignait pour assurer l’intérim de certains Ministres empêchés. Ainsi un jour, le Ministre de la Jeunesse, Sport, Arts et Culture, Monsieur Léon Salam, un jeune Ministre dynamique qui incarnait parfaitement la Jeunesse, était en mission à l’étranger et le Conseil m’avait désigné pour assurer son intérim. Au même moment, l’équipe nationale de foot Ball du Congo, « Diables rouges » devrait rencontrer l’équipe nationale de Centrafrique, « Tempête MOCAF » à Bangui-République Centrafricaine. La délégation congolaise était constituée en grande partie des dignitaires du régime. Du côté centrafricain, devraient prendre part au match au stade, le Président de la République Centrafricaine, le Premier Ministre et son gouvernement, le Président du Conseil National de Transition (faisant office de Parlement) avec ses Conseillers, le Président de la délégation spéciale et autres, bref toutes les autorités Centrafricaines. En ma qualité de Ministre intérimaire, je devrais accueillir tout ce monde au stade Barthélemy Boganda.

 

Après avoir accueilli tout le monde pour démarrer le match, j’ai accompagné le Président Bozizé sur le terrain pour donner le « Coup d’envoi », puis on était remonté à la tribune officielle reprendre place pour suivre le match.

Dans l’ordre de la disposition protocolaire des sièges, à la première rangée, il y avait trois sièges, où étaient assis à gauche, moi-même, à droit, le Premier Ministre et au milieu, le Président Bozizé. Comme je l’ai évoqué précédemment, le Président Bozize somnole sans gêne dans nos Conseils des Ministres, mais au stade, il voulait éviter pour ne pas donner une mauvaise impression .Ainsi, il s’était penché vers moi, à mon oreille droite tout en chuchotant : « Bevarrah, il faut me raconter une histoire drôle pour m’empêcher de dormir. Si non, je vais m’endormir et ce serait une honte pour nous ! » Alors j’avais choisi l’histoire d’un Président de parti politique, MDRC, de Joseph Bedounga, un leader Charismatique, stoïque et bouillant, mais mal compris par les autorités Centrafricaines que le Président Bozize lui cherchait  personnellement des ennuis dans ses entreprises.

 

J’avais débuté mon histoire en ventant les mérites du président Bedounga comme ci : « Président, le Président Bedounga que vous voyez est très intelligent et plus rusé que nous tous ! » Et le Président Bozize s’exclame et me met en défi en disant : « Ce n’est pas vrai ce que tu dis ! » Je le reprends en disant tenez : « Un jour j’ai téléphoné chez le président Bedounga pour une rencontre politique et malheureusement il avait fait la route de M’Baiki pour revenir à Bangui le soir. A l’une de ses quatre épouses qui avait pris le téléphone, je lui avais laissé un message comme quoi, dès que le Président rentrera, il faut qu’il m’appelle. » Le Président Bedounga était rentré chez lui à Bangui à l’heure et l’une des épouses en question lui avait fait la commission. Mais le Président Bedounga, en voulant m’emmerder avait attendu trois heures du matin pour me téléphoner. Dans mon sommeil profond, la sonnerie de mon téléphone m’avait réveillé en sursaut et j’avais décroché tout en répondant oui et, j’entendais : « C’est le président Bedounga, je voudrais parler au Président Lala.» J’avais répondu : « C’est bien moi. » Et le Président Bedounga dit : « Président, je m’excuse de vous téléphoner à cette heure-ci. C’est parce que vous aviez dit à l’une de mes épouses que je dois vous téléphoner dès mon retour à la maison et comme je viens d’arriver, c’est pour ça. » Troublé, je ne savais quoi lui dire ! Alors je lui avais dit que je passerai chez lui à 9 h 00 du matin.

 

 Pour conclure l’histoire, je dis au Président Bozizé, alors vous voyez comment le Président Bedounga est futé, il m’a eu intelligemment !!! Puis le Président Bozizé s’éclate de rire !

 Le match continuait, le stade était surchauffé ; les Diables rouges du Congo avaient déjà marqué un but en 20 minutes de jeu et ils menaçaient de marquer un deuxième. Nous avions encore un temps trop long devant nous, je ne devais pas laisser un moment de battement pour que le Président Bozizé ne puisse pas dormir, tel qu’il me l’avait demandé.

 Ainsi, j’étais passé à une autre histoire plus marrante, c’était toujours celle du Président Joseph Bedounga à la Commission préparatoire du grand débat national qui devait faire table rase au monopartisme pour instituer véritablement le multipartisme (démocratie) en Centrafrique qui est bafouillé par Bozizé  aujourd’hui.  

 

Tous les partis politiques Centrafricains étaient conviés aux travaux préparatoires dans la salle de conférences du secrétariat général du gouvernement. Cependant le Président Joseph Bedounga qui avait déposé la demande de reconnaissance de son parti politique depuis plus de trois mois sans l’obtenir, était parti comme tous les chefs de parti pour prendre part aux travaux. À l’ouverture des travaux, le Ministre délégué de l’intérieur et de la sécurité publique, Monsieur Augustin Gbanda, un ennemi juré du Président Bedounga était à la porte d’entrée de la salle de conférences avec ses assistants pour filtrer tout le monde. Il avait laissé rentrer tout le monde, sauf le Président Bedounga. Puis ils se trouvaient maintenant nez à nez ! Le Président Bedounga menaçait de lui bondir dessus pour passer. Le bruit avait attiré l’attention de tous les Chefs de partis et autres qui venaient de rentrer dans la salle. Ainsi, ils étaient tous sortis, prier le Ministre Augustin Gbanda de laisser le Président Bedounga participer aux travaux ; et, il avait fait sa rentrée tout énervé, puis, Mme Ruth Rolland l’avait invité à s’asseoir à côté d’elle. Il s’était assis bouche bée, ne disait rien et menaçait de regard farouche les Ministres dirigeants les travaux.

 

Face à ce désagrément, les Ministres cherchaient à le calmer pour démarrer les travaux. L’un d’eux, Président de la séance avait pris la parole en ces termes : « …votre participation aux présents travaux de la commission préparatoire du grand débat National est une reconnaissance tacite de votre parti ; vous êtes le dernier né de la famille, c’est-à dire, le  petit frère. Au nom de la famille politique ici présente, je vous souhaite la bienvenue ! » Avait déclaré le Ministre Mandaba Bornou.

 

 Le mot de « petit frère » avait choqué le Président Bedounga, mais il ne réagirait que le lendemain à une autre occasion. Il s’était calmé et les travaux avaient démarré et avaient suivi leur cours normalement jusqu’à l’après-midi où ils avaient patiné sur un thème intitulé : « décrispation de la situation politique, économique et sociale ». Il traitait de l’amnistie. On devrait amnistier qui ? Tout le monde afin de participer à la conférence ou quelques personnes seulement ? À cette question, nous avions passé tout l’après-midi et la soirée sans avancer d’un cran jusqu’à la fin des travaux de cette première journée.

 

 Je racontais cette histoire au Président Bozizé et il riait constamment aux éclats. Le public au stade pensait qu’il suivait attentivement le match, mais en réalité, non ! Il était là tout simplement pour honorer de sa présence d’une manière folklorique. Mais revenons au secrétariat général du gouvernement pour finir l’histoire.

 

Le lendemain, les travaux de la commission reprenaient sur le même thème notamment « la décrispation politique, économique et sociale » qui n’était pas épuisé la veille. Après environ une heure de débats sans bons résultats, parce qu’il faut donner, séance tenante, les noms des Politiciens opposants condamnés et proposés à être amnistiés. C’était une étude de cas par cas qui prendrait beaucoup de temps. Le Président Bedounga s’était fâché et avait demandé la parole au Président de la séance Monsieur Mandaba Bornou, assisté du Ministre Jean-Marie Bassia, Kpocka et autres. Ces barons de régime du Président André Kolimgba étaient tous contents de la demande pour prendre la parole du Président  Joseph Bedounga, surtout qu’il n’était pas intervenu depuis qu’il participait aux travaux. Mais ils le regretteraient amèrement ! Le Président Bedounga les décevra !

 

 Le Président Bozizé qui regardait le match sans suivre réellement, était pressé de connaitre la suite, et me posa la question : « …Et qu’est-ce que Bedounga avait dit ? » Et, j’avais répondu : « Président, comme je vous avais dit, le Président Bedounga est très rusé, vous allez voir comment il va rendre fou les dirigeants des travaux de la commission préparatoire du Grand débat National ! » Puis, le Président Bozizé me poussait à rentrer dans le vif du sujet en s’écriant : « Ha ! Raconte ! » C’est en ce moment là que je lui avais dit que, le Président Bedounga avait pris la parole et voila ce qu’il avait dit :

 

« Merci de m’avoir donné la parole. Je voudrais tout simplement vous dire qu’a mon humble avis, vous devrez demander à votre bonhomme d’amnistier tous les opposants sans exception, afin qu’ils participent à cette conférence nationale, au lieu de chercher à amnistier certaines personnes seulement ! » Soudain ! On entendait un cri d’indignation ! Les membres du gouvernement d’alors reçurent comme un coup de marteau et en furent ébranlés. La déclaration du président Bedounga était claire ; il parlait du Président André Kolimgba en le traitant de « bonhomme ». Mais le Président de la séance avait fait semblant de n’avoir pas bien saisi l’intervention du président Bedounga et lui posa la question : « je n’avais pas bien compris ce que vous avez dit ! C’est qui le bonhomme ? » Et, le Président Bedounga de renchérir : « C’est votre Président Kolimgba ! » Soudain, la salle était en effervescence ! Le Ministre Kpoka Jean prend immédiatement la parole et  fait une intervention musclée en disant : « la personnalité du Président André Kolimgba relève de l’institution supranationale et en aucun cas, il ne peut être traité ici d’un bonhomme !!! Je demande avec force au Président du MDRC, Joseph Bedounga de retirer cette appellation qui est une injure à l’endroit du chef de l’État. » Aussitôt le Ministre Jean-Marie Bassia avait pris la parole pour l’appuyer, suivit de l’intervention du Ministre Bingaba et autres du côté gouvernement.

 

 Vu que l’ambiance des travaux était devenue morose, l’un des participants parmi nous avait demandé une suspension de la séance pour 15 minutes, afin qu’on puisse convaincre le Président Bedounga à revenir sur ses propos. La suspension était accordée ; deux groupes s’étaient constitués, les membres du gouvernement restaient dans la salle et nous des partis politiques étions sortis de la salle pour se concerter en plein air dans la cour. Notre groupe avait regroupé des grandes figures de la politique Centrafricaine. à savoir : Enoch DERANT LAKOE, Timothée MALEDOMA, Abel GOUMBA, Ruth ROLLAND, Nditiféï-Boysembé, Katossi-Simany Hubert, Dr Mandaba, Didier Wangué, Béngué, Mamadou Sallé , BOUKANGA Auguste, LAVODRAMA Prospère, KOMBONAGUEMON, ZANIFEI-TOUAMBONA, BANGUI Sylvestre, DOBOZENDI,   WAKORO Vincent, BELLET Paul, MBOE Auguste, KOSH KOMBA Michel, LIKITI Benoît, MBOLIDI DAMADA Marie Claire, YERIMA Faustin,  etc. Bref, tous les grands noms de la politique centrafricaine étaient à cette commission préparatoire.

 

 Dans notre concertation, tout ce monde avait demandé au Président Bedounga de s’excuser à notre retour dans la salle. Il ne disait rien et restait bouche bée comme un culpabilisé qui cherche à se repentir. En donnant cette impression, tout le monde avait cru qu’à notre retour dans la salle, il va revenir sur ses propos pour s’excuser, mais non ! Il va encore surprendre tout le monde dans la salle.

 

 Le Président Bozizé qui suivait attentivement l’histoire que je lui racontais par rapport au Mach, s’écriait et me disait : « …Alors ! Qu’est-ce qu’il va encore faire ! » J’avais répondu au Président : « Tranquillisez-vous ! Je vous avais dit que le Président Bedounga est très intelligent et vous ne voulez pas me croire ! Vous allez voir !"

 

Les 15 minutes accordées étaient épuisées et on reprenait nos places dans la salle. Soudain un silence de mort s’instaurait. On se regardait dans les yeux tout en faisant attention au Président Bedounga qui devait prendre la parole. Puis le Président de la séance annonça : « Je donne la parole au Président Joseph Bedounga pour sa déclaration. » Maintenant la parole lui avait été donnée, voici ce qu’il avait dit : « Vous me demandez de retirer le mot de bonhomme que j’ai employé pour designer le Président Kolimgba, car ce mot vous choque ! Mais vous oubliez que hier à l’ouverture des travaux de la commission, vous m’aviez traité de petit frère et cela m’a beaucoup choqué aussi ! »

 

 En écoutant ça, le Président Bozizé s’éclatait de rire !  Et,  je lui avais dit, le Président Bedounga continuait son intervention en disant : « …Alors, si vous retirez le mot de petit frère que vous aviez prononcé à mon endroit, je le ferais autant pour votre Président Kolimgba, car je suis un responsable. J’ai quatre épouses qui vivent toutes chez-moi sous un même toit, alors que vous, vous avez chacun une seule épouse ou rien, des maîtresses par-ci par-là dans nos quartiers. Vous êtes des irresponsables et vous osez traiter un digne Chef de famille comme moi d’un petit ?  Quoi ? Petit Frère ? »

 

Aussitôt, c’était la mêlée générale dans la salle. Mme Ruth Rolland, général Maledoma Timothée et les autres se sont rués sur le Président Bedounga lui demandant à vive voix de retirer le mot de « bonhomme » sans condition préalable. Mais le Président Bedounga restait fermé sur sa décision. Les travaux étaient une fois de plus bloqués. Sans demander une pause, nous ressortions en masse aves le Président Bedounga pour le supplier.

 

 Quant au Président Bozizé, il riait en se tortillant alors que les Diables rouges du Congo étaient en train de nous (tempête-Mocaf de la RCA) battre. Face à cette gesticulation et de rire sans cesse du Président Bozizé, pour les officiels Congolais assis derrière nous à la tribune, le Président Bozizé exprimait une attitude de « Fair-play », alors qu’il ne suivait pas réellement le match.

 

 Pour terminer l’histoire du Président Bedounga, dans la cour du secrétariat général du gouvernement où nous étions sortis, tout le monde avait parlé au Président Bedounga comme la première fois pour lui faire changer d’avis, mais zéro ! Et, finalement on avait suspendu les travaux jusqu’au lendemain.

 

 A la reprise, on avait fait comme si rien n’était et on passa à un autre thème, puis le calme et la bonne ambiance étaient revenus.

 

 Pour clore, j’avais rappelé au Président Bozizé qu’il comprend maintenant pourquoi je dis que le Président Bedounga est très intelligent ! Et, il m’avait donné raison. C’était ainsi que j’avais joué au personnage bouffon de la cour pour tenir en éveil le Roi Bozizé  pendant un  match de football opposant le Congo à la Centrafrique.

 

La leçon qu’on peut tirer de ces histoires est que à l’époque du Président André Kolimgba où la démocratie n’était pas encore instituée, il y-avait la dignité humaine, le respect de la personne au sans de notre devise nationale : unité-dignité-travail. Les attaques étaient verbales et non physiques comme la barbarie du pouvoir en place aujourd’hui à Bangui.

 

 

                                                                                                                    Dr Bévarrah  Lala

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion