Radio Ndéké Luka Mardi, 10 Août 2010 13:33
Les avocats Centrafricains ont repris leurs activités ce 09 août 2010 après plus de 2 mois de boycott des audiences. Ils avaient suspendu toute activité depuis le 10 juin dernier, au lendemain de l’incendie du supermarché Rayan. Ils entendaient protester contre l’immixtion des autorités dans l’enquête et l’arrestation suivie du transfert à la prison de Bossangoa (près de 4àà kms de Bangui) d’une soixantaine de personnes dont certains proches des avocats en question.
Selon certains avocats, cette reprise est provisoire. C’est à l’issue de l’assemblée générale du samedi 7 août que la décision a été prise. Ils estiment qu’une partie de leurs revendications est satisfaite dans la mesure où un juge d’instruction indépendant a pris en charge l’instruction de l’affaire.
Quant à la population, elle se dit très satisfaite de cette reprise. La grève des avocats leur a causé beaucoup de retard dans le traitement de leur dossier en jugement. Maintenant qu’ils ont repris, elles espèrent rattraper le temps perdu.
Les avocats centrafricains mettent fin à deux mois de boycott des audiences
BANGUI -(Xinhuanet 10/08/2010) - Les avocats du barreau de Bangui ont repris le travail lundi après deux mois de boycott de toutes les audiences destiné à protester contre ce qu'ils estiment être des "violations flagrantes des droits humains et des libertés garantis par la Constitution" de la part des pouvoirs publics.
Dans un communiqué de presse publié à l'issue d'une assemblée générale tenue le 7 août dernier, l'ordre des avocats justifie cette décision de reprise par le fait que le dossier de l'affaire à l'origine de leur mouvement soit "désormais confié à un juge indépendant", à savoir le Doyen des juges d'instruction, Alain Tolmo.
Contacté par Xinhua, un avocat a confié sous couvert de l'anonymat que la transmission du dossier au juge Tolmo est intervenue après qu'enquête de gendarmerie eut accouché d'une souris. Selon lui, "un juge indépendant instruit à charge et à décharge" tandis qu'une enquête de gendarmerie instruit uniquement à charge.
Suite à l'incendie d'un supermarché dans la nuit du 9 au 10 juin dernier, le procureur de la République, Firmin Féïndiro, avait engagé, à la demande du président de la République François Bozizé, des poursuites à l'encontre de plusieurs personnes, y compris le bâtonnier de l'ordre des avocats, maître Symphorien Balemby, dont le cabinet est situé dans un bâtiment voisin du supermarché incendié.
Redoutant des démêlés avec la justice et les forces de l'ordre, maître Balemby est entré depuis dans la clandestinité, alimentant une controverse entre l'ordre des avocats, les défenseurs des droits de l'homme et les pouvoirs publics.
L'incendie du supermarché a occasionné des dégâts estimés provisoirement à quelque 7 milliards Fcfa.
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NDLR : En attendant, toutes les personnes arbitrairement arrêtées dans cette affaire et déportées tout aussi arbitrairement à la prison spéciale de Bossembélé continuent d'y végéter dans des conditions qui ne cessent de se dégrader, selon nos informations. Et avec cela, Bozizé prétend qu'il n'y a pas de prisonniers politiques aujourd'hui en RCA. La prison spéciale de Bossebélé doit disparaître !