(AFP) 28.10.2010, 19h10
Une expédition scientifique se rendra début novembre en République centrafricaine pour étudier la biodiversité dans une région de lacs mal connue, à la découverte de nouvelles espèces, ont annoncé jeudi les organisateurs, de l'association Insectes du Monde basée à Toulouse.
Cette mission d'une dizaine de personnes dans le parc national de Dzanga-Ndokicette, baptisée "Sangha", devrait notamment permettre d'identifier de nouvelles espèces d'insectes de la zone dont "nous n'avons aucune donnée entomologique", a estimé le coordinateur, Philippe Annoyer, entomologue au Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse.
Lors d'une expédition en 2008 près de la rivière Sangha, dans la même région d'Afrique, il avait découvert 13 nouvelles espèces, dont 10 de fourmis, une de papillon de jour, une de bousier et une de mante.
L'entomologue, qui sera notamment accompagné d'un botaniste et d'un ornithologue,
prospectera en particulier toute la ramure d'arbres situés au bord des lacs, pour déterminer quels insectes vivent sur les mousses, lichens, orchidées ou fougères croissant sur les branches.
"Les insectes sont de très bons indicateurs de la biodiversité et de ses changements", car la
présence de telle ou telle espèce révèle celle des plantes, des mammifères ou des oiseaux auxquels ils sont associés, explique Philippe
Annoyer.
Les chercheurs travailleront dans des arbres de 40 à 60 m de haut, juchés sur une plateforme spéciale en toile de l'association "Tout là-haut", qui permet de pénétrer à l'intérieur de l'entrelacs de branches.
NDLR : Il faut souhaiter à ces scientifiques qu'ils ne soient pas l'objet de la paranoïa ambiante à Bangui et que les sécurocrates du régime Bozizé ne les prennent pas encore pour des mercenaires déguisés en chercheurs venus faire un putsch contre le dépeceur, comme pour la mésaventure vécue par les chasseurs tchèques arrêtés le 2 septembre dernier et à qui on a fait goûter quelques jours au "confort" des geôles du commissariat du Port de Bangui.