BANGUI 19/05/2011-(Xinhuanet)- Quatre des six abus graves des droits des enfants faisant l'objet d'une surveillance des Nations Unies, à savoir,
l'enlèvement, le recrutement ou l'emploi d'enfants soldats, les attaques contre des écoles et le refus d'autoriser l'accès des organisations humanitaires aux enfants, sont constatés en République
Centrafricaine, selon un rapport humanitaire rendu publique ce mercredi.
Ce rapport présenté mercredi à Bangui par Watclist, un réseau d'Ong humanitaires basé à News York et l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), précise que, "en Centrafrique, les enfants sont confrontés à des abus graves de leurs droits humains" à cause des nombreux groupes armés dans plusieurs régions du pays, notamment l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony qui dans ses exactions enlèves des enfants, la rébellion Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) qui enrôlerait encore des enfants soldats et des groupes d'autodéfense formés par la population.
"Lorsqu'ils sont retenus en
captivité par la LRA, les garçons sont entrainés à l'emploi des armes avec lesquelles ils sont forcés de commettre des atrocités comme le pillage et l'incendie de villages, l'assassinat de
villageois et l'enlèvement d'autres », indique le rapport à propos des garçons de la ville d'Obo dans le Sud-est de la RCA. De même les filles sont forcées de faire des travaux
domestiques et subissent une sorte d'"esclavage sexuel des commandants".
Par ailleurs des enfants sont recrutés dans les groupes d'autodéfense formés par les communautés en première ligne des combats, obligés de faire des patrouilles la nuit, ce qui ne leur permet pas
d'aller à l'école.
La rébellion de l'Armée pour la restauration de la démocratie (APRD) est en outre félicitée dans le rapport pour avoir facilité la libération de 535 enfants dans le cadre du programme de réinsertion des enfants soldats. Mais il lui est reproché l'occupation des écoles.
Le gouvernement centrafricain est interpellé en première position pour renforcer les capacités de l'armée en effectifs
et en formation sur les droits humains dans les zones affectés par les conflits et de mettre fin au système d'autodéfense ; surtout négocier un accord de paix avec la CPJP en vue de faciliter la
collecte des informations sur les enfants en Centrafrique.
Watclist et IDMC recommande à la CPJP de libérer tous les enfants de moins de 18 ans actuellement dans ses rangs et d'arrêter à tout nouveau recrutement d'enfants soldats. Alors que l'APRJ devra
quitter les établissements scolaires qu'elle occupe comme des bases militaires.
Du côté de la communauté internationale, le rapport recommande au groupe de travail du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés de renforcer la dimension
protection de l'enfance au sein de son bureau en Centrafrique.
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