BANGUI - AFP / 23 janvier 2011 19h12 - La Commission électorale indépendante (CEI) de Centrafrique a demandé d'accorder plus de temps aux électeurs dans tout le pays pour les présidentielle et législatives de dimanche afin de rattraper un retard pris au démarrage du vote.
Plus de 1,8 million d'électeurs sur les quelque 4,5 millions de Centrafricains étaient convoqués aux urnes de 06H00 à 16H00 locales (05H00-15H00 GMT) pour choisir leur président parmi cinq candidats mais aussi leurs députés.
"Ce (dimanche) matin, les opérations électorales ont démarré avec quelques heures de retard", a déclaré le porte-parole de la CEI, Rigobert Vondo, joint par téléphone.
"L'on a enregistré des files importantes d'électeurs qui attendent de voter. La CEI a demandé qu'un temps supplémentaire soit accordé partout pour évacuer ces files d'électeurs et permettre à tous de remplir leur devoir civique dans de bonnes conditions. Les dispositions d'éclairage doivent être prises afin de favoriser ces opérations", a ajouté M. Vondo.
A Bangui, les opérations de vote se poursuivaient dans plusieurs bureaux à la lumière de la bougie, en raison de "délestages tournants" privant des quartiers de la ville d'électricité. Des queues étaient toujours visibles dans certains centres de vote, ont rapporté des journalistes de l'AFP.
Certains bureaux avaient cependant fermé vers 18H30 et entamé aussitôt le dépouillement, comme dans le 2e arrondissement, selon des journalistes de l'AFP et des responsables électoraux.
A l'école de Gobongo (bien Gobongo, nord), plusieurs centaines de personnes attendaient d'exprimer leurs suffrages. "S'il faut rester jusqu'à minuit, on restera jusqu'à minuit, mais on ne laissera pas les gens du bureau sortir tant qu'on n'a pas voté!", a lancé Estelle, simplement identifiée par son prénom.
Aucun incident majeur n'a été signalé dans l'immédiat lors du déroulement du vote qui, selon l'opposition, a été marqué par des irrégularités.
Les élections se sont déroulées de manière apaisé dans des zones considérées comme en situation de forte insécurité comme Birao et Ndélé (nord-est), ayant été récemment théâtres d'attaques meurtrières de mouvements rebelles encore actifs, selon le gouvernement.
"Je peux vous garantir que les opérations électorales ont été réellement sécurisées. (...) Les populations de Birao et de Ndélé ont pu voter sans incident", a assuré le ministre de la Défense Jean-Francis Bozizé, contacté par téléphone.
Selon des habitants, ces élections ont enregistré une plus grande affluence que la présidentielle organisée en 2005, remportée par François Bozizé et aujourd'hui candidat à sa propre succession.
Interrogé sur le taux de participation, M. Vondo de la CEI a affirmé ne pas être en mesure de fournir de chiffre dans l'immédiat.
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