Présidentielle : éviter au Bénin une situation à l’ivoirienne
DAKAR - AFP / 25 mars 2011 22h30 - Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Said Djinnit, a appelé vendredi à des efforts pour éviter que la contestation post-électorale au Bénin ne conduise à des violences comme en Côte d'Ivoire.
"La situation au Bénin est évidemment préoccupante, compte tenu de la contestation des résultats provisoires" de l'élection présidentielle du 13 mars, "et des incidents de violence qui ont été relevés", a déclaré M. Djinnit dans un entretien à l'Agence France-Presse et à Radio France Internationale à Dakar, où il est basé.
"Nous souhaitons que tout soit fait, d'abord au niveau national et si c'est nécessaire par le soutien international à travers des efforts de bons offices, pour éviter que la situation ne dégénère et que nous retombions dans une situation (comme en) Côte d'Ivoire. Tout doit être fait pour éviter cela", a-t-il affirmé.
Au Bénin, le président sortant Yayi Boni a été provisoirement déclaré vainqueur de la présidentielle, ce que conteste son rival Adrien Houngbédji, revendiquant la victoire à ce scrutin. Jeudi, la police béninoise a dispersé à coups de grenades lacrymogènes une manifestation de jeunes partisans de l'opposition à Cotonou contre la réélection de Yayi Boni.
La Côte d'Ivoire est plongée dans une grave crise, marquée par des violences meurtrières, depuis la présidentielle du 28 novembre 2010.
Au Bénin, "les uns et les autres doivent utiliser des canaux, le recours prévu par la loi pour faire état de leur différence, et que cela soit réglé dans le cadre des institutions du pays et pacifiquement", a dit M. Djinnit.
"S'il y a un besoin", a-t-il estimé, des organisations régionales et l'ONU "seront aux côtés du Bénin pour éviter de tomber dans un cycle de violences qui peut nous amener dans une situation à l'ivoirienne".
M. Djinnit a aussi évoqué des risques de "contestation et risques d'incidents et de violences" avec une série d'élections prévues dans la région dans les mois à venir, des situations que l'ONU veut prévenir avec l'organisation d'une rencontre régionale prochainement à Praia sur "la problématique des élections et de la sécurité", selon lui "pour aider les pays à tenir des élections dans de bonnes conditions".
"Nous avons identifié les processus électoraux comme des moments de fragilité extrême, de grande vulnérabilité dans les pays africains en général et l'Afrique de l'Ouest en particulier. (...) Mais l'expérience positive existe aussi, vous avez la situation du Niger où tout s'est passé parfaitement avec l'accompagnement en douceur" d'organisations régionales et internationales, a-t-il poursuivi.
Au Niger, l'opposant historique Mahamadou Issoufou a remporté la présidentielle du 12 mars face à l'ex-Premier ministre Seïni Oumarou, qui a reconnu sa défaite et félicité son adversaire.
Dans ce pays, "nous avons eu des élections formidables. Donc, c'est le cas de ce qu'il faut faire. Le cas de ce qu'il ne fallait pas faire (...), c'est la Côte d'Ivoire", a soutenu M. Djinnit.
(©)
NDLR : Au Niger, il n’y avait pas de président sortant candidat, voilà pourquoi les choses se sont déroulées à la régulière. Les Nations Unies sont manifestement à la remorque des événements en Afrique et sont incapables d’anticiper et de prévenir les conflits. En Centrafrique, la soi-disant représentante de Ban-Ki moon s’est rendue complice du hold-up électoral de Bozizé afin d’assurer sans doute la suite de sa carrière. Elle a poussé ensuite le bouchon jusqu’à faire dépêcher par Ban-Ki moon l’un de ses adjoints avec un message de félicitation pour Bozizé.
C’est un véritable scandale qui éclate maintenant avec la divulgation par les médias internationaux des extraits essentiels de l’accablant rapport de l’Union Européenne qui affirme sans détour que le double scrutin du 23 janvier dernier, compte tenu des graves irrégularités et fraudes qui l’ont émaillé, est sujet à caution. Que dire du fait que pendant que le Secrétaire Général des Nations Unies adressait un message de félicitation au voleur d’élections François Bozizé, l’UE s’employait elle, à boycotter l’investiture dudit voleur et à réaffirmer son refus de sortir un seul euro pour le financement du second tour des législatives.
Par ailleurs, l’ex-président burundais Pierre Buyoya, sans doute au nom de l’OIF, est attendu ce samedi 26 mars à Bangui. On lui prête l’intention de tenter de convaincre le voleur d’élection en chef d’accepter, en accord avec la Cour constitutionnelle qui n’a du reste toujours pas vidé un seul des nombreux contentieux électoraux du premier tour des législatives, de trouver quelques arrangements qui puissent permettre que dans certaines circonscriptions, certains candidats de l’opposition soient « repêchés » et faire tout de même leur entrée dans la nouvelle assemblée nationale. Il s’agit d’un rafistolage et d’une solution bancale dont l’opposition qui exige l’annulation pure et simple des deux élections ne pourra nullement s’accommoder.