Lundi, 07 Fevrier 2011 18:29 Bark Biiga Fasozine.com
Avant même la fermeture des bureaux de vote, l’opposition centrafricaine s’était déjà liguée pour dénoncer ce qu’elle considère comme une «mascarade électorale» pour qualifier les élections présidentielle et législatives du 23 janvier dernier. Maintenant que la victoire du président sortant se confirme aussi pour la magistrature suprême, la désapprobation de ses adversaires monte d’un cran.
En dehors de l’ancien président Ange-Félix Patassé arrivé en 2e position après François Bozizé, tous les autres challengers disent ne pas reconnaître le verdict des urnes qu’ils taxent de «résultats tronqués». Toutes choses qui montrent bien que tous les ingrédients de la contestation des consultations électorales se mettent en place, dans ce pays secoué par plusieurs années de conflits politico-militaires et qui avait justement besoin de se réconcilier avec lui-même. Or, une non-reconnaissance des résultats du scrutin pourrait bien exposer la Centrafrique à la reprise des hostilités à l’Est du pays.
Au lieu d’enterrer définitivement la hache de guerre, les élections vont-elle réveiller les vieux démons? Telle est l’inquiétude qui plane à nouveau sur le processus démocratique dans ce pays considéré comme l’un des plus pauvres au monde, mais qui dispose pourtant de ressources naturelles importantes. Il faut espérer que la classe politique centrafricaine ne souffle sur une braise qui déjà fait trop de victimes au sein d’une population meurtrie et piégée par l’extrême pauvreté.
Après l’impasse ivoirienne, la Centrafrique s’illustre à son tour comme une mauvaise élève de l’organisation des élections et donc de la démocratie. Heureusement qu’au Niger et au Cap-Vert, il existe encore des démocrates pour sauver l’image du continent africain.