Les bases de la République des citoyens
Depuis la colonisation française jusqu’à François BOZIZE l’actuel président, en passant par David DACKO BOKASSA,KOLINGBA, PATASSE (paix à leurs âmes), le mode de gouvernance de l’Etat n’a été que du clientélisme, du factionnalisme et de la corruption. Un système politique bâti autour d’un président omniprésent et omnipotent, au centre d’un vaste réseau de clientélisme politique maintenu à grands renforts de privilèges et de rentes de toutes sortes, soumettant le parlement et la justice à son autorité et utilisant le pouvoir comme relais pour le contrôle social.
Ce mode de fonctionnement politique et administratif n’a jamais encouragé l’édifice de la citoyenneté et l’émergence d’un ordre civique capable de promouvoir et d’ancrer dans le cœur et dans le comportement des populations les notions de bien commun et d’intérêt collectif, encore moins la conscience d’appartenir à une communauté nationale au-delà des appartenances communautaires.
Par son action héroïque posé le 15 Mars 2003, le peuple centrafricain ne manifestait pas seulement une volonté de rupture. Il s’engageait aussi à reconquérir sa souveraineté, son pouvoir et ses moyens pour se construire un futur conforme aux ambitions et aux rêves d’un peuple digne, fier et solidaire.
Une mission alors assignée au nouveau régime : remettre le citoyen au centre de la République, créer les conditions d’une séparation effective des pouvoirs, rationaliser les mécanismes de production et de distribution les maigres ressources de la Centrafrique, combattre efficacement la corruption, réduire le train de vie de l’Etat et réinvestir les fonds ainsi dégagés dans des secteurs comme l’agriculture, l’eau, l’énergie…et imposer la rigueur et la discipline à toutes les couches de la société en commençant par le sommet de l’Etat.
Aujourd’hui, plus d’une décennie après, nous vivons l’échec dans sa manifestation la plus tangible. Ce système fondé sur une légitimité précaire, ayant pour moteur la corruption et le clientélisme, qui capture tout à la fois la souveraineté du peuple et les volontés au profit d’un groupe, a atteint toutes ses limites. Aujourd’hui, ce système est incapable d’assurer au peuple le minimum nécessaire pour une vie décente à savoir l’énergie, la santé, le logement, l’éducation, l’emploi, l’infrastructure, etc.
La citoyenneté, ou le peu qu’on avait pu en acquérir, s’est considérablement effritée ces dernières années. Cela a engendré le délitement de la relation entre l’individu et l’Etat. On assiste ainsi à une violation systématique, quotidienne et à grande échelle des normes, et réglementations. L’indiscipline, l’égoïsme et le désordre s’installent profondément dans l’espace public et donnent l’image d’un pays sans but ni orientation collective.
Mais face à ces maux, faut –il désespérer de l’avenir de la Centrafrique et renoncer à mener le combat ? Faut-il laisser notre pays offrir cette face hideuse plus longtemps ?Faut-il –laisser nos pères et nos mères, nos frères et nos sœurs des villes et des villages sombrer dans une pauvreté avilissante au moment où une minorité sans mérite s’accapare des richesses de notre pays ? Doit-on rester dans les salons à pleurer sur notre sort en nous demandant si et quand Dieu voudra bien nous sortir de notre misère ? Assurément Non ! Mille fois Non ! Il n’y a aucune fatalité dans ce qui arrive à notre pays. Ce n’est que le résultat de l’incompétence et de la cupidité. Nous pouvons et devons le combattre et le vaincre. Tel est le credo du mouvement collectif. Un vieux sage nous apprend que « là ou croît le danger, croît également ce qui sauve ». Le pouvoir d’un peuple de citoyens engagés est toujours plus fort que celui, précaire et superficiel, d’une élite politique corrompue.
Nous savons bien depuis longtemps que l’opposition à été toujours à la source de misère du peuple Centrafricain, aucun sens de la détermination politique caractérise cette opposition inexistante. Après une longue période de trahison pour des récompenses ministérielles et autres. Aujourd’hui la dite opposition semble être sensible aux problèmes du peuple Centrafricain. Nous disons stoppe à ce système de malfrat, le peuple n’est pas votre source des richesses.
Voilà l’une des questions que les centrafricains actuels se posent quotidiennement :
A qui pouvons-nous faire confiance ? Ou bien, Doit-on accepter de continuer dans ces rouages politiques ?
Le pouvoir du peuple et pour le peuple ne doit en aucun cas être pris en otage.
Nous, centrafricains, sommes tous engagés à reprendre notre héritage absolu, nous permettons ainsi d’agir nous-même et de laisser personne agir à notre place. C’est l’un des privilèges que le collectif qui regroupe tous les centrafricains de la diaspora conscients du développement de leur pays et ceux qui sont sur le territoire national de porter cette identité du changement.
Comme dit un proverbe africain, « quand un homme n’est pas d’accord, il dit non ». C’est pourquoi nous disons. Ça suffit !
Notre combat est pour aujourd’hui, face à l’urgence, mais c’est aussi pour un « futur que nous pouvons et devons construire ». Oui, nous le pouvons. Il est urgent d’agir pour jeter les bases d’une nouvelle société. Les bases de la République des Citoyens. Mais aussi et surtout, celles de nouvelle génération qui se veut plus exigeant et concret avec elle-même mais surtout avec ses dirigeants. Ce grand changement passe par l’émergence, voire la naissance de nouveaux citoyens, porteurs de valeurs d’une éthique de comportement vis-à-vis de l’Etat comme au sein de la société. Ces nouveaux citoyens, à travers les demandes impérieuses qu’ils formulent et adressent à l’Etat, aux acteurs politiques et à l’ensemble des acteurs sociaux, devraient permettre de faire émerger un nouveau type de Centrafricains, responsable, intègre et engagé pour porter le projet de transformation sociale en vue de bâtir une société de justice, d’équité, de droit, de paix et de progrès pour tous . Une société qui travaille, produit et distribue équitablement les richesses et les opportunités à tous ses fils et filles sans discrimination.
Tel est la Centrafrique que nous souhaitons tous. Pour le construire, il faut s’engager dès à présent. Levons-nous et agissons ensemble pour le bien être de notre pays !
Fait à Dakar, le 26/06/ 2012
Le coordonnateur du collectif
THIERRY NDOYO
DECISION N° 004
Kenny Wilfried ZOUGARANI