Des hommes armés ont empêché le vote à Bambari
Radio Ndéké Luka Lundi, 28 Mars 2011 13:11
Les électeurs du village de Boyo situé à 120 km de la ville de Bambari n’ont pas pu se rendre aux urnes ce 27 mars 2011 pour le 2nd tour des élections législatives. Des hommes armés non identifiés ont attaqué le village dans la nuit du 24 mars.
Les 4 bureaux de vote du village de Boyo sont restés fermés le jour du scrutin. C’est une circonscription électorale de Bambari 3.
On ne dispose pas de bilan sur la perte en vies humaines mais des populations jointes par Radio Ndeke Luka ont affirmé que ces hommes armés avaient juste « la volonté de boycotter le scrutin ».
Par contre dans la circonscription électorale de Bambari 1, une confusion plane encore sur la crédibilité des élections à cause des deux récents heurts entre les deux candidats en lice faisant plus de 15 blessés dont 2 seraient encore sous surveillance médicale.
Dans l'attente des résultats du second tour
Radio Ndéké Luka Lundi, 28 Mars 2011 12:30
Les Centrafricains sont donc dans l’attente des résultats du second tour des élections législatives qui se sont déroulées dimanche 27 mars. En attendant ces résultats, on peut d’ores et déjà faire un premier constat, celui de la faible participation des électeurs à ce scrutin. Dans la matinée, l’explication donnée était que les offices religieux dominicaux interdisaient toute affluence et que ce serait différent dans l’après-midi. Il n’en a rien été.
Pour l’opposition, cette faible mobilisation est à mettre à son actif. Elle est la preuve selon elle de la réussite et du respect de son mot d’ordre de boycott du scrutin. En revanche, le pouvoir et la CEI s’inscrivent en porte à faux contre ce point de vue. Fidèle Ngoundjika, porte-parole du gouvernement a déclaré : « l'appel de l'opposition au boycott du 2e tour des législatives, n'a eu aucun effet sur le scrutin. Le vote s'est déroulé normalement, sans incident grave et c'est pour le gouvernement un motif de grande satisfaction". Il juge que l'affluence "ne pouvait pas être la même" qu'au premier tour notamment parce que les électeurs choisissaient alors en même temps leur président.
Même si quelques bureaux de vote ont pu ouvrir à 6 h comme initialement prévu, le plus grand nombre a ouvert ses portes en retard. Les raisons évoquées sont le retard dans le déploiement du matériel électoral, surtout celui dit « sensible » tel les bulletins de vote, l’encre indélébile et le cachet.
Le second constat majeur est celui de certaines irrégularités qui ont donné l’occasion aux forces de l’ordre et de défense d’intervenir. Le cas le plus frappant est celui d’un président de bureau de vote de la première circonscription qui a profité de l’absence de ses collaborateurs pour bourrer une urne. L’urne a été vidée et le contenu brûlé sur place et en public.
L’autre cas est le comportement des partisans d’un candidat, dans la première circonscription du 5ème arrondissement. Ils ont voulu influencer le vote des électeurs. Une bagarre est née de cette situation. Le cameraman de la télévision nationale qui filmait la scène a été agressé et sa caméra cassée.
Les auteurs arrêtés et libérés tout de suite après… ont récidivé dans un autre centre de vote.
Il convient de signaler que les électeurs absents dans la plupart des bureaux de vote, les opérations de dépouillement ont commencé plus tôt. Vers 18 heures déjà, des résultats étaient affichés devant certains bureaux de vote.
On attend à présent dans les prochaines heures les conclusions des différentes missions d’observateurs tant nationaux qu’internationaux déployés sur le terrain. Parmi elles, il y a l’Union africaine, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l’Institut pour la Démocratie en Afrique Centrale EISA.
Les résultats devraient être connus dans les huit jours et la Cour constitutionnelle a quinze jours pour les valider ou non. Une chose est certaine : la nouvelle assemblée nationale sera largement aux couleurs du KNK, le parti au pouvoir.
NDLR : Malgré le boycott de ce second tour par l’opposition et certains partis de la majorité présidentielle et alors que le KNK s’est retrouvé tout seul à batailler contre d’autres candidats indépendants KNK pour la plupart d’entre eux, on a encore assisté à des scènes de fraudes et d’irrégularités telles que décrites dans ce papier. C’est trop fort ! C’est que sans ces fraudes le KNK ne pourra jamais gagner quoi que ce soit dans ce pays.Il n'y a donc rien à attendre de ce second tour non plus. Toute cette mascarade électorale doit être annulée purement et simplement.
Deux journalistes agressés à Bangui
Lundi, 28 Mars 2011 13:09
Cyrus-Emmanuel Sandy, Directeur de publication du quotidien indépendant MEDIAS+ a été séquestré ce lundi 28 mars 2011, par un groupe d’étudiants résidents de l’Ecole Normale Supérieure (ENS). Ces jeunes ont assiégé son domicile où se trouve également sa direction de publication, pour manifester leur mécontentement contre un article qui les aurait incriminés. La scène a eu lieu de 05h à 07h du matin.
L’article incriminé est intitulé « Quand le campus de l’ENS fait la honte de l’Université de Bangui ». Il est paru dans le N°254 du lundi 21 mars 2011. Dans cette parution, le confrère a rapporté un constat déplorable des ressortissants de l’ENS revenus dans la même école 10 ans plus tard et qui se demandent si le campus universitaire de l’ENS est-il devenu un fourre-tout ou une cité détritus ? Voilà qui aurait mécontenté les étudiants ce matin.
Cyrus-Emmanuel Sandy se dit « surpris » de cette réaction des étudiants. « Ils sont passés me voir la veille pour discuter sur ledit article, et rendez-vous a été fixé le lendemain à 8 heures », explique-t-il à Radio Ndeke Luka. Pour lui, il s’agit d’une « manipulation politique derrière ces jeunes ». Le Directeur de publication de ce quotidien conclut « c’est quand une honte de voir un tel agissement ».
Mais interrogé à leur tour, ces étudiants « rejettent en bloc » tout ce qui est dit dans l’article. Kevin Yabada l’un des étudiants-résidents du campus de l’ENS précise « qu’aucun homme politique n’est derrière eux ». Au sujet de l’accusation selon laquelle l’ENS serait transformé en un lieu de commerce, Yabada indique que parfois ils « sollicitent de l’eau aux voisins ou vis-versa ». Il ajoute d’ailleurs que « les locaux sont aussi partagés entre eux et leurs camarades des sciences économiques ainsi que les élèves professeurs ».
Cet incident est survenu à la suite d’un cas de violence sur un cameraman de la Télévision Centrafricaine dimanche 27 mars au centre de vote du Lycée Miskine à Bangui. Il a été agressé par les partisans d’un Candidat du parti KNK aux législatives. Le Cameraman filmait une bagarre entre des électeurs KNK et un président de bureau de vote. Il a également vu son matériel de reportage entièrement saccagé, avec notamment une caméra détruite.
Le second tour des législatives s'est déroulé sans incident majeur
(Xinhuanet 28/03/2011)
BANGUI, 28 mars (Xinhua) -- Le second tour des élections législatives de la République centrafricaine s'est déroulé dimanche dans les circonscriptions concernées de Bangui et de provinces, sans
incident majeur.
Il s'agit de pourvoir les 70 sièges restants sur les 105 que compte l'Assemblée nationale, les 35 autres étant pourvus dès le premier tour, le 23 janvier dernier.
Les élections se sont déroulées dans le calme, mais le constat général est qu'il y'a une faible mobilisation de la population, contrairement au premier tour.
Bien que le Front pour l'annulation et la reprise des élections de janvier 2011 (FARE 2011) ait demandé aux candidats de l'opposition concernés par ce second tour de retirer leur candidature,
quelques-uns et les indépendants sont resté dans la course.
Le FARE 2011 a appelé la population au boycott de ce second tour dont elle estime les résultats connus d'avance à cause "de la fraude massive du pouvoir au premier tour" qu'elle dénonce depuis la
publication des résultats provisoires par la Commission électorale indépendante (CEI).
Le second tour des législatives est organisé alors que la Cour constitutionnelle qui est la juridiction chargée de valider les résultats des élections n'a pas encore validé tous les résultats
provisoires du premier tour ni examiné les recours des candidats.
Seul les résultats concernant la présidentielle ont été validés, ce qui a permis l'investiture le 15 mars dernier du président réélu François Bozizé pour un second mandat de 5 ans.
Au premier tour des législatives, 35 candidats ont été élus dont 34 du parti au pouvoir le KNK et un du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).
Seul la présence de l'Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) a été signalée pour l'observation internationale de ce second tour.
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