RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
BRIA : LA POPULATION S’INQUIÈTE D’UNE INCURSION DE L’UFDR
Bria, 13 décembre (RJDH)–Les activités scolaires sont suspendues pour quatre jours, à partir de ce mercredi dans la ville de Bria (centre-nord) pour des raisons de sécurité. La décision a été prise par l’inspecteur de l’enseignement du fondamental 1, Justin Azoudanga, suite à l’absence persistante des élèves, après l’attaque de Ndélé, le lundi dernier par l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR).
« Cette décision a été prise parce que la population n’est pas stable. Certains parents ne laissent pas leurs enfants venir à l’école depuis lundi à cause de l’attaque de la ville de Ndélé. Ils craignent pour la sécurité de leurs enfants. C’est pourquoi nous avons suspendu les enseignements pour observer la situation sécuritaire avant de relancer les activités », a expliqué Justin Azoudanga.
Il déplore le fait que cet événement vient bouleverser le calendrier scolaire ; parce que les épreuves orales de la composition du premier trimestre qui devaient commencer ce jeudi sont renvoyées à lundi prochain, si le calme revient. Au cas contraire, elles vont se dérouler en janvier 2013.
D’après les informations recueillies, quelques organisations humanitaires à Bria ont commencé à quitter la ville, comme ceux de Ndélé. Une partie de la population de Bria serait également en cours de déplacement vers Bambari (centre). Il s’agit notamment des habitants du quartier Bornou, qui se déplacent déjà pour éviter une éventuelle attaque de l’UFDR, comme les villes de Bria, Sam-Ouandja et Ouadda.
Il faut aussi rappeler que la population du quartier Bornou était victime des exactions des éléments de l’UFDR, lors de l’affrontement, en septembre 2011, avec l’autre rébellion du nord-est, la Convention des patriotes pour la justice et la paix.
Dans un communiqué publié mercredi sur le site du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, la Présidente de la Commission africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a condamné ces attaques, qui, selon elle, « constituent une violation flagrante de l’Accord de Paix Global (APG) de Libreville et sapent les efforts de consolidation de la paix en RCA ».
Elle demande à « l’UFDR qui est à l’origine de ces attaques de se retirer immédiatement et inconditionnellement de toutes les localités qu’elle occupe et de cesser toute action armée ». Elle demande par contre aux leaders de cette rébellion de s’inscrire dans le processus de dialogue en cours et de prendre une part active au programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) dans le nord-est du pays.
BANGUI: LE GOUVERNEMENT ET L’ONU S’ENGAGENT À LUTTER CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES
Bangui, 13 décembre (RJDH)–Le gouvernement centrafricain et les Nations-unies s’engagent à renforcer leur coopération dans la prévention et la lutte contre les violences sexuelles à l’égard des femmes et des enfants en période de conflit.
Cet engagement a été exprimé dans des documents signés par les deux parties, le 12 décembre, au terme d’une conférence de presse qui marquait la fin de la mission de Mme Zainab Hawa Bangura, Représentante spéciale du Secrétaire de l’ONU en charge de cette question. Ces documents ont été signés avec les ministères centrafricains des affaires sociales et de la famille, et celui du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Dans le premier document, quelques dispositions relatives à la prévention de la violence sexuelle en période de conflits ont été prises. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de paix global, signé entre le gouvernement centrafricain et les mouvements politico-militaires, en 2008, l’ONU s’engage à appuyer le Conseil national de la médiation et de s’assurer que les violences sexuelles font partie des points pris en compte par cet accord.
En ce qui concerne le DDR, il est convenu que les personnes vulnérables, à savoir les femmes et les enfants, qui font partie des groupes armés seront identifiés, et les Nations-unies vont s’assurer de leur libération et de leur réintégration socio-économique. Les victimes de violences sexuelles vont également bénéficier d’un appui en matière de gestion clinique en cas de viol et un appui psycho-social.
« Un appui au bureau du procureur général pour développer la capacité de mener des enquêtes spécialisées sur le crime de violences sexuelles, la formation des magistrats, y compris des magistrats femmes, le renforcement des mécanismes judiciaires au niveau local et la sensibilisation des femmes sur les procédures judiciaires », sont des points fixés dans le document concernant la réforme du secteur de la justice.
A l’issue d’une visite à l’intérieur du pays, notamment dans la ville de Paoua (nord) et de Bria (centre-nord), Mme Bangoura s’est entretenue avec les différents groupes armés qui militent dans ces zones. « Les groupe armés qui sont signataires de l’Accord de paix global de Libreville donneront des ordres contre la violence sexuelle », a-t-elle fait savoir.
« Ces troupes vont travailler en collaboration avec le gouvernement centrafricain, afin de s’assurer que ceux qui ont été impliqués dans des violations des droits de l’homme et la violence sexuelle soient exclus du groupe », c’est ce qui ressort du document signé par le ministère en charge du DDR et la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU.
Dans le cadre de la mise en œuvre et du suivi de ces engagements, le ministère des affaires sociales servira de point focal. Ce département et celui du DDR vont collaborer avec l’ONU, à travers son bureau intégré Centrafrique. Des moyens seront mise à leur disposition pour coordonner les activités tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays.
Mme Hawa Bangura, venait d’effectuait sa première visite, depuis sa nomination en juin dernier à la tête de cette institution. Elle est venue collecter des informations sur la situation des violences sexuelles pendant les conflits en République centrafricaine.
BANGUI : DE LA VIANDE DE PORC CONTAMINÉE SAISIE ET DÉTRUITE PAR L’ANDE
Bangui, 13 décembre (RJDH)–Le service de l’Agence nationale de développement de l’élevage (ANDE) a procédé à l’incinération des carcasses de la viande de porc, infectée par la tuberculose. L’opération s’est déroulée le mercredi 12 décembre, à son siège à Bangui. Ces morceaux ont été saisis aux marchés de Combattant et de KM5.
Le chef de la section clinique vétérinaire et contrôle sanitaire à l’ANDE, Christian Datila-Mbata, a expliqué que lors d’un contrôle effectué le mardi 11 décembre, aux marchés combattant et KM5, son service a découvert que des porcs qui sont destinés à la consommation sont infectés par la tuberculose et le ténia.
« Nous avons saisi des morceaux de viandes de porc infectée qui sont pourtant vendues sur le marché. Ces morceaux présentaient des signes de zoonoses, c’est-à-dire de la tuberculose et le ténia un peu partout. La consommation de cette viande peut affecter la santé humaine. Car si elle n’est pas bien préparée, le consommateur peut être contaminé par les mêmes maladies», a-t-souligné.
Ces morceaux ont été simplement incinérés afin d’empêcher à la population de s’en procurer et d’en manger. « Nous avons creusé un trou d’un mètre carré, des bois de chauffage ont été mis dedans, tous les morceaux de viande ont été aspergées d’essence et nous y avions mis du feu.», a ajouté Christian Datila-Mbata.
Il conseille par ailleurs à toutes les personnes qui auraient consommé ce type de viande de se soumettre à des examens médicaux. « C’est un regret pour les personnes qui ont acheté les entrailles, la tête et les pattes. Elles sont appelées à faire des examens après un ou deux mois, pour vérifier si elles ne sont pas à leur tour infectées par la tuberculose ou le ténia », a-t-il suggéré.
Christian Datila-Mbata souhaite que la population consomme plus du poisson et de la viande examiné par le service vétérinaire. « Les acheteurs de denrées animales sur les marchés doivent faire attention à ce qu’ils consomment. La responsabilité est partagée, la population doit jouer son rôle dans la protection de sa famille, en dénonçant une alimentation malsaine», a-t-il conclu.
BANGUI : DES RELIGIEUSES SENSIBILISÉES AU DÉPISTAGE VOLONTAIRE DU VIH/SIDA
Bangui, 13 décembre (RJDH)–Une quarantaine de femmes de l’église baptiste de Kokoro1 (3èmearrondissement) ont été entretenues, le mercredi 12 décembre, sur le dépistage volontaire du VIH/sida. Il s’agit d’une activité de l’Association nationale des jeunes femmes actives pour la solidarité (ANJFAS).
Cyriaque Ngombé, coordonnateur de cette association, explique que l’objectif visé par cette campagne de sensibilisation est d’inciter les femmes à se faire dépister afin de connaître leur statut sérologique. Cette activité sert aussi à les conscientiser sur le danger que représente cette maladie dans la société.
Pour lui, il s’agit également de pousser les femmes et les jeunes filles séropositives à connaître leurs droits et leurs devoirs. « Nous avons constaté que la majorité des femmes qui sont infectées par le VIH/sida ne connaissent pas leurs droits et leurs devoirs ; alors qu’il existe des textes nationaux et internationaux dont notre pays est signataire en matière de protection», a-t-il souligné.
En dehors de Bangui, l’ANJFAS envisage de mener d’autres activités dans les villes de Mbaïki (sud) et de Boali (sud-ouest), sur la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère et enfant. « Nous avons choisi ces deux villes parce que selon nos enquêtes, le taux de la transmission du VIH de la mère à l’enfant reste élevé. D’où nécessité de sensibiliser les parents », a indiqué Cyriaque Ngombé.
Dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida en milieu féminin, l’association des femmes séropositives de la République centrafricaine, membres de ANJFAS, s’est réunie le 11 décembre, pour mettre en place un cadre de concertation dénommée ‘’Plateforme femme engagée’’.
L’ANJFAS est une structure du Réseau centrafricain des personnes vivant avec le VIH/sida, elle a pour objectif de lutter contre le VIH/sida.