Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine (RJDH-RCA)
Bangui : Mortalité maternelle – une Centrafricaine meurt toutes les 5 heures
Bangui, 11 juillet 2012 (RJDH) – « Une Centrafricaine meurt toutes les 5 heures, chaque jour, des suites de complications de grossesse ou d’accouchement », affirme le docteur Aimé Théodore Dodane, de la direction de la santé familiale et de la population auprès du ministère de la Santé.
Interrogé par le RJDH à l’occasion de la Journée mondiale de la population, ce mercredi 11 juillet, le docteur Dodane souligne qu’à elles seules, les complications liées aux avortements clandestins constituaient, en 2010, 31,2 pour cent de tous les cas enregistrés de mortalité maternelle en République centrafricaine.
En plus des décès liés aux avortements, le docteur Dodane rappelle que la mortalité maternelle est également liée aux hémorragies et aux infections qui accompagnent souvent les accouchements.
« En matière de mortalité maternelle, insiste le docteur Dodane, les décès par suite d’hémorragies compte pour 28,1 pour cent des cas enregistrés, tandis que les infections constituent 14,5 des cas signalés. À cela s’ajoute le nombre insuffisant de personnel qualifié dans les centres de santé à l’intérieur du pays ».
Selon lui, dans la plupart des cas, les femmes qui connaissent des difficultés de grossesse arrivent tardivement dans une unité sanitaire alors que leur situation s’est déjà dégradée.
« La sous-utilisation des services de santé expliquerait aussi le taux élevé de mortalité chez certaines femmes qui méconnaissent les signes de gravité des urgences obstétricales. Cela est aussi lié au taux élevé d’analphabétisme », précise, pour sa part, le professeur Abdoulaye Sépou, gynécologue obstétricien à l’Hôpital communautaire de Bangui.
Le docteur Sépou note qu’en 2008, la proportion des femmes suivies régulièrement pendant la période de grossesse était de 34 pour cent, que le taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié était de 53 pour cent et que la prévention par l’utilisation de méthodes contraceptives modernes était de 9 pour cent.
Pour sa part, le docteur Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population, dans un message transmis par voie de communiqué à la faveur de la Journée mondiale de la population, dévoile que 800 femmes meurent chaque jour, dans le monde, durant leur grossesse ou l’accouchement, de complications qu’il est pourtant possible de prévenir ».
Le docteur Osotimehin réaffirme l’engagement de son organisation à œuvrer pour que la planification familiale volontaire soit reconnue comme ‘’un élément clé du nouvel agenda de développement internationale après 2015’’, peut-on aussi lire dans son message.
Birao : L’autre cause de la crise alimentaire
Birao, 11 juillet 2012 (RJDH) – La transhumance des éleveurs peulhs et l’installation des groupes armés dans la Vakaga (nord-est) constituent des causes de la crise alimentaire qui frappe cette préfecture depuis bientôt deux mois.
Bangué Zacharia, un habitant de la ville de Birao explique que « les éleveurs soudanais qui se déplaçaient chaque année avec leurs bœufs détenaient des armes. Lorsque les bœufs détruisent les champs de la population et que les propriétaires réagissent, ces éleveurs font usage de leurs armes. Cela crée souvent des conflits entre les deux groupes ».
« La crise alimentaire dans la préfecture de la Vakaga s’est accentuée avec l’établissement des groupes armés en 2004. C’est là que la situation s’est compliquée avec les conflits entre les groupes rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), d’Abdoulaye Hisseine, et l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), de Zakaria Damane, instaurée en 2006 », a témoigné Anne Kaltouma, une autre habitante.
Avant ces conflits, poursuit la même source, « il y avait beaucoup de nourriture sur les marchés de la ville. Les prix étaient à la portée de toute la population. Le sorgho, l’aliment de base de la population, se vendait à 3 750 FCFA au lieu de 9000 FCFA aujourd’hui. Il y avait aussi beaucoup de poisson à cette époque ».
Quand la CPJP, de l’ethnie rounga, et l’UFDR de l’ethnie goula, ont commencé à s’affronter, beaucoup de personnes ont fui pour trouver refuge dans la brousse. Elles n’ont pas eu le temps de pratiquer l’agriculture.
Depuis deux mois, la crise alimentaire sévit dans la préfecture de la Vakaga.
Birao : Reprise des activités agricoles en guise de solution à la crise alimentaire
Birao, 11 juillet 2012 (RJDH) – La population de Birao (nord-est) a repris ses activités agricoles après les derniers évènements qui ont secoué la ville.
Selon Moustara Sarassa, veuve et mère de 8 enfants, « pour nourrir ma famille, je suis obligée d’aller travailler dans des champs chez des personnes et parfois, je vends des bois de chauffe », a-t-elle expliqué.
Selon elle, la population n’était pas du tout tranquille pour pratiquer l’agriculture. C’est pour cette raison qu’il y a rareté de vivres dans la ville et aussi sur le marché. « Les rebelles ont brulé tous nos biens et nos maisons. Chacun a été obligé d’aller vivre dans la brousse », a-t-elle déploré.
Selon Nacir Mahamat, délégué des bouchers de la ville, « le kilogramme de viande de bœuf est cher car les éleveurs soudanais qui nous ravitaillaient ne viennent plus à cause de la saison des pluies. C’est pourquoi nous sommes obligés d’augmenter le prix du kilogramme ».
Depuis bientôt deux mois, une crise alimentaire est déclaré dans la préfecture de la Vakaga. D’après les chiffres donnés par OCHA, près de 45 000 seraient affectées par cette crise.
Bakouma : La population décrie la publication de Human Rights Watch
Bakouma, 11 juillet 2012 (RJDH) – La population de Bakouma s’élève contre la publication, le 9 juillet, par l’organisation Human Rights Watch d’une lettre et d’un rapport d’étude selon lesquels le meurtre, en mars, de 13 travailleurs miniers dans la zone de l’entreprise CAWA, à Bakouma, aurait été perpétré par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).
Le président de l’association des parents éprouvés de Ngounguiza, Faustin Bandoulou, dément la piste de la LRA et affirme que « les parents des victimes sont mécontents et vont réagir à cette publication ».
« Les parents des victimes envisagent de faire une marche pacifique à l’issue de laquelle un mémorandum sera envoyé au gouvernement à Bangui », a-t-il ajouté.
Obo : Le mauvais état des routes pénalise la population
Obo, 11 juillet 2012 (RJDH) – La dégradation des routes des préfectures du Mbomou (est) et du Haut Mbomou (est) est à l’origine des multiples accidents qui s’y sont produits ces derniers temps, causant la perte de produits manufacturés des particuliers et des humanitaires.
Trois véhicules chargés de vivres et de marchandises de particuliers et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont récemment connu des accidents causés par le mauvais état des routes sur l’axe Bangassou-Obo.
D’après des constats, des crevasses d’un mètre et demi de profondeur coupent plusieurs parties des routes et empêchent la circulation. Les vieux ponts, construits il y a longtemps, sont tous en mauvais état.
L’arrivée de la saison des pluies, en août, est source d’inquiétude pour la population des différentes localités des sous-préfectures de Bangassou et d’Obo.
Obo : Vers de meilleures techniques pour rapporter les informations sur les droits de l’homme
Obo, 11 juillet 2012 (RJDH) – Quinze membres de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH) d’Obo (sud-est) se sont entretenus, le samedi 7 juillet, avec les représentants du Bureau intégré des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA) sur les techniques pour rapporter les informations relatives aux droits de l’homme.
« Dans la préfecture de Haut-Mbomou, les violences physiques ne sont pas seulement liées aux exactions commises par les éléments du rebelle ougandais Joseph Kony. Mais il existe aussi d’autres formes de violences liées au non-respect des droits de l’homme », a indiqué Fabrice Ramadan, représentant du BINUCA à Obo.
Le bureau onusien organisera chaque samedi des séries de formation avec les membres de l’OCDH sur les questions de droits de l’homme.