Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine (RJDH-RCA)
Birao : La crise alimentaire s’étend sur toute la Vakaga
Birao, 20 juin (RJDH) – « La crise qui se développe en ce moment ne concerne pas seulement les régions sud de la préfecture de la Vakaga. Elle se généralise. La ville de Birao est frappée aussi de plein fouet», a révélé ce matin Adramane Ramadan, député suppléant de la ville de Birao, joint par le RJDH ce mercredi.
« Les prix des quelques rares denrées alimentaires qui sont encore sur le marché ont doublé, voire tripler. Un sac de mil qui se vendait à 12 000 FCFA, coûte 35 000 FCFA en ce moment », a-t-il déclaré.
Pour le député titulaire de Birao1, M. Goumba, qui se trouve actuellement à Bangui pour des raisons de santé « cette crise est directement liée à l’instabilité qu’a connu la région ces dernières années. La population n’a pas eu l’occasion de vaquer librement à ses occupations, et donc de cultiver », a-t-il rappelé.
« Nous souffrons à coup sûr et nous pensons que si rien n’est fait, la situation sera plus grave », a martelé Adramane Ramadan.
Le 19 juin le maire de Birao a mentionné que certaines populations, notamment celle de la partie sud de la préfecture de la Vakaga se déplaçaient vers Birao pour échapper à cette crise alimentaire.
Depuis plus d’un mois une crise alimentaire est signalée dans la préfecture de la Vakaga. Cette crise affecterait des milliers de personnes.
Kabo : La population soupçonne le FDPC de créer l’insécurité
Kabo, 20 juin (RJDH) – Certains habitants de la sous-préfecture de Kabo (Nord) et des villages périphéries, estiment que ce sont les éléments du groupe armé de Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC) dirigé par Abdoulaye Miskine qui créent l’insécurité dans la région.
D’après les informations, certains éléments du FDPC ont décidé de reprendre des actions militaires pour attirer l’attention du gouvernement sur le retard enregistré dans le processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Certaines sources affirment qu’il s’agit plutôt de certains éléments de l’ex-groupe armé de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) qui ont déposé les armes mais qui n’auraient pas bénéficié du programme DDR.
« Je regrette d’avoir accepté de déposer les armes. Nous avons été trompés ; si le gouvernement n’ouvre pas des négociations, nous allons accentuer des actions », a déclaré un des ex-combattants au correspondant du RJDH dans la région.
Si l’on cite le nom du FDPC et de l’APRD déjà officiellement dissoute, certaines personnes soupçonnent aussi les éléments du rebelle tchadien, Baba-Laddé, éparpillés dans la brousse après les offensives communes de l’armée centrafricaine et de l’armée tchadienne.
A la fin de la semaine dernière, des hommes armés ont enlevé des bœufs appartenant à des éleveurs peulhs, près de la ville de Markounda (extrême Nord). Cette action a créé un sentiment de peur au sein de la population. Certaines structures humanitaires en poste à Markounda avaient évacué leur personnel à Paoua pour des raisons de sécurité.
Kanga-Bandoro : Les femmes déplacées de Nana-Outa victimes d’accouchement à risque
Kaga-Bandoro, 20 juin (RJDH) – Au total 13 cas d’accouchement à risque ont été enregistrés de février à avril 2012 sur le site des déplacés du village de Nana-Outa à Kaga-Bandoro (Centre Nord), a déclaré Marguerite Foukouzou, assistance accoucheuse à Kaga-Bandoro, lors d’une mission d’assistance aux déplacés le samedi 16 juin.
« Les accouchements se font parfois à main nue parce qu’il n’y a pas de kits d’accouchement. Les femmes enceintes n’ont pas d’argent pour se rendre dans les formations sanitaires afin de subir les examens prénataux pendant les mois de grossesse », a-t-elle précisé.
En plus des accouchements à risques, les déplacés de cette localité ont des réels problèmes d’accès aux soins. « Des enfants de 0 à 5 ans souffrent de la diarrhée et du paludisme. La parasitose intestinale est plus ou moins généralisée », a fait savoir Pierre Bada, relai communautaire et maître parent qui habite sur le même site.
« Ces maladies sont dues à la consommation d’eau souillée, car les déplacés sont obligés de boire une source stagnante. Les gens dorment à même-le-sol et sans moustiquaire, ce qui occasionne aussi la progression du paludisme», poursuit Pierre Bada.
Officiellement, 757 déplacés du village de Ngondava sont basés au site de Nana-Outa. Les personnes malades n’ont pas la possibilité de se faire soigner, compte tenu des frais élevés de consultation et de soins dans les centres de santé.
« C’est pourquoi nous demandons à l’Unicef et aux autres structures humanitaires de nous appuyer », a souhaité Marguerite Foukouzou.
Bangui : Les hôpitaux de Bangui dépourvus de matériel
Bangui, 20 juin (RJDH) – Les principaux hôpitaux de la ville de Bangui manquent cruellement de matériel, ce qui affecte la qualité des soins des malades, a constaté le RJDH ce mercredi 20 juin.
De l’hôpital de l’amitié à l’hôpital communautaire en passant par le complexe pédiatrique de Bangui, malades et personnel soignant se plaignent de cette situation. A l’hôpital de l’amitié par exemple, il n’y a plus de clichés pour les examens de radiologie.
« Ce problème est survenu au moment où le gouvernement a demandé à chaque administration de verser ses menues recettes au trésor public. Puisque tout est versé au trésor public, nous n’avons plus la possibilité d’acheter le matériel de travail », a fait observer Simon Pierre Bétéloum, chef de service de radiologie à l’hôpital de l’Amitié.
« Nous avons un sérieux problème en ce qui concerne la fourniture d’oxygène aux malades qui sont dans le besoin d’urgence. Parfois les patients meurent à cause de ce manque d’outil de travail », a déploré Martin Kangoudane, major au service de traumatologie à l’hôpital communautaire.
Martin Kangoudane poursuit en faisant savoir que « par soucis de sauver ses vies, nous sommes obligés de forger le débitmètre (outils qui régularise le débit de l’oxygène chez le malade) pour donner l’oxygène pour réanimer des cas graves ».
Le complexe pédiatrique de Bangui n’est pas épargné. Son directeur, le Dr Chrysostome Gody, a pour sa part fait remarquer que les installations de l’extracteur d’oxygène ont été détruites par des personnes mal intentionnées. « Cela rend la distribution d’oxygène difficile aux nouveau-nés et cela constitue l’une des causes de la mortalité infantile», a-t-il souligné.
Il a également dit que la qualité du courant électrique, en particulier les délestages répétés sont aussi à l’origine de la destruction du matériel médical au complexe pédiatrique de Bangui. « Sur sept extracteurs d’oxygène existant, trois seulement sont encore en bon état et les quatre autres sont en panne », a-t-il ajouté.
Bambari : Difficile réconciliation entre les peuhls et la population autochtone
Bambari, 20 juin (RJDH) – Les négociations engagées pour faire la paix entre les éleveurs peuhls et la population autochtone du village de Yassigaza à Kouango (centre), après une altercation entre les deux communautés et qui date du 4 juin, n’ont pas abouti.
Environ 25 éleveurs peulhs sont sortis de leur campement pour demander pardon à la population. Mais, Pierre Badolo, le chef dudit village Yassigaza, s’est opposé à cette initiative, exigeant la libération des quatre jeunes interpellés par la gendarmerie dans le cadre de cette affaire, avant une quelconque négociation.
Suite à cet incident, la population locale avait refusé de vendre les produits de première nécessité aux éleveurs peuhls.
Il faut rappeler que quatre jeunes soupçonnés de s’être livrés à des actes de justice populaire sur un éleveur au village Yassigaza, à 57 kilomètres de Bambari, ont été arrêtés le 4 juin par la gendarmerie.