BRAZZAVILLE, 09 oct 2012 (AFP) - Charles Zacharie Bowao, l'ancien ministre congolais de la Défense, a été inculpé dans le cadre de l'enquête sur les explosions d'un dépôt de munitions qui ont tué près de 300 personnes début mars à Mpila, un quartier de Brazzaville.
Dans une lettre datée du 7 octobre adressée au Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir), dont l'AFP a obtenu copie, M. Bowao affirme qu'il a été inculpé par le doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance.
Il est reproché à M. Bowao ses "maladresse, imprudence, inattention et négligence ayant causé les événements (explosions) du 4 mars et occasionné des morts, des blessures et des dégâts matériels importants".
Ces explosions dans un dépôt de munitions de la caserne des blindés de Mpila, un quartier de l'est de Brazzaville, ont fait officiellement près de 300 morts, plus de 2.300 blessés et 17.000 sans-abris.
Quelques jours après, M. Bowao, alors ministre de la Défense, avait qualifié ces explosions d"incident mineur sans importants dégâts". Il n'a pas été reconduit à son poste lors du dernier remaniement ministériel, survenu le 25 septembre dernier.
Selon l'ancien ministre, professeur de philosophie à l'université publique, son inculpation est un "dérapage d'autant plus grave qu'une telle inculpation devrait concerner toute la chaîne de commandement militaire, voire ceux qui avaient la responsabilité de financement et de construction des dépôts de munitions, des magasins d'armes".
Selon lui, "tout porte à croire qu'il s'agit d'une machination politicienne". Il annonce qu'il va commencer par récuser le juge d'instruction qui est politiquement instrumentalisé".
Dans le cadre de cette enquête 26 personnes essentiellement des militaires ont été inculpées et écrouées à la maison d'arrêt où elles attendent un jugement dont la date n'a pas été fixée.