APA - Conakry (Guinée) 29-11-2010 La capitale guinéenne, Conakry, se vide de ses habitants, qui partent en grand nombre, ces derniers jours, dans les provinces pour des raisons sécuritaires, à quelques jours de la publication des résultats définitifs du second tour de la Présidentielle du 7 novembre dernier par la Cour Suprême du pays.
Dans les gares routières de la banlieue de Conakry, de nombreux véhicules de transport bondés de mères de familles, d’enfants et de personnes âgées, avec leurs bagages, partent presque chaque jour pour l’intérieur, en attendant le retour au calme dans la capitale, qui a été récemment secouée par des violences électorales.
Peu avant la proclamation des résultats provisoires et globaux du second tour par la commission électorale, des partisans du candidat Cellou Dalein Diallo, arrivé largement en tête au premier tour mais déclaré perdant au second tour, sont descendues dans les rues de Conakry et de certaines villes du pays pour crier au « vol de leur victoire ».
Ces violences électorales réprimées par les forces de l’ordre, ont d’ailleurs fait des morts, des blessés et d’importants dégâts matériels, contraignant ainsi le gouvernement de transition à décréter l’Etat d’urgence dans tout le pays jusqu’à la proclamation des résultats définitifs du second tour par la Cour Suprême.
Depuis, le déplacement massif de ces citadins, la destination les provinces, pour des raisons sécuritaires, s’est beaucoup accentué.
D’autres familles ont déjà regagné leurs régions d’origine, bien avant la récente fête de Tabaski, mais elles disent attendre la fin du processus électoral pour revenir à Conakry.
APA a compté, dimanche matin, cinq minibus pleins de passagers en partance pour la ville de Lélouma (Moyenne Guinée- Nord du pays), alors que dans un passé récent, il n’y avait pas un tel flux de passagers.
Le climat de psychose et de méfiance s’est également renforcé à Conakry, depuis que le Premier ministre de transition, Jean Marie Doré, a pris la décision de fermer toutes les frontières du pays « jusqu’à nouvel ordre », sans apporter aucun motif justificatif.
Alors que le chef de la junte militaire par intérim, Sékouba Konaté, est hors du pays pour des raisons médicales, un léger remue- ménage a été opéré au sein de la hiérarchie militaire, avec à la clé, le limogeage du chef d’Etat- major des armées guinéennes, Aboubacar Sidiki Camara dit « Idi Amin ».