Petit à petit, un coin du voile se lève sur le dispositif dont s’est servi Bozizé pour orchestrer les fraudes massives qu’on a enregistrées lors du double scrutin des présidentiel et législatives du 23 janvier 2011. Tout a commencé par les négociations qu'a menées auprès de Bozizé un gbaya boy dénommé Elie Namtoli, qui a fait valoir l’idée qu’il puisse l'aider à développer une entreprise d’impression Mediaprint, qui pourrait aussi lui permettre de mieux préparer sa campagne électorale.
Pour cela, les proches de Bozizé ont soutenu son dossier et un premier pactole de presque un million d'euros a été accordé à ce jeune homme, ceci afin de fournir pour la campagne des élections initialement prévues en avril 2010. Il s'agissait de l'acquisition de matériels d’impression pouvant permettre la production de 250 000 T-shirts et de 150 000 casquettes estampillés KNK. Le jeune Namtoli en a profité pour équiper son entreprise de matériels neufs achetés en France ainsi que de plus de 200 panneaux publicitaires géants qui sont implantés partout dans la ville de Bangui.
Puis, quand on a nommé le vrai faux pasteur Binguimalé président de la commission électorale, il lui a été demandé de prendre langue avec le jeune Namtoli. C’était pendant la phase où Binguimalé attribuait à tour de bras en violation des règles prévues en la matière, aux enfants et maîtresses de Bozizé, des marchés de gré à gré dont la plupart n’ont même pas connu le moindre début d’exécution. C'est alors que pour répondre aussi à la demande du Bozizé, le vrai faux pasteur Binguimalé a suggéré pour une grande efficacité dans la réalisation du hold-up électoral, de fabriquer et d’inonder le pays avec des cartes d'électeurs parallèles pour bourrer les urnes le moment venu.
Pour y arriver, Elie Namtoli a donc convaincu Didier Martial Pabandji, un ancien journaliste de Radio Ndéké Luka parti étudier en France, de mener à bien cette sordide mission. Naïvement et comme beaucoup de compatriotes de la diaspora qui ne cherchent qu'à s’en mettre plein les poches avec le régime dictatorial de Bozizé, ce jeune compatriote s’est mis au service de ces fraudeurs. Aux dernières nouvelles, celui-ci serait revenu en France dépité et très déçu et pour des raisons qu'on ignore.
Mais en ce qui concerne le dispositif de fraude à grande échelle de Bozizé et le KNK, la méthode a convaincu le clan KNK et Mediaprint a donc fabriqué et imprimé avec la dernière technologie d'impression plus de 260 000 cartes d'électeurs qui ont évidemment contribué à généraliser les fraudes. Pour se faire plus d'argent et sans doute aussi par zèle, Elie Namtoli en a profité pour fabriquer à ses propres frais, les cartes d’adhésion du Parti KNK. La facture de tous ces marchés et divers travaux d'impression pour le compte de Bozizé et son parti qui aurait coûté à l'entreprise Mediaprint la bagatelle de 400 millions de Francs CFA n’aurait toujours pas été payée à ce jour, selon nos informations.
On se souvient qu’une somme de plus d’un milliard de CFA avec été remise au vrai faux pasteur Joseph Binguimalé peu après sa prise de fonction comme président de la CEI, situation qui l’avait véritablement rendu fou. Il s’était mis à effectuer de folles dépenses et à attribuer de façon anarchique des marchés de plusieurs centaines de millions de F CFA de gré à gré, surtout à des membres du clan familial de Bozizé et à ses propres amis et connaissances. C’est d’ailleurs pour ces raisons que l’opposition avait exigé qu’un audit soit réalisé sur cette gestion calamiteuse de la CEI mais Bozizé a refusé jusqu’ici que le rapport de cet audit soit rendu public. Beaucoup d'argent de la CEI a tout simplement servi à fabriquer des cartes d'électeurs, bulletins de votes et PV parallèles destinés à la machine à fraudes massives de Bozizé. Le PNUD avec ses prétendus experts béninois qui étaient en réalité des complices de Binguimalé qui les a même introduits chez Bozizé pour ficeler leur mauvais coup ont apporté et le BINUCA de Mme Zewde Sahle Work, ont apporté leur bénédiction et consacré cette scandaleuse forfaiture. Honte à eux !
Rédaction C.A.P