Nous publions ci-dessous la réaction d'un compatriote vivant au pays d'Obama et fidèle lecteur de Centrafrique-Presse qui nous a fait parvenir sa réaction d'indignation après avoir pris connaissance des larges extraits de l'explosif rapport de la mission des experts électoraux de l'Union européenne sur les pseudos élections du 23 janvier dernier. Ce compatriote a surtout été effaré par le fonctionnement à plein régime organisé par Bozizé et son KNK par la CEI de Binguimalé interposé, tant à Bangui que dans l'arrière-pays, qui a permis le facile hold-up de Bozizé. L'auteur estime aussi que Bozizé et Binguimalé ne doivent pas être vraiment très fiers d'eux en se regardant dans la glace chaque matin en se rasant, après le vol combien honteux qu'ils ont effectué.
Rédaction C.A.P
Le vote par dérogation ou la machine à bourrer les urnes du KNK
Une fois n’est pas coutume, l’opposition centrafricaine a manœuvré à la perfection, en participant à la première phase des élections groupées du 23 janvier 2011. Le choix du contraire n’aurait pas permis l’existence de ce rapport des Experts Electoraux de l’Union Européenne en République Centrafricaine. Ce document a toutes les caractéristiques d’un requiem pour un régime qui use de méthodes de gangsters pour arriver à ses fins. Un rapport de soixante-trois pages d’une qualité exceptionnelle car parfaitement détaillé et dont les rédacteurs ne se sont pas laissés perdre en conjectures: Tout y est conté par le menu. On y apprend même à la page 35 qu’une sacrée combattante centrafricaine du nom de Marthe Matongo fut la première femme élu député en 1959 en Afrique subsaharienne.
Cela dit, qu’y a-t-il donc d’implicite comme message que l’Union européenne a voulu transmettre à travers ce rapport aux démocrates de Centrafrique: Tout d’abord que la balle est dans le camp de ceux qui veulent qu’une société réellement démocratique s’enracine en Centrafrique. Ceux-ci ont intérêt dès à présent à se mettre en branle et ça, les Centrafricains savent le faire: La fin du régime de président André Kolingba avait été sonnée par la lettre hautement patriotique de François Guéret suivie de l’ultime sacrifice consenti par le Dr Conjugo, la détermination militante de Joseph Bendouga et Sonny Collé. L’Union européenne n’a pas non plus vocation à se supplanter à nous pour consentir les sacrifices nécessaires à ce changement.
Il y’a ensuite le fait que le régime KNK n’a aucune assise populaire, et pour preuve: Que ce soit pour les présidentielles que les législatives, la quasi-totalité de ceux qui sont élus au premier tour sous le label KNK et affiliés, l’ont été grâce une machine infernale de bourrage d’urnes qui s’appelle vote par dérogation. Une trouvaille exceptionnellement efficace qui est aux récentes élections en Centrafrique ce qu’est le missile Tomahawk à l’armée américaine: Imparable! Une machine à bourrer les urnes qui aurait dû être totalement imperceptible s’il n’y avait pas ce rapport de la commission européenne.
Voici-ci-dessous deux exemples d’apparence contradictoires parmi tant d’autres, qui éclairera tout un chacun sur l’incroyable flexibilité que le vote par dérogation a procuré aux bourreurs d’urnes du KNK. De tels exemples sont égrainés comme un chapelet dans ce rapport et qui concourent tous à booster la frénésie quasi pathologique des pillards de votes du KNK: Mr. Sonny Collé a été élu avec 8341 voix, ce qui représente 54,06% des suffrages exprimés. Mais entre les scrutins présidentiel et législatif, le nombre de votants ayant apposé leur signature sur la liste électorale a baissé de 1847 votants. Par contre, le nombre de vote par dérogation est passé de 1124 à 702. Dans ce cas, le vote par dérogation a servi dans cette circonscription à faire élire le candidat KNK à l’élection présidentielle.
Le deuxième exemple est celui de Damara, où a été élu le Premier Ministre Faustin Touadéra avec une très confortable avance, comme le stipule le rapport. Il y a 2330 votants par émargement de plus au scrutin législatif et un triplement du nombre de dérogations passant de 288 à 777. Dans ce second cas, le vote par dérogation a aidé à faire élire le candidat affilié KNK aux élections législatives.
En somme, les pseudos élus labellisés KNK et affiliés qui peupleront l’assemblée nationale centrafricaine à l’issue de cette incroyable duperie ne représenteront que des électeurs imaginaires. Aussi, le catholique que je suis est dubitatif face au message de félicitation que le Vatican a adressé au vainqueur de l’élection présidentielle centrafricaine du 23 Janvier 2011. Dieu merci, le moment venu, le père tout puissant reconnaitra les siens et le Diable se chargera du sort de ses ouailles.
Romuald Sanzéma, Ohio (Etats-Unis d'Amérique)