Une enquête exclusive de Centrafrique-Presse
Après avoir fait l’acquisition de son épave d’Hercules C 130 dans les conditions que Centrafrique-Presse avait largement décrites pour ses lecteurs il y a belle lurette, Bozizé s’était rabattu sur un équipage essentiellement constitués de militaires tchadiens. Outre le colonel pilote, cet équipage est composé de cinq autres personnes, tous aussi officiers de l’armée tchadienne, qui sont à Bangui depuis 2006.
Le pilote principal, un colonel à la retraite de l’armée de l’air tchadienne dénommé « Jackson » a dernièrement cassé sa pipe dans des circonstances non élucidées. Initialement à leur arrivée, les six membres d’équipage étaient logés à l'hôtel SOFITEL (aujourd’hui Oubangui Hôtel) pendant 18 mois à raison de 45 000 FCFA 68,6 euros par jour sans compter les repas, boissons et autres. Faites le calcul, on atteint tout de suite des chiffres astronomiques.
Ensuite, ils sont transportés dans une concession privée située face au commissariat du 8ème arrondissement à l'angle des avenues de martyrs et Mbaîkoua dans laquelle se trouvent cinq villas construites qui appartiendraient soit à Bozizé lui-même soit à une personne de son clan. En tout cas depuis bientôt trois ans, les membres de l’équipage d’Air Bézambé logent dans ces villas sans en connaître le propriétaire ni le montant du loyer mensuel.
Ils perçoivent en outre une indemnité mensuelle de 500 000 FCFA soit 762.25 euros en dehors des frais de mission et gratifications diverses que Bozizé leur verse à l’occasion. Actuellement, le pilote étant décédé, l’avion ne volant pas, ils se tournent les pouces dans la ville et passent le plus clair de leur temps à s’enivrer.
Des techniciens portugais étaient arrivés récemment à Bangui mais sont repartis après une semaine de réparation. Selon nos investigations, ils n'auraient apporté qu’un GPS et un démarreur. Ce qui est sûr, l'avion n'est pas en état de reprendre les airs pourtant il faut encore procéder à nouveau à sa révision au Portugal. Voilà un coucou qui ne vole pas beaucoup mais qui passe le plus clair de son temps à de coûteuses révisions et réparations sur le dos du trésor centrafricain.