On a beau être un universitaire chevronné et rompu aux déplacements en Afrique, certaines "mission-conférences" ont leur limite.
Explications.
Les invités du "Colloque international sur le cinquantenaire de l'indépendance de la République centrafricaine",
organisé du 25 au 29 novembre par le ministère des affaires
étrangères dirigé par Antoine Gambie et financé par le Groupement interprofessionnel de Centrafrique (GICA), n'oublieront pas de sitôt leur aventure banguissoise.
Partis de Paris le 23 novembre aux alentours de midi, par un vol Royal Air Maroc (RAM), le politologue Mohamed Télémadi Bangoura et son épouse Dominique Bangoura, enseignante au Centre d'études diplomatiques et stratégiques de Paris (Université de la Sorbonne), ainsi que le Camerounais François Ndengwe, fondateur du Congrès des économistes africains (CEA), sont arrivés dans la capitale centrafricaine le lendemain à une heure du matin, après un passage par Casablanca et Douala.
Ils n'ont pu gagner leur appartement que trois heures plus tard, après avoir serpenté dans la ville dans une petite estafette de fortune. Le couple Bangoura a été logé dans une villa du groupe Kamach, présent dans le secteur forestier, alors que le professeur Ndengwe a été conduit - très mécontent - à 9 km du centre-ville dans le Grand Séminaire Saint-Marc. Petit repos bien mérité pour tout le monde, avant de s'apercevoir au réveil qu'aucune collation n'avait été prévue.
Rejoint sur place par le polytechnicien David A. Jonhson de
l'Université de Paris-Est Créteil, les conférenciers se sont contentés d'un frugal repas en début d'après-midi. Ensuite… rien ! Pas de prise en charge financière, alors qu'on les avait assurés du
contraire. Tous les participants ont dû débourser de leur poche, à condition d'avoir prévu suffisamment de liquidités ! Le protocole chargé de l'organisation, ainsi que Valérie Sou, "relookeuse" et directrice de l'agence parisienne Colors, à laquelle le gouvernement centrafricain a fait appel pour les festivités du
cinquantenaire, doivent s'attendre à des courriers plutôt acrimonieux.
Source : La Lettre du Continent n°601, du 9 décembre 2010.