

Je voudrais inaugurer mes tribunes de cette nouvelle année 2010 par mes vœux de santé, de bonheur et de prospérité à toutes les militantes et militants de notre Parti, à tous nos sympathisants, à tous nos compatriotes, ainsi qu’à tous les amis de notre pays.
L’année 2010, comme chacun sait, sera celle d’élections groupées, législatives et présidentielles. Conformément aux recommandations du Dialogue Politique Inclusif, et exceptionnellement pour ces échéances de 2010, le processus électoral devra être consensuellement conduit par une Commission Electorale Indépendante regroupant les six entités ayant pris part à ce Dialogue, à savoir les pouvoirs publics, la majorité présidentielle, l’opposition démocratique, les Autres Partis, la société civile et les politico-militaires.
La coordination nationale de la CEI est présidée par une personnalité dite neutre, choisie par le Président de la République entre les quatre personnalités proposées à raison de deux par le Président de l’Assemblée Nationale et deux par le Premier Ministre. Dans le même temps, les comités locaux de la CEI, composés de la même manière, sont présidés par une personnalité neutre, élue parmi les six candidats proposés par chaque entité. Invoquant le principe du parallélisme de forme qui devrait régir le choix des Présidents, aussi bien de la coordination nationale que des comités locaux, nous avons dénoncé les desseins inavoués du régime qui cherchait par ce biais à caporaliser le processus en imposant un « homme de mains « à la tête de la CEI.
Nous n’avons pas été, une fois de plus, ni compris, ni suivi dans nos revendications, et les péripéties que nous vivons actuellement confirment nos craintes.
L’actuel Président de la CEI a décidé de ne travailler que selon les instructions du pouvoir, en mettant notamment en place les comités locaux de la CEI sans en prévenir les entités membres pour qu’ils choisissent leurs représentants locaux. Cette décision unilatérale de prendre en vitesse les autres entités dénote de cette volonté inavouée d’ « inonder » les comités locaux de faux représentants des entités, afin de pervertir tout le reste du processus au profit du pouvoir.
Ces actes graves ont poussé les patriotes démocrates que nous sommes à mettre en place une plate-forme portée par le Collectif des Forces du Changement – comprenant l’UFVN, les Autres Partis et les politico-militaires pour exiger la satisfaction des revendications non négociables suivantes :
La démission du Président de la CEI ;
La démission du Ministre Elie OUEFIO de l’Administration du Territoire soit démis de sa charge de Ministre en charge des élections soit de son nouvel attribut de Secrétaire Général du KNK, car il ne saurait être juge et partie ;
L’annulation des Comités locaux de la CEI irrégulièrement mis en place.
L’annulation du décret nommant les nouvelles délégations spéciales.
En attendant la satisfaction de nos revendications qui sont non - négociables, nous avons demandé la suspension de la participation de nos délégués aux travaux de la CEI.
Leur réaction d’hostilité abondamment et complaisamment diffusée par les médias d’Etat - alors que dans le même temps l’accès des partis politiques de l’opposition aux médias d’Etat est hermétiquement fermé par le pouvoir - prouve si besoin est, que notre lutte est amplement justifiée, et doit être menée jusqu’au bout.
La situation se clarifiera coûte que coûte, car comme le disait Sylvanus OLYMPIO, le premier Président du Togo « quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever ».
Nous nous battrons, au prix de notre vie, s’il le faut, pour que le peuple centrafricain ait le droit de choisir ses dirigeants et ses représentants à travers un processus transparent, loin des cliquetis et des espèces sonnantes et trébuchantes.
La lutte continue et que vive et se renforce le Collectif des Forces de Changement qui a besoin du soutien de tous les démocrates centrafricains et amis de notre pays.
BONNA ANNEE A TOUS. NDJONI FINI NGOU !
Marti ZIGUELE
Président du MLPC,
Bangui ce 26 Janvier 2010