BANGUI 27 août - (AFP) Le gouvernement et le chef d'une dissidence de la dernière grande rébellion centrafricaine active, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ont signé samedi à Bangui un accord qui intègre le mouvement dans le processus de paix en cours en Centrafrique depuis 2008.
L'accord a été signé au ministère du désarmement par le général de corps d'armée Xavier-Sylvestre Yangongo, ministre du Désarmement et Mahamat Sallé, chef de la dissidence de la CPJP, sous l'égide du médiateur de la République Centrafricaine, Mgr Paulin Pomodimo, de diplomates, dont des représentants de la Mission de consolidation de paix en Centrafrique (Micopax), et du Bureau intégré des Nations unies en Centrafrique (Binuca), a constaté un journaliste de l'AFP.
Il prévoit la cessation définitive des hostilités, le cantonnement des ex-combattants de la CPJP sur une partie du territoire déterminée en commun accord, leur intégration dans le programme Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Mahamat Sallé était arrivé de Nzako à Bangui le 13 août dernier après avoir signé au mois de juillet avec le gouvernement un accord de paix. Celui-ci prévoyait que les éléments de cette dissidence déposent les armes et reconnaissent les institutions de la République, et que leur chef Mahamat Sallé puisse sortir du maquis et circuler librement avec des garanties pour sa sécurité.
Mahamat Sallé disposait de "un peu plus de 500 hommes, et beaucoup d'armes", selon le médiateur de la République.
L'autre aile de la CPJP, dirigée par Abdoulaye Hissène, avait signé en juin un cessez-le-feu avec le gouvernement, prévoyant de nouvelles négociations notamment la ratification par la CPJP de "l'accord de paix globale de juin 2008 (de Libreville)".
Toutefois, ces négociations n'ont toujours pas abouti.
L'accord a été signé par de nombreuses rébellions qui ont intégré le processus de paix puis le Dialogue politique inclusif de décembre 2008, avec pour résultat notamment la participation des ex-rébellions à l'organisation des élections législatives et présidentielle de 2011 dominées par le président François Bozizé et son parti.
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NDLR : On ne nous dit pas si finalement ce Mahamat Sallé qui poireautait depuis à Bangui, a-t-il été reçu par Bozizé ou pas avant la signature de cet accord qui n'aura sans doute pas une longévité plus grande que d'autres précédemment conclus.
La Faction Mahamath Sallet de la CPJP signe l’accord de paix
Radio Ndéké Luka Samedi, 27 Août 2011 14:36
C’est finalement fait ! Mahamath Sallet chef de l’une des branches de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) a signé ce samedi 27 août 2011, un accord de cessez-le-feu et de paix avec le gouvernement centrafricain .Cet accord est la résultante d’une mission de pourparlers entamée en juillet dernier à Nzako (nord-est), fief de cette faction rebelle par le Médiateur centrafricain Monseigneur Paulin Pomodimo.
Au terme de cet accord, les 2 parties s’engagent à : « respecter la Constitution de la République Centrafricaine en toutes ses dispositions, l’arrêt immédiat des hostilités, l’abstention de toutes actes militaires ou toutes autres formes de violences ainsi que l’arrêt de toutes campagnes médiatiques de nature à nuire aux efforts visant à faire prévaloir l’esprit de fraternité et la concorde nationale. Le cantonnement des forces sur le territoire centrafricain à définir par les 2 parties en attendant le processus de mis en œuvre du Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR), la création des conditions du retour des populations déplacées pour cause de conflits. Le mouvement s’engage à ratifier l’accord de paix global signé en juin 2008 au Gabon, s’impliquer de manière concrète au processus DDR et intégrer le comité de pilotage du DDR. En cas de divergence sur l’application du présent accord, l’une ou l’autre partie peut faire recours au Conseil Nation de la Médiation centrafricaine. En cas d’échec de la médiation, l’une ou l’autre partie peut faire recours au président gabonais du comité ad ‘hoc de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) sur les questions centrafricaines ».
Après la cérémonie de signature, Mahamath Sallet a confié à Radio Ndeke Luka que le document est « paraphé sans rancœur » et il s’engage à en respecter les clauses. Toutefois, a-t-il tenu à expliquer, « la vraie raison qui a poussé à la création de son mouvement a été de défendre les intérêts de son ethnie en proie aux représailles de plusieurs groupes rebelles du pays ». Il interpelle le gouvernement sur cette question et lui demande de « veiller à la protection de ces êtres humains ».
Pour sa part, le ministre délégué chargé en charge du DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion), Sylvestre Yangongo a déclaré que « l’acte posé conduira vers une véritable paix, à la sécurité pour permettre aux populations touchées de vaquer désormais librement à leurs occupations quotidiennes ». Il aussi invité la faction rebelle au respect dudit accord.
La signature de cet accord de cessez-le-feu intervient pus de 2 mois après celui signé en juin 2011 par l’une des branches de la CPJP dirigée par Mahamath Zakaria. L’aile CPJP de Mahamath Sallet est de ce fait le dernier mouvement politico-militaire à faire la paix avec le pouvoir de Bangui.